Taehyung
Il n'y a que deux choses que j'apprécie le plus au monde.
Les biscuits de la marque Twix qui font un carton en Angleterre depuis 1967, ainsi que Toast, le chat errant qui tourne sans arrêt autour de l'immeuble.
Le premier jour quand il est entré dans mon appartement, il s'est cogné la tête contre la table en essayant de me chaparder l'un des toasts à la confiture que je m'étais fait, d'où son prénom.
C'est un chat très gentil, mais pas très malin. Comme la plupart des gens, finalement.
C'est pourquoi je le prends souvent sous mon aile quand il a besoin de venir se réfugier dans un endroit sûr.
Les autres habitants de l'immeuble, bien que nous sommes peu étant donné les prix faramineux des loyers, refusent qu'un chat sale et plein de puces vienne squatter chez eux.
Comme s'ils en faisaient toute une affaire d'état quand leurs propres enfants ont des poux.
Quoi qu'il en soit, la tête des uns et des autres ne me regarde en rien. J'ai bien assez à faire avec la mienne et celles des morts que je tripote toute la journée.
« Tu ne peux pas attendre deux secondes que je... Toast ! »
Mon cri d'indignation part tout seul quand je vois que le pauvre bougre plonge tête la première dans sa gamelle improvisée que je viens à peine de remplir.
La pâtée visqueuse a un aspect qui laisse à désirer, mais porte malgré tout une odeur alléchante.
« Bon appétit, mec. »
Je souris à peine, et laisse retomber les commissures de mon esquisse forcée lorsque mon visage fatigué m'apparaît dans le miroir, légèrement brisé et noirci par le temps, que j'ai accroché face à mon entrée.
La journée fut rude, comme toutes celles que j'enchaîne ces dernières semaines.
Badaud, le pas lent, je me traîne vers ma cuisine, et récupère des restes de lasagne et de flageolet que j'avais préparés la veille, ou l'avant-veille.
Je ne sais plus vraiment.
Un œil de poulet, plongé dans une solution qui a pour but de le déshydrater, pénètre mon champ de vision quand je me saisis de mon plat, mais je n'y prête pas attention.
Je réalise souvent des expériences à mon compte pour voir si telle ou telle chose pourrait m'être bénéfique au travail suivant les sujets que j'ai à traiter. Alors, je m'entraîne sur certaines pièces que le boucher du coin accepte de me donner, au lieu de les jeter.
« Toast, lève la tête quand tu man... Bon sang. »
Un soupir d'exaspération m'échappe quand je me lève de ma chaise sur laquelle j'étais confortablement installé, pour venir aider ce pauvre chat qui semble avoir de sérieux problèmes articulaires.
Je reste un moment à ses côtés pour l'aider à se stabiliser sur ses pattes, avant de tourner les yeux vers mon frigo jauni par endroits, aménagé près du hall d'entrée qui, lui, fait à peine quatre pieds de long.
Mon lieu de vie n'est pas très grand, mais c'est le meilleur que j'aie trouvé en arrivant à Liverpool, après avoir visité plusieurs appartements.
Il fait l'affaire, même si l'entrée se confond avec la cuisine, et que celle-ci est très proche du petit salon.
Les murs sont faits de briques creuses, fines, laissant entrer les températures glaciales en hiver, et l'air chaud en été. Les fenêtres ne permettent pas non plus une bonne isolation, les menuiseries étant faites d'un bois que les bestioles se plaisent à ronger.
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𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘
Fanfiction𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞-𝐔𝐧𝐢. 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞. 𝟏𝟗𝟖𝟐. L'un côtoie la mort, l'autre côtoie la vie. Quand deux âmes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, se retrouvent liées par une série de meurtres mystérieux. Un député tué dans une ruelle e...