In your eyes

OS73: Une difficulté imprévue (partie 2)

Cette histoire est la suite de OS72: Une difficulté imprévue (partie 1) (je vous conseille donc fortement de lire le début avant de poursuivre) et a été demandée par amandinebozo, encore une fois j'espère que cela lui plaira

"Quand reviendras-tu ?"

Affalée dans un fauteuil, la jeune Astrid Hofferson était perdue dans ses songes les plus profonds. Avec lassitude, elle caressa son ventre rendu rond par maintenant près de neuf mois de grossesse tout en continuant de penser tristement au père de son petit. Elle n'avait pas vu ce dernier depuis plus de deux mois et cela creusait un vide abyssal en elle. L'angoisse de ne jamais le revoir l'empêchait de dormir la nuit et elle ne mangeait que très peu, trop soucieuse pour pouvoir s'alimenter convenablement.

Stoik, son beau-père, se chargeait du mieux qu'il le pouvait d'elle mais se sentait un peu dépassé face aux nombreuses crises qui lui prenaient lorsque son inutilité la frustrait trop. Elle aurait voulu se battre auprès de ses amis, elle aurait voulu protéger les dragons et punir les chasseurs pour leurs crimes mais voilà qu'elle devait se contenter de rester sagement à la maison, bien au chaud et en sécurité tandis que ses proches risquaient leurs vies, à des lieux de Beurk.

-Astrid ?

Redressant enfin la tête, la jeune femme fut tirée de ses pensées. Elle posa un regard vide sur Stoik qui lui tendait une chope pleine de lait au miel.

-Tout va bien ? s'inquiéta-t-il en la voyant si lasse.

-Oui, bien sûr. Merci pour la chope.

Sa voix n'était qu'un soupir profond et cela fit de la peine au grand roux. En silence, il s'installa dans le fauteuil posé à côté du sien et la regarda boire son lait à petites lapées.

-Tu penses qu'ils ont réussi à vaincre les chasseurs ?

Sa question le déstabilisa légèrement car il n'avait par malheur aucune réponse à lui offrir.

-Je l'espère. Que t'as écrit Harold dans sa dernière lettre ?

Astrid prit un moment pour rassembler les propos de son fiancé écrits à la va-vite sur la dernière lettre qu'il lui avait envoyé, prêt d'une semaine auparavant.

-Il a dit que tous nos alliés avaient rallié leurs forces aux nôtres et qu'ils se préparaient à affronter Joann, Krogan et les cuirassiers. Tous se portaient encore bien à ce moment-là mais je n'ai pas plus d'informations. Il m'a simplement conseillé de ne pas m'inquiéter et de me reposer, comme d'habitude.

À vrai dire, Astrid était un peu déçue qu'Harold ne lui raconte pas en détail tout ce qui se produisait à la Rive. Depuis qu'il l'avait laissé sur Beurk, elle n'avait que peu de nouvelles de lui et des autres dragonniers et il n'était venu lui rendre visite que deux fois en presque quatre mois. Elle se sentait abandonnée et mise de côté et elle n'aimait décidément pas cela.

-Je pourrais les aider si j'étais parmi eux. râla-t-elle à voix basse en abattant son poing serré sur l'accoudoir.

Comprenant sa frustration, Stoik lui prit gentiment la main avant d'assurer qu'elle était bien mieux ici.

-Concentre toi sur ton bébé, d'accord ? Veille sur lui et ce sera déjà très bien.

D'un hochement de tête peu convaincu, elle approuva sans pouvoir s'empêcher de regretter un peu sa grossesse imprévue et handicapante.

-Tu as encore des contractions ? lui demanda gentiment le grand roux.

-Quelques unes, oui, mais elles ne sont pas plus violentes que celles que j'ai déjà eu.