OS65: Jusqu'au bout

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Cette petite histoire a lieu environ quarante ans après Dragons 3 soit trente ans après Dragons Retrouvailles.

Dans une ancienne maison craquante, tout en haut de l'une des plus hautes collines de l'ile de Nouveau Beurk, un vieil homme était en train de préparer une soupe, un léger sourire aux lèvres. Près de lui, assise dans un fauteuil à roulettes, une femme pesait tranquillement et le regardait faire en silence.

-Harold ?

Le brun, plus tellement brun d'ailleurs posa les yeux sur elle et, comme à son habitude, lui adressa un doux sourire.

-Qui a-t-il ma douce ?

-Allons-nous sortir aujourd'hui ?

Il paru réfléchir un moment avant de lancer un coup d'oeil vers le hublot de la cuisine.

-Surement pas, il ne fait pas très beau, les roues de ton fauteuil vont glisser dans la boue.

-Je pourrais marcher ? proposa la vieille femme, pleine d'espoir.

Son mari lui lança un regard triste avant d'affirmer que c'était impossible.

-Tu es bien trop fragile ma douce. ajouta-t-il en mettant à chauffer leur soupe.

Astrid afficha une petite moue boudeuse, peu ravi que son époux refuse de la laisser sortir. A cause de sa maladie, elle était totalement indisposée et avait donc constamment besoin de lui alors quand il prenait une décision, elle ne pouvait la contester ce qui avait tendance à l'agacer.

-Demain, nous sortirons ?

Attendri, il l'embrassa sur le haut de sa tête dépourvu depuis quelques mois de cheveux.

-Nous verrons bien.

Sur ce, il alla chercher une tisane qu'il tendit ensuite à son épouse qui grimaça.

-Je sais que ce n'est pas très bon mais il faut que tu la boive. souffla-t-il gentiment.

-Pour quoi faire ? Toi et moi savons qu'il me reste bien peu de temps à vivre alors...

-Tais toi ! Ne dis pas ça !

Le brusque éclat de colère d'Harold fit sursauter la Haddock. Furieux qu'elle ait fait allusion à l'évident destin qui l'attendait, le brun quitta la pièce, les yeux humides et le cœur serré. Plein de chagrin, il se laissa tomber dans son fauteuil favori en faisant de son mieux pour garder le contrôle sur ses noirs songes.

Il y a dix jours à peine de cela, lui et Astrid avaient appris que la blonde n'avait plus que quelques semaines à vivre étant donné que sa maladie, présente depuis déjà quelques mois, s'était étendue et était devenue impossible à soigner. Depuis la découverte de son mal, la vieille femme n'avait fait que de se mourir un peu plus chaque jour, ayant des fuites urinaires, des maux affreux dans tout le corps et perdant mémoire et cheveux à tel point qu'on avait dû les lui raser complètement. Aujourd'hui, elle ne tenait même plus debout et ne pouvait ni se laver seule, ni manger sans aide, ni même se coucher elle-même. Harold se chargeait donc elle depuis plus de cinq mois, veillant sur elle avec attention et l'aidant dans toutes ses tâches. Pourtant, il avait de plus en plus de mal à prendre soin d'elle au vu du triste et inévitable destin qui l'attendait, à savoir, la mort.

-Harold ?

Restée seule dans la cuisine, Astrid commençait à s'affoler, n'ayant plus l'habitude d'être sans son mari. Elle avait bien honte d'être devenue si dépendante, mais avait-elle le choix ? Non, bien sûr que non. Et puis elle avait passé toute sa vie auprès de ce doux homme qui lui avait offert deux enfants et la merveilleuse existence qu'était la sienne.

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