༄ Chapitre 27

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Un nouveau coup de tonner éclata à l'extérieur. Je n'avais pas répliqué à la menace qu'avait proférée Dagon envers moi. La seule chose pour laquelle je m'inquiétai, c'était mon bébé. En soi, j'avais bien conscience qu'il ne lui ferait pas de mal, mais c'était plus fort que moi, je n'arrivais pas à voir Dagon comme quelqu'un qui puisse faire attention à un nouveau-né. Des larmes roulèrent sur mes joues avant de s'écraser sur le sol, je ne me sentais pas bien, j'avais la nausée à cause de la terreur qui me comprimait les entrailles.

— Repose-le, parvins-je à articuler d'une voix tremblante, s'il te plait. Allons régler ça ailleurs.

Je ne l'avais même pas regardé en disant cela, mes yeux restaient constamment rivés sur le petit garçon dans ses bras. Je le vis remuer légèrement, ce qui fit bondir mon cœur dans ma poitrine, mais heureusement, il ne se réveilla pas. Le prince se leva du canapé avec lenteur et s'approcha du berceau où il reposa le petit sans la moindre brusquerie. Il resta penché au-dessus de lui un petit temps avant de reculer et reposer ses yeux sur moi. J'en eus des sueurs froides, mais je fus, néanmoins, soulagée de savoir mon bébé allongé là où il devait être et sans qu'il ne lui soit rien arriver. Je me risquai à lancer un coup d'œil en direction de l'autre berceau, tout était calme de ce côté-là. Je me mis alors à reculer pour me retrouver dans le couloir, je m'arrêtai quand mon dos toucha le mur derrière moi. Le prince sortit également de la pièce et referma silencieusement la porte derrière lui. Un silence glacial régnait entre nous, je savais qu'il allait finir par le découvrir, mais j'aurais aimé que ce ne soit pas pendant mon sommeil, j'aurais été moins prise de court par la situation.

J'ouvris la bouche pour parler, mais la gifle qui m'arriva dans le visage me fit basculer sur le côté et m'étaler de tout mon long contre le parquet. Je soufflai bruyamment alors que le goût métallique du sang se répandit sur ma langue. Je pensais que la veille il m'avait giflé avec tout ce qu'il avait, je m'étais lourdement fourvoyée. Il me remit debout en m'attrapant par la nuque, j'en glapis de douleur. Je me mis alors à me débattre comme une diablesse pour échapper à sa prise, chose que je parvins à faire. Me baissant rapidement, j'évitai son poing qui alla se loger dans le mur... littéralement. Son poing avait pénétré la paroi, cette fois, je l'avais réellement mis hors de lui. Je m'en rendais bien compte et ce ne serait pas quelques paroles qui allaient réussir à le calmer. Il allait me réduire en miettes si je ne me défendais pas.

Le coup suivant frôla dangereusement mon visage, je tentai de mettre un maximum de distance entre nous. Parce qu'en soi, c'était la meilleure défense que je pouvais adopter à ce moment-là. Ce n'était pas la courte période d'entraînement que j'avais eu avec Azura qui pouvait me permettre de mettre Dagon au tapis. Je n'étais même pas certaine qu'Azura puisse vraiment lui tenir tête dans l'état de fureur dans lequel il se trouvait. Ma hanche heurta un meuble, me distrayant un instant. Ce fut un instant de trop. Sans que j'aie réellement compris ce qui s'était passé, je fus propulsée dans le mur tout proche des escaliers. Le choc fut si violent que mes poumons se vidèrent de tout l'air qu'ils contenaient et je fus incapable de reprendre mon souffle. Sans parler de la douleur brûlante que je ressentais dans la poitrine, il m'avait frappée droit dans le sternum. Même si j'étais incapable de souffler, je me précipitai dans l'escalier pour rejoindre le rez-de-chaussée. Non sans manquer de chuter avant d'arriver en bas

Azura, Cadence et Leïn étaient dans le salon, le mâle abordait un petit sourire vicieux alors qu'Azura semblait sur le point de lui sauter à la gorge. Comme un seul homme, ils tournèrent la tête dans ma direction et je vis la fille de Dagon sauter sur ses pieds pour s'approcher de moi, sauf qu'avant même qu'elle n'ait pu me toucher, elle alla heurter un mur après avoir été écartée sans précaution par son propre père. Moi, mes pieds quittèrent le sol alors que mes mains s'accrochèrent désespérément au poignet du prince. Le manque d'air me fit doucement perdre conscience tant sa prise sur ma gorge était ferme et j'entendis un bruit de fond comme des cris ou des supplications, probablement Cadence qui espérait me sortir de là. Je pus soudainement de nouveau respirer, même si le bruit d'éclats de verre et la pluie s'abattant sur moi me firent prendre conscience que Dagon m'avait lancée à travers la baie vitrée. Je crachotai bruyamment alors que l'air daigna de nouveau rentrer dans mes poumons. Heureusement que ma peau n'était plus aussi fragile que quand j'étais encore une humaine lambda, parce que j'aurais été en sang.

༄ ⸻ ̼𝐁𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐒𝐞𝐚  ● [ 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘝𝘦𝘳𝘴𝘪𝘰𝘯 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant