Chapitre 4 - Mia

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Flashback, 5 ans plus tôt

J'étais allée me réfugier sous l'eau bouillante de la douche. Je me frottais au point de devenir rouge écarlate de partout. Je me sentais sale, souillée. Une fois fini, je sortais de la douche, me séchais et allais dans ma chambre.

Je retrouvais au sol mes vêtements de la veille. Tout à coup je m'étais prise d'une nausée je n'ai pas eu le choix d'aller vomir dans les toilettes. Une fois les vomissements passés, j'allais passer mon visage sous l'eau et me regardais dans le miroir puis je m'effondre au sol. Les souvenirs de la soirée passée me revenaient en mémoire par bribes. Je me suis recroquevillée sur moi-même. Ce soir il m'avait tout pris. Quelques minutes plus tard, je me relevais et sentis une vive douleur entre mes cuisses. Ma lèvre était aussi douloureuse, je sentais qu'elle était gonflée et sentait une légère coupure. Je me dirigeai vers le miroir pour examiner les dégâts. En voyant mon reflet, je ne pus m'empêcher de grimacer. La coupure était plus profonde que je ne le pensais. Je pris une profonde inspiration et cherchai la trousse de premiers secours. Avec des gestes prudents, j'applique un désinfectant sur la plaie, ressentant une brûlure brève mais vive.

Assise dans la salle de bain, je laissai mes pensées vagabonder. Comment en étais-je arrivée là ? C'était une soirée qui avait débuté de manière si prometteuse. Les rires, les conversations animées, les amis... Tout semblait parfait jusqu'à ce moment fatidique.

Je m'étais mise à regarder mon corps, les hématomes avaient déjà fait surface, laissant des marques violacées sur ma peau pâle. Chaque mouvement me rappelait la douleur de la veille, une douleur non seulement physique mais aussi émotionnelle. Les larmes recommencent à couler.

Je respire profondément, essayant de rassembler mes pensées et de trouver la force de me lever. Je retourne dans ma chambre et je vais m'habiller en faisant comme s'il ne s'était rien passé, comme une journée ordinaire, la différence c'est qu'aujourd'hui je ne porterai pas de couleurs mais du noir. Je me regardais dans le miroir et ne voyait plus rien à part une âme en peine. Les souvenirs de jours heureux semblaient lointains, presque irréels, comme des mirages dissipés par le temps. Je regardais les photos accrochées à celui-ci. Mon père, ma mère et moi étions heureux.

Nous sourions tous les trois, les visages illuminés par la joie des moments partagés. Les souvenirs de ces instants précieux réchauffaient mon cœur à chaque regard. À côté, une photo de notre vieux chien, fidèle compagnon de mon enfance, semblait presque prendre vie. Les éclats de rire, les promenades en forêt, les soirées d'hiver près de la cheminée, tout revenait en mémoire avec une clarté saisissante. Ces images figées dans le temps étaient des témoins silencieux de notre bonheur passé, et en les contemplant, je sentais une douce nostalgie m'envahir.

Par automatisme je me suis mis à attraper ces photos et je les déchirais. Je faisais attention à être la plus discrète possible. Je jetais un regard au miroir, et là tout vrille dans ma tête, j'explose. Je donnais un coup de poing dans le miroir et je me mettais à hurler jusqu'à me faire mal aux cordes vocales.

Je m'écroule au sol. Ma mère entrait en trombe dans ma chambre et se ruait sur moi pour savoir ce qu'il se passait. Je savais qu'elle ne me ferait pas de mal mais je ne voulais pas être touchée par qui que ce soit.

- Mia ma chérie. Parle moi je t'en supplie.

Je n'ai pas eu le temps de lui répondre que je m'effondre dans ses bras à bout de forces. Je n'ai réussi qu'à murmurer :

- Papa m'a violée...

Puis je sombrais, totalement faible.

Je me réveillais en sursaut et me trouvais dans un lit, mais ce n'était pas le mien. Les murs autour de moi étaient ornés de vieilles photographies en noir et blanc, et une douce lumière filtrée par des rideaux en dentelle baignait la pièce. L'odeur de lavande flottait dans l'air, mêlée à celle du vieux bois et des livres anciens. Intrigué, je me levai doucement, mes pieds nus touchant le sol froid. Chaque pas résonnait dans le silence de cette maison inconnue. En sortant de la chambre, je découvris un long couloir décoré de tableaux et de meubles d'époque. Une horloge antique, posée sur une console, égrenait lentement les secondes. Où étais-je ? Comment étais-je arrivé ici ? La curiosité l'emportait sur la peur, et je décidais d'explorer davantage.

Je descends un escalier en colimaçon qui me mena à un salon spacieux, où trônait une cheminée encore fumante, preuve d'une récente présence humaine. Sur une table basse, un livre ouvert et une tasse de thé à moitié vide. Qui pouvait bien habiter ici ?

Soudain, une porte s'ouvrit lentement, et une vieille dame apparut, son sourire bienveillant éclairant son visage ridé.

Ah, vous êtes enfin réveillé, dit-elle avec douceur. Je me demandais combien de temps vous alliez dormir. Vous devez avoir beaucoup de questions. Venez, asseyez-vous, et parlons.

J'entre dans la pièce et trouve ma mère avec Isaac, mon meilleur ami et un autre homme que je ne connaissais pas. Les souvenirs refont surface et je me mettais à pleurer. Ma mère courait vers moi et voulait me prendre dans ses bras mais je pense qu'elle savait qu'il ne fallait pas me toucher.

- Ma chérie, ça va aller, je suis là.

Je n'avais pas le temps de répondre qu'elle me disait :

- Ce soir nous allons partir loin d'ici, je vais aller préparer nos valises. Toi tu restes ici avec Isaac. Je reviens dans une heure. Isaac je te laisse trouver des billets d'avion au plus vite, j'ai confiance en toi.

- D'accord mais je viens avec vous, je n'en peux plus de cette vie et je veux vous protéger et rester près de Mia.

- D'accord. Allez, à tout à l'heure, repose-toi ma chérie.

En la regardant partir récupérer nos affaires, j'avais compris que je lui avais dit ce qu'il m'était arrivée, je ne m'en suis pas rendu compte. Elle a dû être terrifiée mais elle m'a tout de suite cru. Elle aurait pu croire que je mentais. Faut croire qu'elle pensait mon père capable d'une chose pareille. Je le déteste plus que tout au monde.

Ma mère est revenue une heure après avec nos bagages, Isaac avait les billets d'avion. Et nous partions sans un regard en arrière.

Le taxi nous attendait à l'extérieur, son moteur ronronnant doucement. L'air était frais et portait l'odeur des feuilles humides et de la terre après la pluie. Nous avons chargé nos valises dans le coffre, puis nous nous sommes installés à l'intérieur. Le trajet vers l'aéroport se fit dans un silence presque solennel, chacun de nous perdu dans ses pensées.

Alors que nous franchissons les portes de l'aéroport, une sensation de liberté mêlée d'incertitude m'envahit. Les haut-parleurs diffusaient des annonces en plusieurs langues, et des voyageurs de toutes nationalités se pressaient autour de nous, créant une atmosphère vibrante et cosmopolite. Nous avons fait la queue pour enregistrer nos bagages, puis nous nous sommes dirigés vers la salle d'embarquement.

En attendant notre vol, je me suis laissé envahir par l'excitation de l'aventure à venir. L'idée de découvrir de nouveaux horizons, de rencontrer de nouvelles personnes et de vivre des expériences inédites me remplissait d'une énergie nouvelle. Isaac, assis à côté de moi, semblait partager cet enthousiasme, ses yeux pétillants d'anticipation.

Lorsque notre vol fut enfin appelé, nous nous sommes levés et avons rejoint la file d'embarquement. Les battements de mon cœur s'accélèrent à mesure que nous approchions de l'avion. Une fois à bord, je me suis installé confortablement dans mon siège, regardant par le hublot alors que l'appareil commençait à rouler sur la piste.

C'est parti pour un nouveau départ...

Angel's Of Death ☆ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant