༄ Epilogue

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— Les garçons, ne courrez pas, vous allez vous faire mal, je vous l'ai déjà dis en plus !

— Pardon, maman ! s'exclamèrent en cœur les deux bambins en cessant de chahuter.

Je soupirai en les regardant repartir jouer dans la salle, bien que de manière plus modérée que précédemment. Je passai alors un rapide coup de chiffon sur le comptoir tandis que la porte arrière s'ouvrit sur Dagon qui transportait trois caisses remplies de bouteilles d'une seule main, pour lui cela ne pesait absolument rien.

— Dagon, je t'ai dit d'arrêter de faire ce genre de choses ! Ce n'est pas discret, les humains ne peuvent pas soulever trois caisses d'une main et dire que tu me faisais la morale là dessus avant !

— Ça va, y a personne encore, râla mon grincheux de mari, commence pas déjà à râler.

Un nouveau soupir me glissa entre les lèvres, je savais d'où venait le caractère un tantinet têtu de nos enfants. Mais je préférai laisser couler tant qu'il ne le faisait pas devant des clients. Mon regard balaya ensuite l'ensemble des lieux alors qu'un sourire étira mes lèvres maquillées d'un beau rouge. Après quatre ans de dur labeur, toujours dans le paradis qu'était Hawaï, de magouilles en tout genre avec Azura, j'avais enfin réussi à acheter un bar, la prochaine étape serait la maison, parce que nous n'allions pas éternellement squatter la maison de cet homme que la fille aînée du prince déchu avait envouté. Mais nous avions encore du temps pour ça. Entre deux, j'avais réussi à civilisé Dagon et Leïn, presque à les rende amicaux avec des gens, Aurios s'était étrangement bien acclimaté au monde de la surface, il était comme un poisson dans l'eau. Et je comptais bien mettre cette aisance au profile de l'établissement. Je vis Azura pénétrer par la porte d'entrée, faisant tinter la cloche accrochée à la porte, suivie d'Aurios.

— Me voilà fraiche et dispo ! déclara la belle jeune femme.

— J'espère bien, c'est un grand jour ! Aller, terminons de tout mettre en place ! Et dites à Leïn de bouger son cul sinon il va m'entendre !

— À vos ordres, cheffe !

Je rigolai légèrement alors que mon beau-frère vint m'embrasser la joue – arrachant un grognement à Dagon qui était toujours aussi jaloux – avant d'aller attraper un grand panneau triangulaire que je déposai dehors pour signaler l'inauguration des lieux. Je me tournai ensuite vers la devanture pour l'observer. J'avais nommé cet endroit « The Black Sea », je trouvais que ça collait plutôt bien avec nous, mais l'avenir ne serait pas sombre contrairement au début de toute cette histoire, il promettait d'être riche en émotion et surtout lumineux. Les cicatrices ne disparaitront jamais, autant celle de mon esprit que celles restées sur mon corps, mais petit à petit, la peur et la douleur qu'elles représentaient s'atténuaient pour être remplacées par des souvenirs heureux, tout n'était pas encore parfait, mais nous étions sur la bonne voie.

Tandis que je m'apprêtai à retourner à l'intérieur, une silhouette attira mon attention sur le trottoir en face. Lorsque je fis demi-tour pour contempler la personne qui se tenait de l'autre côté, mes yeux, masqués par des lentilles, plongèrent dans deux mers rouges trônant au milieu d'un visage, encadré par de long cheveux blancs, qui était en tout point identique au mien.


FIN

༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚  ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant