Chapitre 9 : Aie confiance

68 6 2
                                    


Le sortilège fonctionne comme prévu. Le Traqueur ne m'effraie plus. Je pense être plus fort que lui, surtout avec le soutien des autres.

Bientôt, je m'unirai à ma bien-aimée. Je comprends qu'ils soient pressés, pourtant, j'aimerais qu'ils me fassent confiance et me laissent agir comme je l'entends. Mon propre désir est de plus en plus fort. Mais il me faut attendre le bon moment. Je ne veux pas l'effrayer, les enjeux sont trop importants.

J'ai lu les textes anciens à propos de l'amour et de l'union, et j'ai même recopié mon passage favori du Chant de la Déesse : « Prendre et donner du plaisir, voilà mon rituel. S'aimer soi-même et aimer les autres, voilà mon rituel. Célébrez votre corps et votre esprit avec joie et passion, ainsi vous m'adorerez. »

Sgàth

— Julie, Bakker n'est pas digne de confiance, j'espère que tu t'en rends compte, ai-je dit à ma sœur le lendemain matin dans la voiture.

J'avais essayé de ne pas employer un ton trop sec, c'était raté. Elle n'a pas répondu et s'est contentée de regarder par la vitre. Le givre avait tout recouvert d'une couche de sucre glace.

Je conduisais doucement afin d'éviter les plaques de verglas qui s'étaient formées sur les nids-de-poule boueux. Mon souffle formait des nuages dans l'habitacle de Das Boot.

— Je sais qu'il est sincèrement désolé, ai-je poursuivi. Mais je crois qu'il est incapable de se contrôler.

— Eh bien, s'il te demande de sortir avec lui, t'as qu'à refuser, m'a-t-elle rétorqué.

Et merde. J'étais en train de le critiquer et elle le défendait. Bravo, je venais de la pousser vers lui. J'ai pris une grande inspiration, implorant la Déesse de me guider.

— Tu sais, lui ai-je finalement annoncé avant qu'on atteigne le lycée, je parie que t'as raison, que ça n'arrivera plus. Je pense qu'il tient vraiment à toi. Il faudrait quand même que vous en parliez...

Elle s'est tournée vers moi d'un air soupçonneux, mais j'ai continué à observer la route.

— Bien sûr qu'il tient à moi ! s'est-elle emportée. Il s'en veut beaucoup. Maintenant, il sait qu'il doit m'écouter.

Elle paraissait confiante. Quant à moi, j'avais toujours peur qu'il essaie de la forcer. Dans ce cas, il me le paierait très cher.

Je suis arrivée au lycée assez tôt pour voir Harry avant le début des cours. Il m'attendait près des bancs où le coven se rassemblait lorsque la météo était plus clémente.

— Salut, m'a-t-il dit en m'embrassant. Viens voir, on a trouvé un nouveau QG. Plus au chaud.

Il m'a guidée vers l'escalier qui menait au sous-sol. Personne n'avait le droit de descendre, sauf les dames de service. Liam, Louis, Salomé et Joyce étaient assis sur les marches et bavardaient gaiement.

— Hello, Apollichou!

C'était Robbie. Il m'avait donné ce surnom en sixième. Comme il ne l'avait pas utilisé depuis longtemps, ça m'a fait sourire.

— Salut, Apolline ! a lancé Jenna en me voyant. On parlait justement de toi. Alors, comme ça, dimanche prochain, c'est ton anniversaire ?

— C'est vrai. Comment tu le sais ? ai-je demandé, tout étonnée.

— C'est moi qui le leur ai dit, a admis Liam.

— Comment va Dagda ? a voulu savoir Joyce.

WiccaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant