Ayla
En moins de deux secondes, on était dans la voiture direction le centre commercial. Un silence régnait dans l'habitacle, mais je ne m'en plaignais pas. Appréciant ce temps de répit, je regardais les paysages défilés au travers la vitre passagère.
Quand Maëna brisa le silence qui semblait, lui pesait :
- Il n'y avait jamais eu de fille auparavant ça fait du bien un peu de renouveau. Je sais que ça peut paraître bizarre, je sens qu'on va devenir de superbes amies toi et moi. Mais commençons déjà par apprendre à se connaître. Comment tu t'appelles ? Qu'elle est ta couleur préférée ?
Je la regardais sans trop savoir quoi répondre à vrai, je ne me sentais pas en danger, mais je n'avais tout simplement pas l'habitude de faire ce genre de chose. Ma vie d'avant se résumé à rester seule face à une feuille de papier.
- Tu es sur tes gardes, je comprends, si tu préfères qu'on ne se parle pas, je respecte. Cependant, cela risque d'être ultra compliqué pour moi je suis plus du genre grande pipelette si tu vois ce que je veux dire. Continua-t-elle en remarquant ma réticence.
- Je m'appelle...euh...Ayla. Et c'est le...euh le bleu ma couleur préférée répondis-je dans un élan de courage.
Elle détache ses yeux de la route quelques secondes pour tourner son regard vers moi, comme pour vérifier que j'avais bien parlé. Puis un sourire apparu sur son visage illuminant tout l'habitacle de la voiture et instaurant dans mon être un bien-être. Je me sentais bien avec elle.
- C'est vrai !? Moi, c'est le rose, je la trouve tellement girly et j'ADORE ce qui est girly m'informa-t-elle. Bien maintenant quel est ton animal préféré ?
- Le serpent répondit je du tac au tac
- Quoi vraiment ! Je les trouve effrayants ! J'ai même failli quitter mon mari quand j'ai vu que le symbole du gang était le serpent ! Moi, je préfère la panthère. Elle est majestueuse et si tu la cherches elle te démonte en deux secondes avec ses griffes et ses crocs. Pourquoi t'aime ces monstres ?
Je pris un temps avant de répondre assimilant les informations qu'elle venait de me transmettre. Alvarez avait choisi le serpent comme symbole pour son gang ? Je ne pus m'empêcher d'avoir chaud au cœur en pensant qu'il appréciait le serpent autant que je l'idolâtrais.
- Dans l'astrologie chinoise, le serpent représente la sagesse. Et du côté des Japonais, on le voit comme une protection ce qui fais qu'on les aperçoit beaucoup dans leur tatouage. Pour moi, il évoque la puissance, l'énergie et la force. Un jour, je me le tatouerai. Répondis-je enfin après un temps de silence.
- Ouah, je n'avais jamais vu ça sous cet angle. Je trouve ça beaucoup moins effrayant décris de cette manière. Mais ça reste des monstres !
Je ne pus retenir un sourire face à cette femme qui n'avait aucune barrière, elle me parlait comme si on se connaissait depuis des années et pourtant...
Elle se gara dans un parking souterrain et me guida à la hâte vers un grand hall animé par une foule de gens admirant les vitrines des plus grands magasins de luxe. Maëna me tira par le bras et on entra dans un magasin. Elle parcourt les rayons en prenant dans ses bras des tas d'affaires et moi, je restais plantais là au milieu de l'allée centrale à la regarder. Je ne me sentais pas à ma place tous était trop luxueux, je ne me sentais pas légitime à porter ces vêtements, je n'ai aucunement la classe de cette dame sur ses hauts talon marchant dans l'allé telle une top model. Je n'eus pas le temps de contester que Maëna m'avait déjà traîné dans les cabines d'essayage pour enfiler plus d'une 30aine de vêtements.
Elle avait choisi les vêtements qui m'allaient bien, selon elle, et m'a mené jusqu'à la caisse en brandissant une carte de crédit noir payant l'intégralité des vêtements qui étaient entassés dans les sacs. Je l'ai regardé au sol me demandant comment nous allions faire pour tous les porter.
