Imbolc, 1982
Oh, Déesse, Déesse, je t'en supplie, aide-moi. Aide-moi ! J'ai vu la main de ma mère sortant toute noire des cendres encore chaudes. Mon petit Dagda. Mon propre père...Oh, Déesse, mon âme se déchire et mon corps se brise, la douleur est trop pénible.
Bradhadair
Ce soir-là, pendant le repas, mes parents ont fait comme si de rien n'était. Moi, je les scrutais, des questions plein les yeux. Le temps que le dessert arrive, nous avions tous le nez dans notre assiette. Julie ne supportait pas ce silence. Dès la fin du repas, elle a foncé à l'étage pour mettre la musique à fond dans sa chambre. À entendre les « boum-boum » qui résonnaient au plafond, j'en ai déduit qu'elle dansait pour se défouler.
Si seulement Harry n'avait pas été obligé de rejoindre sa mère... Pour ne pas rester là à subir leur silence, j'ai appelé Janice, qui m'a proposé un ciné avec Ben et Tamara. Je les ai accompagnés, mais j'ai passé toute la séance à penser à Harry : mon muìrn beatha dàn.
Samedi matin, mon père est sorti ramasser les feuilles mortes du jardin et tailler les buissons pour éviter qu'une éventuelle tempête hivernale ne brise leurs branches. Ma mère est partie juste après le petit déjeuner rejoindre l'association des femmes de la paroisse. Puisque je n'avais rien pu tirer d'elle, j'allais essayer avec lui.
— Alors, quand est-ce que vous allez me dire la vérité ? lui ai-je demandé en frissonnant malgré mon manteau. Vous ne pouvez pas continuer à me mentir.
— Nous le savons bien, Apolline, a-t-il répondu d'une voix triste en s'appuyant sur le râteau.
Lui aussi avait pris un coup de vieux. De nouveau, je sentais ma colère faiblir. Non ! Il fallait que je sois forte !
— Alors, où est-ce que vous m'avez trouvée ? Qui étaient mes parents ? Est-ce que vous les connaissiez ? Et qu'est-ce qui leur est arrivé ?
Mon père a fait la grimace, comme si mes questions le blessaient.
— Je suis désolé, chérie, m'a-t-il dit, les yeux au sol. Il est encore trop tôt pour en parler. Je sais que nous avons commis beaucoup d'erreurs, ces seize dernières années. Mais nous avons fait de notre mieux, Apolline.
Il a relevé la tête et a poursuivi : Remuer toute cette histoire n'est pas facile pour nous. Toi, tu veux des réponses, et j'espère que nous pourrons te les apporter. Mais, au bout du compte, tu risques de regretter de connaître la vérité.
Je l'ai dévisagé, bouche bée. Puis j'ai secoué la tête et je suis rentrée dans la maison.
Le soir, j'ai déposé ma sœur chez Jaycee. Elles devaient retrouver Bakker et d'autres copains au cinéma. Moi, j'allais rejoindre ce qui restait de notre coven chez Matthiew.
— Bon, sois sage et ne fais rien que ta grande sœur ne ferait pas ! ai-je lancé à Julie quand elle est descendue de voiture.
— Promis, je ne danserai pas toute nue sous la lune en me prenant pour une sorcière ! m'a-t-elle envoyé en claquant la portière.
J'ai soupiré, avant de reprendre la route.
Dix minutes plus tard, je suis arrivée chez Matthiew. Il habitait une maison moderne loin du centre-ville. Je n'étais jamais venue, et j'ai été frappée par les meubles et la décoration : on se serait cru dans une série télé des années 1960 ! C'est Joyce qui m'a fait visiter et qui m'a dit que nous étions tranquilles pour la soirée puisque les parents de Matthiew étaient partis à un congrès médical.
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Wicca
FanfictionApolline Reynolds, une jeune étudiante de 16 ans, vit une vie très banale jusqu'à la rencontre d'un jeune homme, Harry Styles. Beau, charmant et mystérieux, il est aussitôt adulé par toutes et tous. Lorsque Harry organise une soirée pour faire conna...