Chapitre 25 : Le sauvetage.

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Ayla :

J'ignore depuis combien de temps, je me trouve dans cet endroit sombre et affreux. Je savais que cela commençait à être long, car je ne sentais plus l'odeur, mes pieds et mes jambes étaient engourdis que je craignais de ne plus savoir marcher si j'en avais l'occasion. On m'avait changé de position pour mieux me torturer, je suppose. J'étais attaché avec une chaîne à chaque main et une à chaque pied. Parfois, il actionnait une manette pour m'étirer les membres ce qui faisait atrocement, mal.

J'avais tellement crié que je n'avais plus de voix. Ma gorge me faisait souffrir. À certains moments, je souhaitais que ça se finisse. J'avais envie de mourir pour rejoindre un monde meilleur, je l'espérais. Cependant, à chaque fois, il s'arrêtait avant que je ne puisse le rejoindre. Mes pensées étaient vers une seule et même personne, Elias. Sa peau, sa voix... Tellement de choses me manquaient chez lui. Ce sont ses images qui me permettaient de m'accrocher même si je lui en voulais de mettre autant de temps à venir me chercher.

Peut-être qu'il n'en avait rien à foutre de moi ? Avait-il abandonné ? Toutes ses promesses n'étaient pas fondées ?

Chaque soir, Dominico venait et reprenait là où ils s'étaient arrêtés puis, lorsque le soleil se levait, il quittait le hangar me laissant en compagnie de ses hommes qui en profitait pour se rincer l'œil et parfois de me toucher. Je me sentais sale. La petite fenêtre qui avait dans mon champ de vision me laissait voir que le soleil était couché depuis un petit moment. Et bien que je ne m'en plaigne pas, je trouvais étrange qu'il ne soit pas encore venu. J'étais épuisé et rêvé de fermer l'œil, mais son absence ne me disait rien qui vaille. Tout d'un coup, une explosion se fit entendre à l'extérieur suivie de coups de feu et de cris de douleur et de colère. Mon cerveau me criait que c'était le moment de s'enfuir, mais j'avais beau secoué mes bras et mes jambes endolories rien ne cédé. Je me sentais si faible et j'avais horreur de ça ! Malheureusement, mon corps ne le vit pas de cette manière. J'allais m'évanouir d'épuisement. Mes yeux se fermaient tous seules... Putain...


Elias (Alvarez)

On avait repéré Dominico se rendre sur le terrain, c'était le meilleur moment pour intervenir. Les bombes qu'on avait pris soin de disposer avant son arrivé, On était déclenché par un de mes soldats...Pile à l'heure... On sortit tous de la voiture pour confronter l'ensemble des hommes présents autour de l'entrepôt. C'était plus compliqué que prévus, il y avait plus d'hommes que je le pensais. Certain armé jusqu'aux dents, d'autre seulement maître des arts martiaux, on était confronté à toutes sorte d'homme. Et le combat était rude, les minutes défilées. Le temps qui me séparait de ma princesse était compté.

- Patron attention !! M'avertit un des soldats.

Ce qui me permit d'éviter un lancer de couteau provoqué par l'homme que je voulais tuer de mes propres mains. Dominico. Un sourire naquit sur mes lèvres alors que je m'avançais vers lui voyant que plus personne ne pouvait le sauver, il allait s'enfuir. Mais il était trop tard, il était encerclé par l'ensemble des hommes que j'avais amené.

- Comme on se retrouve ! Et on dirait que tu n'as plus rien... Lui dis-je pour provoquer sa colère.

Sa haine grandissait le rendant plus vulnérable à mes yeux. Car elle l'aveuglait, il ne voyait pas que le cercle établi autour de lui se resserrait. Je regardais deux soldats sur ma droite pour leur donner le signal. Et ils allaient chercher mon informateur qui était en retrait.

- Il y a une chose que tu dois apprendre, Dominico... C'est que si t'exposes ta faiblesse tout le monde peut s'en servir et alors tu te retrouveras au plus bas. Ce qui au passage est en train de se passer ! Dis-je en rigolant à la fin de ma phrase. Je te présente Morino, enfin, je crois que tu le connais déjà !

