14 avril 1983
Je craignais de les avoir plantés trop tôt mais mes petits pois grandissent à vue d'œil. Ils symbolisent ma nouvelle vie : j'ai du mal à croire qu'ils s'adaptent si vite. Sans aucune aide magyque. Parfois, le besoin de communier avec la Déesse est si fort qu'il en est douloureux. C'est comme si quelque chose ne demandait qu'à sortir. Mais cette époque est terminée, et il n'en reste que deux choses : mon nom et Angus.
Nous sommes maintenant trois à la maison : une petite chatte gris et blanc nous a rejoints. Je l'ai appelée Bridget. Elle est adorable et ronronne comme une locomotive. Sa présence me remplit de joie.
M.H.
En fin d'après-midi, alors que j'étais dans mon lit avec un sac de glace sur le visage, on a sonné à la porte.
J'ai tout de suite deviné que c'était Harry. J'ai essayé d'écouter ce qu'il disait à ma mère, mais, même en me concentrant, je n'entendais presque rien.
— Eh bien, Harry, je ne sais pas trop...
— Maman ! est intervenue Julie. Je ferai le chaperon, si tu veux.
Un instant plus tard, ma mère est entrée. Elle voulait sûrement s'assurer que j'étais habillée convenablement et que je ne portais pas une chemise de nuit transparente... J'avais enfilé un bas de jogging informe et un sweat blanc. Ma mère m'avait aidée à nettoyer le sang qui me poissait les cheveux, mais je ne les avais pas séchés et ils pendouillaient sur mes épaules comme des queues de rat humides. En bref, je m'étais rarement sentie aussi moche.
Harry est venu s'asseoir au bord du lit. En sa présence, ma chambre rose, avec ses rideaux à volants, me semblait bien enfantine.
Note pour plus tard : redécorer tout ça.
— Comment va la blessée de guerre ? m'a-t-il demandé, ce qui m'a fait rire malgré moi.
— Aïe, faut pas que je rigole, ça fait mal.
Ma mère, sans doute rassurée sur ma tenue, a quitté la pièce, laissant la place à Julie.
— Avoue que tu ne l'as jamais trouvée aussi belle ! a lancé celle-ci à Harry. Je parie que d'ici à jeudi son visage sera tout jaune et vert ! Un vrai feu d'artifice !
Elle serrait dans ses bras un ours en peluche qui portait un tablier en forme de cœur.
— C'est pour moi ? ai-je demandé naïvement.
— Non, c'est Bakker qui me l'a donné, a-t-elle déclaré, l'air embarrassé.
Ça ne m'étonnait pas. Il avait déjà envoyé des tonnes de fleurs et laissé des messages sur notre perron. Il avait aussi appelé plusieurs fois et, quand j'avais décroché, il m'avait même présenté des excuses. Julie était en train de se laisser amadouer.
— T'as pas des devoirs à finir ? lui ai-je demandé.
— J'ai promis à maman de tenir la chandelle, a-t-elle protesté.
Devant mon expression, elle s'est ravisée et est partie dans sa chambre.
— Je ne voulais pas que tu me voies comme ça, ai-je dit à Harry.
— Tamara m'a raconté ce qui s'était passé. Tu crois que Anna l'a fait exprès ?
J'ai repensé à l'expression de son visage, à son air effrayé quand elle m'avait vue en sang.
— Non, c'est un accident.
— Si tu le dis... Je t'ai apporté des bricoles.
Il a brandi devant mes yeux une petite plante en pot d'un gris argenté.
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Wicca
FanfictionApolline Reynolds, une jeune étudiante de 16 ans, vit une vie très banale jusqu'à la rencontre d'un jeune homme, Harry Styles. Beau, charmant et mystérieux, il est aussitôt adulé par toutes et tous. Lorsque Harry organise une soirée pour faire conna...