Chapitre 13 - Mia

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Cela fait une heure que ma mère est au bloc opératoire et je ne peux m'empêcher de ressentir une angoisse grandissante. La salle d'attente est calme, seulement perturbée par le murmure des conversations feutrées et le cliquetis des talons des infirmières qui passent. Le regard perdu dans le vide, je triture mes doigts et remarque que j'ai le sang de ma mère sur les mains, je ressens une vague de terreur m'envahir. Pourquoi est-ce arrivé ? Mon esprit est submergé de questions sans réponses et de souvenirs flous. Tout autour de moi semble tourner au ralenti, les sons deviennent étouffés, presque lointains.

Je prends une grande inspiration, l'air semble lourd et difficile à aspirer. Les larmes commencent à couler sur mes joues, mêlant peur, tristesse et incompréhension. J'essaie de me rappeler les événements qui ont conduit à cette scène, mais tout est brouillé. Pourquoi avoir tiré sur ma mère ?

Je regarde autour de moi, cherchant désespérément des indices qui pourraient m'aider à comprendre. Les murs de la pièce semblent se refermer sur moi, et je sens la panique monter en moi. Je me reprends et je me lève pour passer aux toilettes pour laver mes mains pleines de sang. Une fois mes mains lavées, je ressors et me rends compte que je n'ai pas prévenu Isaac. Je sors mon téléphone tout en me redirigeant vers la salle d'attente et je l'aperçois.

Mais comment a-t-il su ce qu'il s'est passé ?

- Isaac ? Co...comment tu as su ? lui demandai-je en courant dans ses bras pour m'y réfugier.

Mon meilleur ami me rend mon étreinte et me fait un bisou sur le front. Isaac prend ensuite la parole.

- Je t'ai localisé...

- Comment ça tu m'as localisé ?

- Je ne vous voyais pas revenir alors je me suis inquiété, j'ai activé ta localisation et ça m'a donné l'adresse de l'hôpital. J'ai su qu'il s'était passé quelque chose et comme tu ne répondais pas à mes appels et je suis venu.

J'étais tellement en état de choc que je n'ai même pas remarqué les appels de mon ami. Heureusement que Isaac fait partie de ma vie sinon je serai perdue.

Il me reprend dans ses bras et me demande comment va ma mère. Je lui explique ce qu'il s'est passé et lui explique qu'elle est au bloc. Je fonds en larmes car il est impossible pour moi de la perdre.

3 heures plus tard nous n'avons toujours pas de nouvelles et je commence à m'impatienter. Isaac demande des nouvelles à l'accueil mais la secrétaire ne peut nous donner de réponses. Puis je vais chercher des cafés pour tenir le coup.

Le temps semble s'étirer à l'infini. Chaque minute qui passe est une éternité. Je repense à tous les moments partagés avec ma mère, à ses rires, à ses conseils, à ses câlins réconfortants. La peur de l'inconnu et de ce que pourrait révéler cette opération pèse lourdement sur mes épaules.

Finalement, la porte du bloc s'ouvre et un médecin en sort, son visage grav et empreint de compassion. Il s'approche de nous mais au regard qu'il me lance, je comprends que quelque chose ne va pas. Il commence à nous parler :

- Je suis désolé, nous avons fait tout ce qu'on a pu mais votre mère...n'a pas survécu à l'opération.

Et là je n'entends plus ce que le médecin me dit, je comprends que ma mère n'est plus là. La pièce semble se rétrécir autour de moi, chaque meuble, chaque objet devenant flou et insignifiant. Une vague de tristesse m'envahit, laissant derrière elle un vide immense et oppressant. Les souvenirs de ma mère défilent dans ma tête comme un film, chaque moment partagé avec elle prenant soudain une importance capitale. Je me sens submergé par une mer d'émotions contradictoires : le chagrin, l'amour, la colère.

Elle est morte !

Ce n'est pas possible, je dois être en train de rêver. Je vais me réveiller et retrouver ma mère en train de nous préparer le petit déjeuner dans notre appartement. Mais je reviens sur terre quand mon meilleur ami me parle.

Je ne me suis pas rendu compte mais je me suis écroulée au sol plein de larmes, je suis dans les bras d'Isaac.

- Mia, je suis tellement désolé... Me dit-il.

- Je vais me réveiller, Isaac, dit moi que ce n'est qu'un cauchemar...

Isaac prit une profonde inspiration et posa doucement une main rassurante sur l'épaule de son ami.

Je suis désolé, mais elle n'est plus là, murmura-t-il avec une voix empreinte de compassion. Mais souviens-toi, tu n'es pas seule. Ensemble,

Je reprends un peu d'assurance et me relève je m'adresse au médecin :

- Est-ce que je peux la voir ? demande-je au médecin en séchant mes larmes.

- Bien-sûr, je vous emmène près d'elle.

Isaac me laisse y aller seule, je dois dire au revoir à ma mère. Le médecin m'emmène dans une chambre où se trouve Jocelyn.

Le médecin me dit que je peux prendre tout le temps que je veux. Je le remercie et entre dans la chambre.

Ma mère est allongée, recouverte d'un drap blanc.Le silence dans la pièce est seulement perturbé par le tic-tac régulier de l'horloge murale. Elle semble apaisée, on pourrait croire qu'elle dort. Je m'assois à côté d'elle, tenant sa main froide dans la mienne, cherchant des souvenirs réconfortants dans les plis de son visage paisible. Les larmes coulent doucement sur mes joues, mais un sourire se dessine malgré moi en pensant à tous les moments de bonheur et de tendresse que nous avons partagés. Elle a toujours été une source de force, une lumière dans les moments sombres.

Une part de moi savait qu'avec les balles qu'elle a prises, elle ne s'en sortirait pas mais je ne voulais pas y croire.

Comme on dit, il y a toujours de l'espoir.

Je me relève, essuie mes larmes et fais une promesse à ma mère :

- Je vais retrouver celui qui t'a fait ça et crois moi je te vengerai ! Je t'en fais la promesse.

Je sens que mon regard est dur, je redeviens Ava, la tueuse à gage endurci et au cœur de pierre.

Je retrouverai cette personne quitte à abattre tout le monde sur mon passage.


Angel's Of Death ☆ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant