༄ Chapitre 7

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Une semaine s'était écoulée depuis que Dagon m'avait battue. J'allais mieux. Seuls quelques bleus avaient subsisté sur ma peau laiteuse. Mais plus aucune douleur, je m'étais tenue à carreau depuis. Je pouvais dire, sans hésitation, que Cadence était devenue une amie pour moi, la seule que j'avais dans ce putain de cauchemar. J'avais aussi rejoint le reste du harem, ce qui m'avait amenée à faire la connaissance des six autres femmes qui le composaient. Je ne m'étais pas attendue à trouver des amies ou des alliées, mais ça avait été encore pire que ce que j'avais imaginé. Toutes ces femmes étaient aussi froides que les sirènes de sang pur que j'avais rencontrées jusque-là. Elles posaient toutes sur moi un regard méprisant et jaloux. Le message était clair : je n'avais rien à faire ici. Je ne connaissais même pas le nom de toutes ces artificielles.

Non, en fait, il y en avait bien une que je connaissais: Kawena. J'avais bien saisi ce que Cadence m'avait dit sur elle, mais je n'aurais jamais cru que ça aurait été à ce point-là. Son regard était certainement le plus venimeux de tous. Si un regard avait pu tuer, alors j'étais certaine qu'elle m'aurait tuée avec le sien. C'était une belle femme, très belle femme. La peau mate, de longs cheveux noirs légèrement ondulés qui cascadaient jusqu'au bas de son dos. Un visage d'un ovale parfait, un regard félin à la couleur émeraude, des lèvres pulpeuses à souhait. Des formes à se damner et des jambes qui paraissaient inter- minables. En bref, c'était une véritable beauté, l'image même de la sirène. Pourtant, il était clair que c'était une beauté venimeuse. Une vipère prête à vous mordre et à vous injecter son poison au moindre moment de faiblesse. Et j'étais clairement sa cible.

J'aurais aimé lui dire que je n'avais aucun intérêt pour son prince. Au contraire, la seule chose que j'espérais de lui, c'était sa mort. Je le lui laissais avec un grand plaisir. D'ailleurs, j'avais trouvé étrange qu'il ne se soit pas montré depuis la dernière fois, lui qui semblait prendre un malin plaisir à surgir quand on s'y attendait le moins. Mais, soit, ce n'était pas plus mal, je pouvais souffler et gentiment réfléchir à mon plan d'évasion, ainsi que me concentrer sur la recherche d'Amber. Jusque-là, aucune trace. Cadence m'avait emmenée dans les endroits qu'elle connaissait le mieux, mais impossible de retrouver ma petite amie ou même nos amis qui nous accompagnaient pour le voyage. J'allais devoir chercher ailleurs si j'espérais la retrouver avant de m'enfuir.

Toutes les filles évoluaient par petits groupes, sur les huit que nous étions, la seule à être toujours isolée, c'était Kawena. Cela semblait volontaire. Enfin, ce n'était pas mes affaires. Moi, j'avais ma blondinette et c'était amplement suffisant. Nous étions assises dans un coin, aucune de nous deux ne parlait, il n'y avait de toute façon rien à dire. En fait, j'étais déconnectée de la réalité, trop occupée à trouver un plan, comme à chaque fois. Le calme fut rompu quand des gloussements s'élevèrent dans la pièce, m'arrachant à mes cogitations.

Dagon venait de faire son entrée.

Toutes ses poules étaient excitées de le voir, alors que, moi, j'en avais simplement des sueurs froides, Cadence aussi de ce que je pouvais observer du coin de l'œil. J'étais pourtant assez sereine à cet instant, pensant naïvement que Kawena aurait été choisie. Elle avait d'ailleurs amorcé un mouvement pour aller vers lui. Mais il l'avait totalement snobée, exactement comme si elle n'était pas là. Le regard vert strié de jaune s'était posé sur moi. À ce moment-là, une boule s'était formée dans mon estomac et une nausée presque incontrôlable s'était emparée de ma personne. J'avais réussi à ne pas vomir, mais ce fut difficile.

Encore plus quand il s'était avancé jusqu'à moi et m'avait saisi le bras.

J'aurais voulu hurler et me débattre comme une folle, mais à quoi cela aurait-il servi? À rien. D'autant plus que ses concubines m'au- raient toutes sauté à la gorge si j'avais donné l'impression de vouloir m'en prendre à lui. Il m'avait tirée hors de la salle et forcée à le suivre jusqu'à sa chambre. Sa prise sur mon bras était douloureuse, il allait encore me laisser des marques, c'était certain. J'avais ensuite été jetée sur le lit comme un vulgaire sac. À plat ventre contre la couche, mon cœur menaçait de jaillir hors de ma poitrine. Je savais très bien ce qu'il voulait faire et je n'étais pas du tout consentante pour ça. Il n'aurait aucun scrupule à me violer, ce genre de choses semblaient normales en ce lieu. Prendre par la force quand on vous refusait quelque chose.

༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚  ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant