༄ Chapitre 37

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Le bruit des objets qui se brisaient sur le sol se mêlait à celui des craquements que produisaient les meubles et les murs dès qu'un corps entrait en contact avec eux.

Nous avions tous patiemment attendu le retour de Dagon dans le salon, Azura avait été mise au courant du plan et semblait parfaitement ravie de cela, la haine qu'elle ressentait vis-à-vis de son père était définitivement incurable. Quand il était rentré, aux alentours de deux heures du matin, ils avaient été surpris de tous nous trouver là. Il s'était écoulé plusieurs minutes sans que personne ne parle, un silence pesant régnait dans la pièce à ce moment-là et mon cœur s'était emballé dans ma poitrine alors que je jetais des regards discrets aux autres. Nous n'avions pas décidé qui allait lui expliquer ce qui allait suivre, personne n'avait envie de subir la fureur du prince, nous n'étions pas assez bêtes pour cela. Ce fut finalement Azura qui lâcha la bombe. Et après cela, le chaos s'était déchaîné dans le salon. Dagon s'était jeté sur Kori, c'était certainement l'affrontement le plus violent que j'avais vu.

Aucun des deux ne voulait céder du terrain à l'autre, même si j'étais muette face à la différence de force qu'il y avait entre eux. Dagon était une dalle, il avait un corps de guerrier alors que Kori était une femme au corps bien dessiné et qui ne paraissait pas vraiment avoir de force, mais elle dominait le combat malgré qu'il rende coup sur coup. Je m'étais réfugiée derrière l'îlot central alors que Leïn faisait barrage avec son corps pour éviter que Cadence ne soit touchée par un objet qui volerait ou juste par un coup. Azura s'était mise dans un coin et observait la scène comme si cette situation était tout à fait normale. Le corps de Dagon tomba lourdement devant moi, me faisant tressaillir soudainement. Il avait la bouche et le nez en sang et l'expression sur son visage témoignait de la souffrance qui le traversait. Il se remit sur ses pieds sans même m'adresser un regard et je ne cherchai pas à le retenir quand il retourna à l'assaut de sa sœur.

Je fixai l'endroit où il était tombé, quelques gouttes de sang maculaient le sol. Ma respiration devint saccadée et mon rythme cardiaque grimpa en flèche alors mes oreilles commençaient à bourdonner, me coupant petit à petit du chaos qui se jouait à seulement quelques mètres de moi.

Arrêtez. Arrêtez. Arrêtez. Arrêtez. ARRÊTEZ !!!

— Ça suffit !! criai-je en sautant sur mes pieds pour braquer mon regard sur la fratrie qui continuait de se rouer de coups un peu plus loin.

Ils ne m'écoutèrent évidemment pas. Je levai brusquement les mains dans leur direction, pliant les doigts comme si j'agrippai fermement quelque chose, les deux Atlantes cessèrent soudainement de bouger, comme s'ils s'étaient soudainement transformés en statues. D'un geste sec, je refermai mes doigts, leur arrachant un vif cri de douleur commun alors qu'ils tombaient tous les deux à genoux face à face.

— J'ai dit : ça suffit !

Je ne m'entendais même plus parler, tout ce que je ressentais à ce moment-là, c'était mon sang qui battait dans mes tempes, accompagné du bruit de mon cœur. S'en suivit la sensation que j'étais littéralement en train de bouillir à l'intérieur. Quelque chose coula de mon nez jusqu'à ma bouche dans laquelle se répandit un goût métallique, celui du sang, de mon sang. Relâchant la pression sur la fratrie royale, je portai une main à mon nez pour observer le liquide carmin, même si je n'eus pas le loisir d'en profiter très longtemps, ma vue se brouilla et je tombai à genoux à mon tour. Mes oreilles bourdonnaient toujours et je perdis alors le sens du toucher, je ne sentais plus le sol sous mes genoux ou quoi que ce soit d'autre. La suite ne fut qu'un rideau noir.

***

Quand je revins à moi, la première chose que je sentis ce fut le mal de tête atroce qui me vrillait la tête. Je geignis et posai une main sur mon crâne pour essayer de me soulager quelque peu de la douleur. J'étais aussi légèrement dans le cirage, j'avais du mal à aligner des pensées cohérentes, bien que, rapidement, quelques flashs me revinrent. Mes yeux scrutèrent la pièce, mais à ma grande surprise, je ne me trouvais plus dans le salon, j'étais dans ma chambre. Me redressant lentement sur le lit pour ne pas aggraver mes maux de tête, je tendis l'oreille pour voir si j'entendais encore quelque chose.

༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚  ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant