Alvarez :
Je ne pourrais pas définir ce moment que nous venions de passer, je n'ai jamais rien vécu de semblable. J'avais la sensation d'être comblé, en parfaite harmonie avec ce bout de femme. Je ne sais pas dans quoi on s'est lancé ni si c'est une bonne idée. Bien sûr que non ça ne l'est pas... Et puis merde... Étrangement, j'ai envie de voir jusqu'où on peut aller ensemble.
Je la regardais dans ses magnifiques yeux bleus qui me fixaient. Elle est si rayonnante !
- Je m'appelle Elias en réalité. Me confiais-je.
Elle me regardait d'abord surprise puis elle se mit à sourire. Son regard déviait alors sur mes lèvres avant de retrouver mes yeux.
- Elias... Dit-elle en chuchotant.
Je ressentis des frissons sur mon épiderme. Mon prénom dans sa bouche a retrouvé sa beauté loin des erreurs du passé. Et j'adorais l'entendre de sa bouche. Je me promettais qu'elle le dirait autant de fois qu'elle le voudra. Mon envie d'en apprendre plus sur ce bout de femme me poussa à la questionner.
- Qu'elles sont tes passions ?
- Je dirais d'abord dessiner. J'avais pris l'habitude, avant tout ça, de me rendre dans un parc. Je m'asseyais contre un grand arbre avec mon calepin et mes crayons. Puis je dessinais les passants ou les choses qui m'entourait. Ensuite, le hacking, mon père travaillait dans une boutique d'informatique avant qu'il ne gagne une grosse somme d'argent. Quand je n'avais pas cours et qu'il était à la maison, il m'apprenait quelques techniques.
Je buvais ses paroles et retenais chacun des mots qu'elle prononçait.
- Tu aimerais revoir ton père ? Tu as l'air de beaucoup l'aimer. Je peux t'y emmener si tu veux.
Et alors son regard changea, une larme solitaire se retrouvait sur sa joue et je me maudissais pour lui avoir infligé cette peine.
- Il est mort, il avait apparemment offensé l'homme qui m'avait kidnappée. Tu sais ce soir-là fut le premier des plus horribles que j'ai eu à vivre. J'aimais mon père et son absence sera à jamais gravée en moi ainsi que toute cette culpabilité. Mais une part de moi lui en veux pour la solitude qu'il m'a obligé de supporter. À l'époque, on était loin d'être riche, mais il était là lui et j'avais des amis. Même si la vie était dure, je n'étais pas seule. Mais il a fallu qu'il fasse quelque chose qui lui a permis de recevoir tout cet argent. Et c'est là que tout à commencer.
Le silence s'ensuivit de toutes ses révélations. Je serrais les poings, car le simple fait de penser qu'elle ait été entre les mains de cet enfoiré Dominico fait monter, en moi, une rage hors du commun. Mais qu'en plus de ça, il ait tué la personne qu'elle aimait le plus pour satisfaire son stupide besoin de possession. Car ce que je me garderais bien de lui dire, c'est qu'un type comme lui l'aurais tué si elle n'avait pas un minimum attiré l'œil de ce connard. Encore un point qui ne pouvait que me rendre plus en rogne. Cependant, je me sentais un peu plus proche d'elle, car j'avais ressenti ce lourd sentiment de solitude. Dans un monde comme le mien régnais souvent les traîtres et les connards qui profitent de toi pour obtenir l'ascension. Comme si elle sentait que je m'éloignais d'elle, elle me touchait le torse ce qui eut pour effet de me ramener directe à la réalité.
- Pourquoi un serpent ? Me demandas t'elle changeant de sujet pour s'éloigner de celui qui lui était douloureux. Et je n'étais pas contre.
- Parce qu'au premier abord, il inspire la peur et la mort par son venin, mais lorsqu'on est de son côté, il désigne la force, la protection. Ça fait écho à la vision que j'ai de moi et à la philosophie de mon quartel.