Il regarda l'homme avec un grand mépris, mais il ne pouvait que se maudire lui-même. Il s'est fourré dans cette merde tout seule. Sans attendre, je brandis mon arme sur le front de Dominico puis en le regardant droit dans les yeux, je lui dis :

- Où est-elle ? Ma voix était glaciale comme la haine que j'éprouvais à son égard.

C'est alors qu'il sourit, ce qui m'agaçait encore plus ! Enfoiré... Je me jetais sur lui, abatis mes poings sur lui encore plus fort que la dernière fois. Personne ne s'interposait et il valait mieux, car je n'avais aucune envie de leur infliger des souffrances. Pendant ce combat, j'avais largement l'avantage et il n'allait pas tenir longtemps. Ses coups se faisaient plus faibles qui montrait son épuisement physique.

Puis d'un coup, je me levais le laissant à terre agonisant, je pointais mon arme sur lui avant d'ajouter :

- Merci pour l'information connard. Embrasse bien le diable de ma part !

En moins de deux secondes, je l'achevais une balle entre les deux yeux. Sans attendre, je me dirigeais vers la direction qu'il avait suivie de son regard. Je savais que, sous le coup de l'épuisement, il allait avoir une dernière pensée pour son obsession. Il avait regardé dans la direction où se trouvait Ayla. J'en avais la certitude, il était si prévisible.

Ma course me mena vers un grand entrepôt. J'ouvris la porte à la volée puis ce que je vis à l'intérieur me glaça le sang. Elle était attachée par les mains et les pieds, ses vêtements étaient déchirés laissant entrevoir sa lingerie. Du sang se trouvait sur une grande partie de son corps. Son visage était défiguré par des coups qu'il lui avait portés. Des pas résonnaient derrière moi alors que je me laissais rongé par un sentiment que je n'avais jamais ressenti...De la culpabilité. Il fallait que je la sorte de là...

- Détachez-la ! Ordonnais-je aux hommes qui se trouvaient derrière moi.

Ils cherchaient tous autour d'eux un moyen de la descendre alors que j'enlevais mon sweat me préparant à la couvrir. Lorsque le mécanisme se déclenchait, je la rattrapais dans mes bras puis une fois au sol, j'essayais de retirer ses menottes. Alors que je la libérais, elle bougea sa tête.

- Je suis la princesse, je te tiens.

Elle ouvra ses yeux d'un bleu ternis par sa souffrance. Puis plongea dans mon regard.

- Elias...

Puis ses larmes s'échappèrent de ses yeux comme si elles avaient été enfermées depuis trop longtemps. Je la serrais dans une étreinte forte. Je vis dans son dos que sa peau était marquée de cicatrices en forme d'éclair comme si elle avait été frappée par la foudre. D'autre marque régnait-là ne faisant que grandir la culpabilité et une haine encore plus grande qui me rongeait.

-Je suis si désolé...Oh Ayla...Pardon...Je suis désolé

Ses larmes avaient cessé de couler lorsqu'elle s'était évanouie. Je l'avais couverte de mon sweat puis amené dans la voiture direction le QG. Je la tenais fermement dans mes bras de peur qu'elle disparaisse me laissant seul face à mon désespoir. Chacun de mes soldats, avaient été respectueux et ne l'avait regardé que lorsqu'on ne voyait plus sa peau. Dans leur regard, je voyais de l'inquiétude parfois même de la peur. On se dirigeait vers un de mes hôpitaux. Ses blessures étaient trop nombreuses et graves pour simplement faire venir un médecin. Et puis mon inquiétude était trop grande pour me contenter des soins de bases. Je devais m'assurer qu'elle n'allait pas céder à ses blessures.

Tuer cet enfoiré ne m'avait pas permis d'éteindre ma haine, j'avais envie de le faire revivre pour le tuer encore et encore. Mais c'est impossible. J'avais pensé que le voir avec ce trou entre ses deux putains d'œil, qui avait trop longtemps mater ma princesse, allé calmer mon âme. Mais elle était encore tourmentée faisant trembler mes membres. Mes émotions ne pouvaient plus rester cacher derrière ce masque de fer que j'avais mis si longtemps à forger. C'est tout le pouvoir qu'elle a sur moi.

AlvarezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant