Mes grognements de colère et de douleur raisonnaient dans le silence des couloirs. Obligée d'avancer après que Dagon ait réussi à m'attraper par les cheveux, cette enflure me forçait à le suivre. Cadence, juste derrière nous, était totalement muette, la tête baissée, elle suivait le prince comme un chien suivait son maître. Pour lui, c'était exactement ce qu'on représentait, des chiennes qu'il pouvait maltraiter quand et comme il le voulait. Et visiblement Cadence en avait trop fait les frais, elle avait beau être belle, j'étais certaine, rien qu'en la regardant, je pouvais deviner qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.
— Lâche-moi, putain ! grondai-je, hors de moi.
J'aurais dû fermer ma grande bouche.
Je n'avais pas prévu ce qui allait arriver, pourtant, ce n'était pas comme si je ne connaissais pas sa manière de réagir face à ce genre d'attitude insoumise. Son poing s'était enfoncé dans mon estomac, provoquant une remontée acide.
Ce que j'avais mangé ne tarda pas à recouvrir le sol.
Toussant douloureusement, mes jambes flageolaient, peinant à me garder debout. Ce corps était particulièrement résistant, parce que j'étais persuadée que dans l'ancien, je me serais cassée en deux. C'était tellement douloureux. Il y avait des douleurs que l'on finissait par connaître et savoir gérer, réussir à les apaiser, mais je n'étais pas sûre qu'on puisse s'habituer à de tel niveau de souffrance. Comment pouvait-on s'accoutumer quelque chose qui raisonnait si fort en vous, que vous aviez l'impression que tout vos os semblaient se fracturer à chaque fois ? Moi, en tout cas, je ne pensais pas pouvoir m'y faire un jour.
— Tu es têtue, commenta Dagon, ça finira par te tuer ici.
— Oh non... et nous le savons aussi bien toi que moi. Ou ce ne sera pas toi qui mettra un therme à mon cauchemar.
Il n'allait pas mettre un terme à ma vie. Pas aussi rapidement tout du moins.
Je pouvais le voir dans ses yeux.
Ma remarque lui fut particulièrement déplaisante. Parce que la seconde suivante, mon dos heurtait le mur le plus proche. Vidant complètement mes poumons de l'air qu'ils contenaient et impossible de retrouver mon souffle. Je suffoquais sans qu'il ait besoin de m'étrangler. Sa main avait pourtant quitté ma tignasse ébène pour se poser sur ma gorge. Il était menaçant, mais je ne cédais toujours pas, je m'y refusais. Je ne pouvais pas gagner physiquement, alors je le faisais autrement. En lui refusant toute forme de faiblesse ou de soumission. Il pouvait me mettre en miette, me blesser autant qu'il le souhaitait, je refusais de lui donner le moindre pouvoir sur mon mental. Sur celle que j'étais. J'avais toujours été une forte tête, je ne ployais jamais quand quelque chose me déplaisait. Inconsciemment un sourire était venu s'étirer sur mes lèvres.
— Qu'est-ce qui t'amuse ?! vagit le tatoué après avoir grogné comme une bête.
Il n'obtint pour réponse qu'un sourire plus large.
Il m'avait lancée sur le sol avant de marcher lourdement sur mon estomac. Provoquant une nouvelle remontée gastrique. Bien que celle-ci ne termina pas sur le sol comme la précédente. Elle s'était arrêtée à mi-chemin. Mais pas la douleur. Mes membres étaient secoués par de légers tremblements. Je cherchais pourtant pas à ramper pour échapper à ce qu'il me faisait. C'était inutile. Il allait cessé à un moment ou à un autre, il me suffisait d'attendre. Mes yeux s'étaient fixés sur le plafond, je ne le regardais pas, je ne voulais pas voir ses expressions, ni lire en elles. Car il était bien trop expressif, j'aurais préféré mille fois que cette ordure soit froid comme la glace. Inexpressif.
J'avais de nouveau régurgité sur le sol après qu'il se soit obstiné à frapper dans mon ventre. Il n'avait pas épargné le reste pour autant, ça aurait été bien trop généreux de sa part.
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༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚 ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]
Paranormal𝑰𝒏𝒔𝒑𝒊𝒓𝒆𝒛 𝒆𝒕 𝒍𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆𝒛-𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆𝒛 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒚𝒔𝒔𝒆𝒔. Partie en croisière avec sa petite amie et des proches, loin du stress de la ville et des études, Aesma ne se doutait pas que leurs vacances sur les mers a...