༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚 ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]

༄ Chapitre 13

— Relâche-moi, grinçai-je en tentant de dissimuler ma panique.

— Non, fais-moi confiance, juste cette fois-ci.

— Je préfère crever.

Hors de question de baisser ma garde, ce serait totalement suicidaire de ma part. Il aurait vite fait de prendre le dessus sur moi. J'avais beau l'avoir remis à sa place une fois, je ne me pensais pas capable de recommencer... ou du moins pas encore. Un petit cri de surprise m'échappa quand mon dos se retrouva plaqué contre le sol, Dagon me dominant de toute sa stature. Ses grandes mains maintenaient mes poignets contre le sol alors qu'il avait pris place entre mes cuisses. Je respirais fort, mon cœur allait exploser et ma gorge était sèche. Gorge qu'il vint embrasser délicatement à plusieurs reprises, laissant des points enflammés sur ma peau. Ses baisers retournèrent vers la naissance de ma poitrine, traçant un chemin brûlant. Son visage était si proche qu'il devait sans peine déceler mes battements de cœur. Mon buste se retrouva bien rapidement débarrassé du haut minuscule qui le couvrait.

Mes seins offerts à sa vue, je sentis mes yeux se remplir d'eau. Pourquoi, à chaque fois que quelque chose se passait bien, tout devait-il être gâché par ce genre de scène ? La pulpe de ses doigts frôla la peau sensible de ma poitrine, provoquant une chair de poule sur cette même zone. Un couinement résonna quand il prit pour cible un de mes tétons, le taquinant avec ses doigts jusqu'à ce qu'il devienne dur. Ma main, qu'il avait libérée, vint s'emparer de son poignet avec force. Mes ongles s'enfoncèrent dans sa peau presque jusqu'au sang.

— Je ne veux pas !

Ma voix désespérée avait claqué comme un coup de fouet dans le silence, faisant par la même occasion exploser la bulle dans laquelle nous étions jusqu'ici. Ses traits durcirent face à ce énième refus. Je ne perdis pourtant pas mes moyens, s'il voulait me frapper, qu'il le fasse. Ça faisait maintenant partie de mon quotidien, alors ce n'était pas quelques coups supplémentaires qui me feraient ployer. Se libérant de ma prise, il referma ses doigts sur mon cou, comme il avait si bien l'habitude de le faire. Il ne serrait pas assez fort pour totalement m'étrangler, mais assez pour me laisser des marques en tout cas.

— Pourquoi tu refuses toujours ?! Tu acceptes de m'embrasser, de me laisser te toucher pour ensuite mieux me repousser ! Pourquoi ?!

— Je refuse parce que... je ne suis pas... un jouet...

Je peinais à articuler à cause de l'étau créé par sa main.

— Tu ne comprends... vraiment pas, hein ? poursuivis-je.

— Il n'y a rien à comprendre ! aboya Dagon, de plus en plus agacé. Tu n'as aucun autre droit que celui d'écarter les cuisses quand je te le demande ! Mais toi... toi, tu préfères souffrir au lieu de seulement te soumettre !

— Je m'aime et... je me respecte... et surtout, je n'ai pas peur... de mourir...

Voilà la différence entre moi et toutes les autres, je n'avais pas peur de la mort. La peur était un sentiment omniprésent depuis mon arrivée ici, mais il n'était pas celui qui dictait chacun de mes actes et c'était ce qui me permettait d'avancer, de rester forte. Que ce soit Cadence ou Kawena, les deux avaient abandonné par peur, même si pour l'une d'elles, la peur s'était muée en un amour dégoulinant qui l'aveuglait quant à sa condition d'objet purement sexuel.

— Vraiment ? Tu n'as pas peur de mourir ?

Un sourire mauvais habilla ses lèvres alors que la pression sur mon coup bloqua soudainement tout l'air qui aurait pu entrer dans mes poumons. La bouche ouverte, je tentai vainement d'avaler de grandes gorgées d'air, mais rien. Ma vue devint trouble alors que je me mis à me débattre comme un diable. Dagon ne bougea pas d'un centimètre, continuant de me priver d'air. Des points blancs commencèrent à danser devant mes yeux, mes forces me quittaient petit à petit et je me débattis de moins en moins. Finalement, tout devint noir autour de moi.