OS85: Envie d'aventures

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Cette petite histoire a lieu environ trois ans après les événements de Dragons 3

Seule. Seule, plantée sur la terrasse devant sa hutte. Seule dans le froid matinal. Seule à fixer l'horizon. Seule à mourir d'inquiétude. Seule à attendre le retour d'un mari partit depuis des heures et des heures sans laisser de trace. Seule. Elle était seule.

Laissée à l'abandon depuis la veille au matin, Astrid Haddock restait là, piquer sans bouger en fixant le lointain et en espérant voir son époux réapparaître d'un moment à l'autre. Était-il parti pour toujours ? Était-il blessé ? Elle n'en savait rien et n'avait aucune explication à son absence prolongée.

"Et ce que j'ai fait quelque chose de mal ?"

Cette question plus que les autres tiraillait l'esprit soucieux de la jeune femme. Elle avait bien remarqué que son époux se montrait distant envers elle ces derniers temps. Il ne lui parlait presque pas, passait son temps loin d'elle et ne lui disait plus de mot doux, ne la prenait plus dans ses bras, ne l'embrassait plus, ne lui faisait plus l'amour. Un gouffre abissal s'était creusé entre eux et elle n'en connaissait pas la raison. Rien n'avait changé pourtant, aucun élément perturbateur n'était venu déranger leur couple, il menait la même vie parfaitement calme et sereine depuis trois ans. Alors pourquoi Harold avait changé du jour au lendemain ?

"Aurait-il rencontrer une autre femme ?"

Cette simple suggestion brisa le cœur de la blonde. Cela la tuerai si elle apprenait que son bien-aimé la trompait avec une autre.

"Et si c'était cela finalement ? Si une fille plus belle, plus forte s'était présentée à lui ? Ai-je changé moi ? Suis-je toujours aussi jolie ? Mes cheveux ne sont-ils pas devenus rêches ? Mes traits moins agréables ? Ma poitrine ne tombe-t-elle pas un peu ?"

Torturée par ces terribles questionnements, Astrid sentit son âme se fendre en deux.

"Est-ce qu'il m'aime encore ?"

Fixant le brouillard matinal, elle resta avec cette dernière question dans la tête. Au loin, des corbeaux prirent leur envol, les arbres se mirent à siffler, le vent glacial fit claquer la cape de la jeune femme contre ses jambes nues. Tremblantes, elle décida finalement de rentrer dans sa hutte pour se mettre au chaud et fuir l'air de l'hiver.

Et durant une heure entière, elle resta là, assise dans son fauteuil face à la cheminée allumée, encore une fois, seule. Enroulée dans son châle, elle se posa encore des milliers de questions sans réponses et se demanda comment son couple avait pu se dégrader à ce point en l'espace d'à peine quelques semaines.

Lorsque la porte d'entrée s'ouvrir enfin dans un grincement, la jeune femme se redressa brusquement avant de se retourner. Face à elle, enfin, Harold se tenait là, l'air épuisé. Ivre de soulagement, elle ne s'énerva pas tout de suite et alla se blottir dans ses bras. Par bonheur, il ne l'a repoussa pas et au contraire, l'accepta volontiers contre son torse froid.

-Tu es gelé. souffla Astrid, la tête enfouie dans son haut.

Il acquiesça un faible sourire puis commença gentiment à lui caressa les cheveux.

-Ce n'est rien, ne t'en fais pas. soupira-t-il avec lassitude.

Se souvenant alors de sa terrible nuit d'inquiétude, Astrid se dégagea brusquement de ses bras avant de le fusiller du regard.

-Je peux savoir où tu étais passé ?!

Face à sa question, Harold sembla se rebiffier.

-Ce n'est pas important.

-Je t'ai attendu toute la nuit Harold ! Tu n'as pas montré âme qui vive depuis hier matin ! As-tu seulement conscience d'à quel point je me suis inquiétée ?!

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