Quant à Maëna, elle prit les deux plus petits sacs puis sorti du magasin avant de crier :
- EH les GARS à défaut d'être discret, vous pourriez venir porter les sacs ! En faisant de grand signe.
Intrigué, je me dirige vers l'avant afin de voir à qui elle parlait et c'est alors que je l'aperçus avec ses yeux verts profonds...Alavrez...Il me fixa instantanément et je pus m'empêcher de faire de même, plongeant toujours plus dans son regard. En quelques secondes, il se trouva devant moi avec quatre hommes en costume noir que je n'avais jamais vu avant. Il leur ordonna de prendre les sacs entreposés sur le sol pendant que lui restait devant nous à me fixer.
- Qu'est-ce que tu fous là sérieux ! Tu ne pouvais pas nous laisser entre filles, il faut toujours que tu fasses ton protecteur un peu trop imposant ?! Le sermonna Maëna
À l'entente de ses paroles, je me retournais vers ce bout de femme surprise par le ton qu'elle venait d'employer pour parler à un chef de la mafia... Mais c'est alors qu'il répondit :
- Vous aviez besoin de nous ! La preuve, comment auriez-vous fait pour porter autant de sac jusqu'à la voiture ? Et puis on n'est jamais trop prudent.
- Tu sais très bien que je sais me défendre ! Et puis j'ai mon arme dans mon sac ! Dit-elle en baissant le ton sur la fin de sa phrase comme pour éviter qu'on l'entende.
Une arme... Mais ce n'est pas vrai, ils sont tous fous ou quoi ! Sans le vouloir, je reculais d'un pas comme pour leur échapper. Mais sans m'en rendre compte, je fonçai dans une personne qui sortait du magasins lui faisant lâcher ses articles sur le sol. En moins de deux secondes, il me prit la main avec une force douloureuse. Son emprise provoque, sur tout mon être, des frissons désagréables et des tremblements à cause de la peur qui m'habitait. Ma respiration était devenue saccadée à la vue de son visage colérique.
- Sale pute, regarde où tu vas !! Tu vas me ramasser tout ça pauvre....
Il n'a pas eu le temps de finir sa phrase qu'une arme se retrouva pointée sur son front. Je restais paralysée face à la scène dont j'étais l'auteur.
- Lâche là immédiatement si tu ne veux pas rejoindre la terre. Dis une voix glaciale que je reconnaîtrais entre mille.
Sans contester, il me lâcha le bras pendant que je reculais effrayer. Je butais contre un torse musclé. À son contact, ma peau n'a eu aucune réaction si ce n'est que mes muscles se sont légèrement détendus. Je sus qu'il s'agissait d'Alvarez. Je sentis ses mains me retournais d'un coup sec et toucher mon visage, et mes bras comme pour s'assurer que je n'avais rien. Mes yeux s'accrochent aux siens et je blottis ma tête dans son cou pour humer son odeur. À ce moment, je n'avais rien à foutre de qui il était, il m'apportait le réconfort et la sécurité que j'avais besoin. Je ne voulais pas le lâcher, j'étais épuisé par mon manque de sommeil et le pique d'émotion que je venais de subir. Sans trop tarder, Alvarez me porta avec délicatesse.
Après quelques minutes, j'entendis une porte s'ouvrir puis il s'engouffra à l'intérieur de la voiture me mettant sur ses genoux et ne me lâchant pas une seule seconde. Quant à moi, je n'attendis pas longtemps avant que Morphée n'ait raison de moi et m'emporte dans un sommeil profond.
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Alvarez
RomansaAlvarez, Parrain d'une des plus grandes mafias espagnole « Las serpientes » s'apprête à rencontrer celle qui peut être sa faiblesse mais aussi sa plus grande force dans son monde. Venu de nulle part, Ayla, va devenir sa lumière alors qu'elle-même se...