Alors qu'elle commençait des va-et-vient sur ma peau avec ses doigts fins sur le serpent, et elle disait :
- je trouve un certain charme au serpent, la manière dont ils ont de se déplacer gracieusement sur le sol, ou de faire peur même au plus grand des animaux. Leur force est juste incroyable et ne peut qu'inspirer de l'admiration. Finit-elle en baillant.
Ce qu'elle dit fit écho en moi comme un soulagement. Ses caresses agissent sur moi comme une drogue. Elle me rendait fou, fou d'elle, fou de cet ange tombé du ciel. On discuta alors pendant les heures suivantes en ce touchant, s'embrassant. On s'ouvrait l'un à l'autre sans barrière, car pour nous, c'était naturel. Je profitais de ce moment un maximum, car je savais que la descente en enfer pour reprendre le travail allait être rude. Mais je remerciais le dieu d'avoir mis sur mon chemin un si belle être qui m'apporte tant chose qui m'était jusque-là inconnue. Elle s'était endormie dans mes bras et je la contemplée avant de fermer à mon tour les yeux.
Chaque passerelle de mon corps avait imprégné le sien. Mon cerveau avait enregistré toutes ses pensées. Je promis qu'elle ne souffrirait plus jamais que personne à part moi ne pourrait la toucher. Je la protégerais de tout mon être même si je devrais y laisser ma vie. Elle avait réussi à trouver mon cœur que j'avais perdu, il y a bien longtemps de cela. Je ne pensais pas qu'un tel miracle était possible, qu'un tel sentiment était possible dans le monde où je réside. Ça place n'est certainement pas auprès de moi, mais je ne pourrais me résoudre à la laisser partir. Maintenant, que je l'avais à côté de moi, j'avais envie de la découvrir tout entière, d'apprendre à la connaître encore et encore.
Ayla
Je me réveillais en sursaut, je regardais autour de moi et il n'était plus là. Il avait disparu.
- Élias, l'appelais-je d'une voix basse
J'avais passé une bonne nuit sans cauchemars ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Mais sur la fin, je venais de rêver qu'il disparaissait, qu'on l'avait tué et qu'il me laissait seul de ce monde auquel je n'appartenais pas.
Alors que je me remémorais les images. Je vis Elias qui sortait de la salle de bain.
- Eh princesse, que se passe-t-il ? Me dit-il en s'agenouillant devant moi
- Tu étais partie. Tu m'as laissé seule...
- Regarde-moi, regarde-moi ma belle... Commença-t-il en levant mon menton pour que mes yeux rencontrent les siens. Tu n'as rien à craindre, je ne compte pas t'abandonner. Tu n'as plus le choix, tu m'appartiens. Tu es mienne et je compte bien te garder près de moi.
Ces mots réchauffaient mon cœur bien qu'ils soient possessifs. Pour la première fois, depuis longtemps, je ne me sentais plus seul. J'avais conscience de ce que cela signifié. Et je savais que ça n'allait pas être facile, mais je sentais que ma place était auprès de cet homme. Je posais ma tête sur son épaule puis me laissais bercer par sa respiration et les battements de son cœur qui sonnait en moi comme une promesse.
- Merci, Elias dis-je d'une petite voix.
- Ne me remercie pas. Je ne sais pas dans quoi on ne se lance ni s'il s'agit d'une bonne idée.
- Si, je te remercie, car je ne me sens pas seule pour la première fois. Répondis-je en l'embrassant tendrement.
Alors que le baiser s'éternisait, il l'interrompit :
- J'aurais tellement aimé continuer encore et encore, mais va falloir que j'aille travailler beauté.
Il se détacha difficilement de moi pour se diriger vers la porte. Après un long regard, je lui souris et il sortit de la chambre.
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Alvarez
RomanceAlvarez, Parrain d'une des plus grandes mafias espagnole « Las serpientes » s'apprête à rencontrer celle qui peut être sa faiblesse mais aussi sa plus grande force dans son monde. Venu de nulle part, Ayla, va devenir sa lumière alors qu'elle-même se...