Justin
04/11/2017Je me tiens devant la porte de la maison d'Allie. Je suis tétanisé. Comment est-ce qu'on fait bonne impression à la mère de sa petite amie ? Je n'ai jamais eu à me soucier de plaire à qui ce soit, j'ai toujours eu l'habitude d'être une déception pour tout le monde. Je ne sais pas comment agir, que dire ? Je sais que je n'ai pas droit à l'erreur, j'ai la pression, cette maman est tellement exigeante et directive. Je l'ai surprise entrain de se disputer avec Allie, elle n'aime pas mes tatouages et elle pense que je suis pas fréquentable. J'ai même pas envie de me battre pour lui faire changer d'avis. La vérité est que je m'en fou de plaire à sa mère tant que je plais à Allie. Il n'y a qu'elle qui compte. J'ai encore du mal à croire qu'elle partage mes sentiments et qu'elle m'aime autant que je l'aime.
Depuis ce matin je me pose énormément de questions sur cette fameuse dispute que j'ai entendu entre ces deux femmes. J'ai très vite compris que la mère d'Allie m'ait pris pour Zion et que toutes ses paroles ne m'étaient pas réellement destinées. C'est une certitude qu'elle ne l'a jamais rencontrées mais pourquoi est-ce qu'elle est autant en colère contre lui ? Pourquoi a-t-elle parler de porter plainte ? Quels sont ses atrocités ? Je sais qu'il n'était pas très présent pour elle, qu'ils se disputaient beaucoup et qu'il avait tendance à être manipulateur mais j'ai l'impression de ne connaitre qu'une seule partie de l'histoire. Qu'est-ce qu'elle me cache ?
Je me suis préparé durant une heure, j'ai changé dix fois de tenues avant de me décider à enfiler un pantalon noir, un polo blanc et des tennis blanche. Basique. J'ai hésité à porter une chemise à longue manche afin de masquer la majorité de mes tatouages puis je me suis résolu, je ne veux rien lui cacher. Elle devra m'accepter comme je suis où me rejeter comme tous les autres.
Putain, la vie est étrange.
Il y a moins d'un mois, je n'aurai jamais imaginé avoir une petite amie et aimer quelqu'un d'autres que ma propre personne. Aujourd'hui, je me tiens comme un idiot sous le porche d'une maison, un gâteau à la main, à angoisser de rencontrer la mère du seul être que j'aime sincèrement sur cette Terre.
Je prends une grande bouffée d'oxygène avant d'appuyer sur la sonnette. Mon coeur rate un battement quand la porte s'ouvre. Allie.
- Salut, toi.
Elle m'offre un grand sourire, elle s'avance pour me prendre dans les bras. Elle me chuchote à l'oreille : Elle s'est calmée, ne t'inquiètes pas.
Je m'inquiète ! C'est bien ça le problème ! Je n'ai aucune envie d'être là, je suis juste là pour elle.
Je lui tend le gâteau, elle sourit.