༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚 ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]

༄ Chapitre 1

Il faisait chaud. Voilà la première chose qui me vint à l'esprit alors que celui-ci émergeait enfin des limbes de l'inconscience. J'étais entourée par une douce et agréable chaleur. Comme si j'étais dans un lit, enveloppée par une couette me protégeant du froid. Lentement, mes yeux s'ouvrirent pour scruter autour de moi.

Mais je n'étais pas dans un lit.

Et ce qui s'était passé n'était pas un rêve.

Cette pensée me tira de la torpeur dans laquelle je me trouvais. M'agitant, j'eus la désagréable surprise de constater que j'étais enfermée. Dans quoi exactement ? Je n'en avais aucune idée. C'était rempli d'un liquide transparent. La chaleur venait de cette étrange substance aqueuse. Mon agitation se fit plus intense, mes ongles grattèrent la paroi souple en face de moi dans le but de la rompre. Je cessai tout mouvement quand deux ombres apparurent au-dessus de ma prison aqueuse. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Allait-on m'aider ? Ou me laisser ici ?

La réponse vint d'elle-même.

Une lame traversa la membrane à face de moi.

Un peu plus et elle m'aurait transpercée. Une large ouverture fut taillée, laissant s'échapper le liquide dans lequel je nageais. Je fus arrachée à ma prison et jetée durement sur le sol en pierre et recouvert de liquide poisseux. Le choc me tira un gémissement de douleur, suivi d'un grognement animal qui me fi t moi-même frémir. Je me mis rapidement à tousser, mes poumons cherchant à évacuer le liquide qui les obstruait.

C'était immonde.

Collant et épais.

Mon attention se tourna vers les deux inconnus qui m'observaient, un sourire amusé et comblé étiré sur le visage. Ils me regardaient de haut en bas, comme un vulgaire morceau de viande. Un frisson me parcourut l'échine, je n'aimais pas cela. Et encore moins quand je me rendis compte que j'étais complètement nue devant ces gens. Je me recroquevillai sur moi-même pour tenter de dissimuler un minimum mon corps.

— Ça a été du rapide, commenta le premier, à peine une semaine, normalement, ça prend plus de temps.

— Oui, mais tant mieux, ça en fera une de plus, poursuivit le suivant en se léchant les lèvres, tel un prédateur.

— Mais de quoi est-ce que vous parlez ? Et qui êtes-vous ? Où est Amber ?!

Je les scrutai chacun leur tour, leur mine amusée se renforça. Plus lucide, je remarquai qu'ils étaient grands, torse nu recouvert de tatouages – et particulièrement beaux. L'un possédait des cheveux roux et mi-longs, un visage fin et, quand il souriait, deux fossettes apparaissaient à chaque coin de sa bouche. Son teint était très pâle. L'autre avait les cheveux châtains, coiffés en queue de cheval, ils étaient bien plus longs que ceux de son camarade. Sa peau plus mate également, il était plus musclé aussi. Cependant, ce qui me choqua le plus, c'était leurs yeux.

Jaunes et orangés.

Ce n'était pas normal, pas du tout.

Et de quoi parlaient-ils en disant que ça avait été rapide ? J'étais restée enfermée une semaine ?! Mon regard quitta les deux hommes pour sonder les alentours. Cet endroit était rempli de cocons fluorescents. Des ombres s'agitaient à l'intérieur de chacune de ces prisons lumineuses.

Des gens étaient prisonniers.

Oh, Seigneur !

Amber.

Résolue à obtenir des réponses, je jetai un regard noir aux deux inconnus qui m'avaient arrachée à mon œuf, mais ils furent plus rapides que moi. Me saisissant par les bras, un de chaque côté, ils me traînèrent sur le sol, ce qui m'irrita la peau des fesses et des jambes. Me débattant vivement pour échapper à leur étreinte, à ma grande surprise, ils me relâchèrent. Mon soulagement fut pourtant de courte durée. L'un d'eux, je ne pus voir lequel, marcha si violemment sur mon estomac, qu'il parvint à me faire régurgiter de la bile.