Ostara, 1993
Tata Shelagh m'a raconté que, quand elle était enfant, elle avait vu un Traqueur neutraliser une sorcière avec un braigh. C'était en Écosse, alors qu'elle passait ses vacances chez sa grand-mère. Des bruits couraient à propos d'une femme qui vendait des potions et des sortilèges néfastes. Quelques jours après l'arrivée de ma tante, le Traqueur était apparu dans le village.
Tata m'a dit qu'elle avait été réveillée par des cris et des hurlements. En sortant de chez elle, elle avait vu que tous les habitants s'étaient rassemblés pour voir le Traqueur emmener la sorcière malfaisante. Sous le clair de lune, elle avait vu le braigh d'argent scintiller autour des poignets de la prisonnière : là où la chaînette touchait la peau, la chair avait brûlé. Après cela, personne ne l'avait revue, et le bruit courait qu'elle vivait à présent dans la rue à Édimbourg.
Tata pense qu'après ça cette femme n'a plus été capable d'utiliser sa magye, blanche ou noire. Elle m'a confié que, cette nuit-là, elle s'était promis de ne jamais se servir de ses pouvoirs à mauvais escient. La vision de la sorcière brisée par le braigh était trop épouvantable.
Elle m'a raconté son histoire le mois dernier, quand le Traqueur était parmi nous. Mais, heureusement, celui-là n'a emmené personne. Notre coven a retrouvé sa tranquillité.
Et je suis bien content qu'il soit parti.
Gìomanach
Je suis rentrée le plus vite possible, malgré les plaques de verglas sur la route.
— Je croyais que Julie avait rompu après ce qui s'était passé, m'a dit Harry.
— C'est vrai, ai-je marmonné, mais depuis il n'a pas arrêté de la supplier de lui pardonner. Tu vois le genre : « Excuse-moi, j'ai fait une erreur, je suis désolé, ça n'arrivera plus », etc.
Mes pneus ont crissé lorsque j'ai braqué pour m'engager dans notre allée. J'ai bondi hors de la voiture et, en me précipitant vers la maison, j'ai aperçu Julie et Bakker assis devant le perron, tout bleus d'avoir patienté dans le froid.
— Je voulais t'attendre, m'a expliqué Julie.
J'ai poussé un soupir de soulagement. Apparemment, ma sœur n'était pas si bête que ça !
— C'est bon, on rentre, ai-je dit en ouvrant la porte d'entrée. Vous deux, vous restez en bas !
— Pas de problème, a ronchonné Bakker en claquant des dents. Tant qu'il y a du chauffage, ça me va !
Harry a annoncé qu'il allait nous préparer du cidre chaud tandis que je m'attardais à l'extérieur. J'avais décidé de saler le perron et l'allée pour éviter une mauvaise chute à mes parents. J'ai ensuite retrouvé avec délice la chaleur de la maison. J'ai même poussé le bouton du thermostat au maximum avant de rejoindre les autres dans la cuisine. Ce soir-là, c'était mon tour de préparer le repas. J'ai lavé quatre pommes de terre, que j'ai piquées à la fourchette et aussitôt enfournées.
— Hé, Apolline, on peut monter dans ma chambre cinq minutes ? Tous mes CD sont en haut.
— Ça, c'est pas de chance ! ai-je ironisé en soufflant sur mon cidre. Vous restez en bas, sinon maman va me tuer.
Ma sœur a soupiré, puis a emmené Bakker dans la salle à manger. Bien sagement, ils se sont mis à leurs devoirs. Ou du moins ils ont fait semblant.
À l'abri de leurs regards, j'ai tracé un cercle dans l'air avec ma main gauche au-dessus de ma tasse et j'ai murmuré : « Apaise le feu. » La gorgée suivante était juste à la bonne température. C'était chouette, d'être une sorcière !
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Wicca
FanfictionApolline Reynolds, une jeune étudiante de 16 ans, vit une vie très banale jusqu'à la rencontre d'un jeune homme, Harry Styles. Beau, charmant et mystérieux, il est aussitôt adulé par toutes et tous. Lorsque Harry organise une soirée pour faire conna...