Jungkook
Lorsque notre train arrive enfin à la gare londonienne, c'est une bénédiction inouïe qui s'offre à nous.
Je n'en pouvais plus d'être enfermé entre ses quatre murs métalliques, et encore moins avec mon esprit qui bourdonne d'hypothèses à n'en plus finir.
J'avais besoin d'air frais de toute urgence, et Taehyung aussi, malgré son sourire ravi qui ne le quittait plus depuis qu'il m'avait annoncé l'éventualité que les dignitaires n'avaient en réalité jamais pris le train, ce matin-là.
« Tu vas t'attraper un blocage de la mâchoire à force de sourire bêtement comme ça, je l'avertis en traversant le marchepied pour rejoindre le quai. »
Entouré de la foule toujours aussi dense qu'à notre montée dans la locomotive, je ressens un peu moins le froid, malgré le changement radical de température entre l'intérieur et l'extérieur.
« Tu dis ça juste parce que pour une fois, je ne souris pas pour tes beaux yeux, réfute-t-il dans un ricanement qui me fait rouler les yeux vers le ciel verré de la gare. »
Le toit n'est qu'un amas de vitraux on ne peut plus épais, qui nous laisse ainsi entrevoir le plafond de la Terre tout en baignant d'une luminosité naturelle l'entièreté des quais et de la gare couverte.
« Pas du tout. Tout ne tourne pas autour de toi, Kim.
— Oh, mais si, réplique-t-il en arrangeant le rabat de tissu fin et élégant de son pull à col roulé qui peint ainsi sa tenue d'une texture raffinée qui lui donne beaucoup de classe. Tous ont les yeux posés sur moi. »
Il frime en gloussant discrètement, et relève le menton en tirant sur les pans de son manteau pour garder un port de tête bien droit et gracieux.
« Seigneur, je marmonne en claquant ma langue contre mon palais. »
Je mime ensuite un vomissement que j'accompagne de mes doigts que je glisse entre mes lèvres ouvertes pour faire mine de les enfoncer dans ma gorge.
Mon mouvement peu distingué le fait éclater de rire, me soutirant un sourire à moi aussi quand il vient m'ébouriffer les cheveux.
« Ne t'inquiète pas, bébé. Tu es la seule personne au monde dans laquelle mon corps veut se fondre. »
Mes joues me brûlent quand il sous-entend ça comme ça, aussi ouvertement. Embarrassé, mais le ventre en feu, j'enfonce ma tête dans mes épaules tout en épiant les gens autour de nous pour voir si on nous a entendus.
Ma réaction ne l'amuse que davantage encore, jusqu'à ce que nous nous éloignons du train et de ses passagers qui cherchent à regagner la sortie avec des bagages plus lourd qu'eux.
« Hm. Peu importe, je tente de reprendre en raclant le fond de ma gorge pour regagner une certaine contenance. Si les dignitaires ne sont pas montés dans le train, quand ont-ils disparu ? Et comment ? »
Je baisse d'un ton malgré la cohue qui résonne autour de nous. J'aurais un mal de crâne d'ici quelques minutes, ça c'est certain.
Entre les agents de sécurités qui sifflent pour maintenir l'ordre, et les différentes familles autant françaises, qu'allemandes, et anglaises, qui hurlent des instructions à leurs enfants dans leur langue natale, il y a de quoi s'occuper.
D'ailleurs, tout cet esclandre bruyant n'échappe pas à Taehyung dont l'air sérieux et amusé s'est complètement effacé de ses traits, pour laisser à la place un agacement visible s'y installer.
« Je ne sais pas, avoue-t-il en se dirigeant vers le cœur de la gare. Soit ils ont été enlevés en descendant de leur taxi et en allant vers le bâtiment, soit ils se sont fait enlever à l'intérieur même de la gare mais les deux cas me semblent impossible. Tu as vu tout ce monde ? »
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𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘
Fanfiction𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞-𝐔𝐧𝐢. 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞. 𝟏𝟗𝟖𝟐. L'un côtoie la mort, l'autre côtoie la vie. Quand deux âmes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, se retrouvent liées par une série de meurtres mystérieux. Un député tué dans une ruelle e...