𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟱 🁙 🀶

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Taehyung


En tout, l'autopsie de ces deux hommes aura pris un peu plus de deux semaines. Ce qui explique pourquoi, à mon arrivée à l'hôpital, de nombreux flocons virevoltent dans le vent, et annonce sans aucun doute possible, la chute brutale des températures.

Décembre commence à s'installer, doucement mais sûrement.

Mon nez s'en retrouve rouge et douloureux, au même titre que mes mains qui cependant, parviennent à se réchauffer une fois que je regagne l'intérieur du grand bâtiment qui fait l'une des fiertés de Liverpool.

Malheureusement, ce bonheur n'est que passager, étant donné que je ne peux pas disposer de chauffage dans mon bureau, pour ne pas que cela entraîne de mauvaises réactions du côté de la chambre froide.

« Je n'ai pas encore de nouvelles d'Emma, elle était censée pénétrer les archives hier soir, m'alerte Jeon dont l'inquiétude fait se tendre les traits d'ordinaires fins et raffinés de son visage. »

Il m'attendait devant la porte de mon bureau lorsque je suis arrivé il y a quelques minutes, et est désormais installé de manière nonchalante sur ma chaise.

Les genoux repliés contre son torse, les pieds à plat sur le moelleux de l'assise, il regarde dans le vide, en pleine réflexion interne.

« Tu te fais du mouron pour rien. Elle n'avait déjà pas le droit d'accéder aux archives, son cousin lui a fait une énorme faveur. Alors peut-être que ça prend simplement plus de temps que prévu, je résonne en imposant à ma voix un soupçon de douceur. »

Au vu de l'état de Jeon, je n'ai pas besoin de lui imposer mon ton ferme et grinçant habituel. Même si ça n'a rien de méchant dans le fond, il n'a pas besoin de ça.

« Et si ce n'est pas le tuteur ? me demande-t-il alors, en relevant son regard troublé en ma direction. »

Pensif, je reste debout au centre de la pièce pour l'arpenter en des vas-et-viens variés, et me stoppe un moment pour laisser mes yeux s'immerger dans les siens.

Malgré la distance qui nous sépare, je pourrais me noyer dans la profondeur de ses iris sans grande difficulté, vu leur intensité.

« C'est forcément lui.

— Mais si ça ne l'était pas ? insiste-t-il. Vous pouvez vous tromper. »

Ces mots ont à peine le temps de franchir sa bouche, que je lui renvoie mon expression la plus sèche et pincée.

Je sais qu'il a raison, l'erreur est humaine. Mais là-dessus, je ne peux pas faire fausse route. C'est impossible.

Je connais ce genre de type pour avoir déjà pu effleurer, par mon métier, certaines affaires de meurtres.

C'est souvent les proches qui font le coup.

Une histoire d'assurance, de vengeance, de jalousie, ou de colère intense pour on ne sait quelle raison. Tout peut servir de motif pour passer à l'acte.

Et cet homme n'aime pas son métier. Ça crève les yeux. Lui, tout ce qui l'intéresse, c'est de s'enrichir pour exhiber sa fortune.

C'est ce que j'indique à Jeon qui hoche vaguement la tête, lui aussi devenu songeur.

« Ça se tiendrait, je suis d'accord, admet-il. Mais alors, les meurtres des ouvriers n'auraient aucun rapport avec Eda.

— Peut-être que c'était une simple coïncidence, ou que le meurtrier a eu vent de l'affaire d'Eda, et a voulu le reproduire pour semer le trouble et brouiller les pistes, je lui souscris calmement en croisant mes mains derrière mon dos. »

𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟  〕  𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant