Chapitre 8 : Retour à la réalité

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Alvarez

Je me réveillai le lendemain matin vers 6 heures. C'était la première fois que je réussissais à fermer l'œil. Elle était endormie dans mes bras. Lorsqu'elle avait fermé l'œil, elle était venue se blottir contre moi et comme le con que je suis, je l'avais laissé faire. Je la déplaçai sur son oreiller pour que je puisse m'échapper de lit. Une fois, les affaires enfilaient, je rejoignis mes gars dans la cuisine. Car, oui, nous sommes bien matinaux ! Mais il y avait des affaires à faire tourner.

- Ah bas te voilà, je me demandais si elle t'avait tué ! Lança, Owen, mon bras droit

- Ta gueule bouffon, crachais -je énervé

J'avais bien dormi et il venait de foutre tout mon repos en l'air. Il ne faisait que me rappeler ce que je m'efforçais d'oublier. Elle avait un effet incommensurable sur moi et je détestais ça !

- Bon, nous allons passer aux choses sérieuses... Dominico. Commença après un long silence.

Je voyais mes gars se raidir à l'entente de ce prénom. Pas par peur non, par colère. Ce pauvre type avait réussi à nous prendre quelques terrains et était toujours dans nos pattes. Il était temps que je comprenne où est ce qu'il trouvait toutes les informations qui lui permettaient d'avoir une longueur d'avance sur nous ! Il nous fallait très peu de temps pour que nous nous trouvions devant le hangar qui meublait le fond du jardin. J'entrais avec Owen et Aiden. Et ce que je vis me fis sourire. Dominico attaché, bien amoché par les coups que je lui avais porté ce fameux soir. A quel plaisir de le voir à ma merci !

- Alors, alors... Dominico, comme on se retrouve, lançais je avec une voix grave qui avait tendance à faire trembler toutes les personnes qui s'étaient trouvées sur cette chaise.

Il me regarda, avec un regard noir. Il croit faire peur à qui, lui ?

- Je suis désolé de t'avoir fait attendre ce n'est pas mon habitude. Mais tu vois, j'étais un peu occupé avec la personne que tu vois comme ta femme. Je dois dire que tu as un excellent goût, aussi belle qu'un ange ! Continuais-je

Face à ces paroles que j'avais prononcées dans le simple but de le foutre encore plus en rogne. Il lança un cri qui ressemblait plus à un grognement. Ça me satisfaisait de voir que j'arrivais à le mettre dans cet état, mais je le serais encore plus lorsqu'il me suppliera de l'épargner.


- Passons aux choses sérieuses, commençais je en me dirigeant vers une grande table contenant un grand nombre d'outils de torture. À vrai dire Dominico, je suis vraiment curieux de savoir quelques trucs à propos de toi, mais comme je sais qu'il te faut un petit coup de main, je vais te donner ce que tu souhaites. Poursuivis-je avec une hache à la main.


Ayla

La lumière du soleil me sortit de ma torpeur. Le temps d'émerger, je remarque que l'homme qui s'était endormi dans le même lit que moi ne se trouvait plus dans la pièce. Ne me demandez pas pourquoi, mais cela m'angoisser un peu. Je me levais du lit quand le jogging que j'avais enfilé après ma douche tomba au niveau de mes chevilles. Finalement ce n'est pas si mal qu'il ne trouve pas là... Je décidai de l'enlever, le t-shirt couvrait suffisamment mon corps pour me le permettre. D'un seul coup, je levais les yeux sur un réveil positionné non loin du lit. Il était déjà 15 heures ! À l'instant où je réalisais, mon ventre se mit à gargouiller. Guidé par ma faim, je sortis de la pièce. Ce que je vis me coupa le souffle. Je me trouvais sur le palier, je m'approchai de la rambarde, baissai la tête et observai un grand salon qui était principalement meublé de grand fauteuils de couleur gris, quand je levais la tête, je vis un grand lustre fait d'or et diamant. Tout en observant autour de moi, je me dirigeai vers l'escalier le plus proche. Une fois dans le salon, je vis des hommes qui étaient en train de discuter, de nettoyer des armes... Attendez des armes !!! Je n'ai pas eu le temps de réaliser que l'un d'eux se leva et venait dans ma direction. Je reculais à mesure qu'il s'approchait. Sur son visage, je pouvais lire de la colère. Mais qu'est-ce que j'ai fait encore...

- Toi, alors c'est vrai, il a amené une femme dans notre QG ! Je n'y crois pas ! Qu'est-ce que tu lui veux un !!! Tu fais partie des leurs, j'en suis sûr !! Lança cet homme avec une voix dure qui renforçait la peur qui me consumait.

Je n'arrivais à formuler aucun mot, je n'avais aucune idée de quoi il m'accusait et en plus de ça s'était un homme. Et depuis Dominico le simple fait que la personne soit du sexe masculin suffisait à m'effrayer. Très vite, à force de reculer, je me retrouvai coincée entre le mur et lui. Il a placé ses deux mains de chaque côté de mes épaules. Je tremblais comme une feuille, et ma respiration s'accélérais. Je ne sais pas par quel miracle mes jambes me maintenait encore debout.

- Alors tu n'as pas de langue ! À moins que tu caches réellement quelque chose !!! Je savais que tu avais un but pourquoi, sinon, hein !!! Continua-t-il. PARLE !!!!

D'un seul coup, il leva sa main comme pour me frapper au visage. Je fermai les yeux de peur. Pourquoi il fallait que je sois si faible ! J'attendais le coup arrivé, j'attendais qu'il m'achève de sa main sur ma joue, les yeux clos.

- ALONZO ! Cria une voix que je connaissais maintenant très bien.

J'ouvris les yeux à la hâte. Je le vis là, vêtu d'une chemise et un pantalon noir, près de la grande baie vitré. Son intervention avait suffi à stopper l'homme qui allait me violenter. Je profitais de son moment d'inattention pour courir en direction d'Alvarez pour me blottir dans ses bras. J'enfouissais ma tête dans son torse. Un de ses bras vient me serrer contre lui puis sa main viens se poser sur ma tête.

- Qu'est-ce que j'avais demandé, Alonzo ? Demanda-t-il d'une voix douce et glaciale qui le rendait effrayant. Dans sa voix, je perçus une immense haine.

- Mais chef, elle ne peut pas avoir atterri ici par hasard tenta-t-il pour se justifier avec une voix ayant perdu toute masculinité

- QU'EST-CE QUE JE T'AVAIS ORDONNÉ ! C'était pourtant simple !... Je t'avais demandé de ne pas la TOU.CHER ! Répondu Alvarez.

- Mais...commença à dire Alonzo.

Quand d'un coup, un coup de feu se fit entendre. Je me sentis recommencé à trembler. Il l'avait tué... Non, ce n'est pas possible... J'essayais de me dégager, mais je n'y arrivais pas, sa poigne autour de moi se resserrait me lançant une douleur désagréable dans la tête. Je venais de réaliser où je me trouvais, on était loin d'un endroit calme et sécurisé. En moins de trente secondes, on se retrouva dans la chambre. Puis il me poussa sur le lit. Assise, je le regardais, son regard était différent et pour la première fois depuis que je l'avais rencontré, il me faisait peur.

- QU'EST-CE QUE TU FAISAIS EN BAS DANS CETTE TENUE !! Cria-t-il visiblement empreint à une colère dévastatrice.

- Je... J'avais... Peinais je à répondre ?

- TU AVAIS QUOI, ... HEIN PUTAIN ? ON VOIT ABSOLUMENT TOUT ! T'ES CONNE OU QUOI !

Les larmes menaçaient de couler de mes yeux, mais je les retenais tant bien que mal. Je ne voulais pas qu'il les voie. Pour qui il se prenait ! Je venais de vivre un moment angoissant et il m'engueulait alors que c'est un de ses hommes qui voulait me faire mal. J'étais à mon tour prise d'une grande colère. Moi qui le trouvais charmant, tu parles, je lui avais confié mes émotions, j'avais voulu lui faire part de mon passé, mais finalement, je me rencontre que je ne le connais pas et que l'image que je me faisais de lui été loin de la réalité. C'était comme si la réalité était venue d'elle-même me rappeler à l'ordre. Je venais de voir son vrai visage, et je n'aimais pas ce que je voyais. Je n'aimais pas le monde dans lequel j'ai été emmené avec force. Ce monde qui était le sien.

- J'avais faim d'accord !! Et ce n'est pas moi qui ai demandé à cet Alonzo de venir me frapper !!! JE NE SUIS PAS UN OBJET OU UN ANIMAL ! Répliquais je avec hargne

J'avais sorti ça d'un trait sans même bégayait que j'en était la première étonné. Je m'étais ensuite diriger vers la salle de bain tout en prenant soin de la fermer à clé. Je l'entendis respirer fortement comme pour se calmer. Puis il frappa plusieurs coups sur la porte. Des bruits fracassants se faisaient entendre dans la chambre pour ensuite laisser place à un silence assourdissant.

- Écoute...putain je ne sais même pas comment tu t'appelles. Commença-t-il à dire.

Je ne l'écoutais plus. C'est vrai que je ne lui avais même pas dit mon prénom et ce n'est pas plus mal. Je me mis à pleurer. Toutes les émotions que je venais de vivre s'exprimaient enfin. Je n'avais plus besoin de les retenir loin de son regard. Après un long moment de silence, j'entendis la porte de la chambre claquer. Et mes pleurs redoublaient, c'est comme si en claquant cette porte, il venait de me confirmer qu'il n'était pas cet homme que j'idolâtrais. Il m'avait sorti de l'enfer, mais pour quel prix ? J'avais l'intime conviction que je devais partir de cet endroit. Mais comment faire alors qu'il avait déjà pris mon âme ou du moins ce qu'il en restait.

AlvarezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant