Jungkook
« Taehyung ! Ne ferme pas les yeux ! Non ! Je t'en supplie ! NON ! »
Je hurle plus fort, à m'en brûler les cordes vocales. Taehyung ne réagit pas. Son visage perd de ses couleurs, ses yeux perdent leurs étoiles.
Je tousse violemment quand mon œsophage s'irrite, et pleure plus fort en voyant les trois trous béants qui parsèment la poitrine de Taehyung.
Son pull en cachemire vert sapin qu'il avait mis à l'occasion de la rencontre avec mes parents, vire au noir. Le tissu s'imbibe de globules rouges.
Il devient gluant et mes mains avec quand je compresse avec peine le torse de celui que j'aime.
Je sais quoi faire, mais je ne dispose pas d'outils adaptés. Je ne suis ni à l'hôpital, ni au bloc, et je n'ai personne pour m'assister.
Taehyung perd trop de sang. Je dois appeler une ambulance, je dois...
« Donne-moi le diamant et sa broche, et vous pourrez repartir sans encombre, s'interpose Colette sans que je ne l'y ai invité. »
Elle reste tranquillement debout à côté de celle qui vient de poignarder Taehyung, et que j'imagine sans mal être Eda.
Des cheveux courts, des traits éthérés, épargnés par l'âge pour le moment, des yeux immenses juchés au-dessus de deux pommettes saillantes, ajoutant de l'acidité à un visage devenu dur par les années de vie vécue à l'orphelinat.
Sa carrure, je l'ai déjà vue.
Elle se tient droite, un brin hésitante, et sa façon de tenir le couteau...
C'était elle, aux archives. Elle qui nous a menacé. Elle qui a tué Emma. La réalité me gifle la joue avec une violence telle qu'un gémissement quitte mes lèvres.
La nausée remonte dans ma gorge, mais je passe par miracle au-dessus, mon inquiétude pour Taehyung avalant tout le reste.
« Tu veux le sauver, non ? Tu le pourras. Donne-nous la parure, et Eda te laissera emmener Taehyung aux urgences. Bien que je ne sache pas s'il s'en sortira, Eda y est allée un peu fort. »
Elle glousse comme si elle venait de dire la blague du siècle, alors que je rêve de la poignarder encore et encore avec ce maudit couteau.
Ce ne sont que des idées passagères, du niveau de la détresse et de l'affliction abominable qui m'écrasent le cœur.
C'est à peine supportable.
Mon regard se perd sur la peau blanche de Taehyung, presque translucide, qui ne laisse transparaitre que ses yeux clos cernés de noir. Et plus le temps passe, plus j'ai la sensation que mon souffle tremblant se cale sur le sien.
Il s'éteint peu à peu.
Mon débit d'oxygène diminue, mes poumons se rétractent. Je n'arrive plus à inspirer, comme si ma trachée s'était rétrécie.
Un sanglot me secoue, je serre avec force le haut gluant de Taehyung dans mes poings.
Mes larmes tombent sur son col roulé et glissent sur ses tempes puis dans ses cheveux quand je soulève le haut de son corps et que je le prends plus fermement contre moi.
Je ne peux pas le perdre. C'est impensable. Impossible.
« T-Tenez. »
Comme plongé dans un état second, inconscient de mes gestes, j'enfonce mes doigts plein de sang dans la poche de mon manteau et jette l'écrin par terre.
Il percute le sol dans un son creux. Je ne me préoccupe pas de s'il leur est parvenu ou non.
Je le sais. Je n'ai pas besoin de le voir.
« Vous l'avez... Laissez-nous partir... Laissez-moi le sauver... Colette... »
Je ne reconnais plus ma voix. Elle est fêlée et éteinte. Je me déteste de supplier, mais je n'ai pas le choix. Je ferais tout pour lui.
Je crois qu'Eda pousse un cri de satisfaction, je ne sais pas si c'est elle, je ne regarde pas. Je ne regarde plus.
Seul le corps froid de Taehyung contre le mien qui regorge de chaleur, importe.
« Ouvre le, jubile Colette. »
Sa voix passe au second plan dans ma tête. Je ne l'entends plus. Seul le bruit du sang qui coagule autour de mes doigts reste le plus proéminent quand je presse fort la poitrine de Taehyung pour stopper l'hémorragie.
Il ne réagit pas. Je crie plus fort.
Les sirènes déchirent la nuit noire.
Dans les lumières bleu et rouge qui hurlent à travers Liverpool et les vitres de la fenêtre de l'appartement, la terreur se reflète sur leurs visages respectifs.
Ça je le vois. Je l'admire, même. C'est la seule chose que j'aperçois et que je savoure dans ce brouillard de cauchemar qui m'embrume l'esprit.
Petite fille et grand-mère prennent leurs jambes à leurs cous pour quitter le plus vite possible cet endroit dans lequel elles avaient toujours pu y trouver cachette de fortune.
Je souris dans mon malheur, et appelle à l'aide à travers la porte entrouverte.
J'indique dans un cri, net et précis l'étage ainsi que le numéro, et me surprends moi-même quand j'y parviens sans grande difficulté.
Je ne pensais pas en être capable. Du moins, je ne pensais pas que ça serait assez intelligible pour que les pompiers et la police me trouvent.
Pourtant, le battant claque violemment contre le mur, la poignée avec, quand des gendarmes font irruption devant moi.
Points bleus armés parmi la tapisserie pastel, je les regarde à peine et reste accroché à Taehyung, une main moite à l'arrière de sa tête enfoncée dans ses cheveux sombres emmêlés par le sang et la sueur.
Je la lui surélève pour qu'il continue de respirer un peu mieux que s'il était allongé, et maintient la pression sur son torse de ma seconde main en m'apercevant qu'il grimace.
C'est un rictus léger, à peine discernable. Mais ça me procure un tel bonheur de constater qu'il réagit, que je le serre plus fort encore.
« Tiens bon, ou tu peux te fourrer tous tes Twix là où je pense... »
Je m'imagine qu'il sourit, malgré le sang qui jonche ses lèvres et qui dégouline sur son menton.
Alors, je souris aussi.
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BAHAHAHAHAH je me souvenais plus que j'avais coupé ce chapitre à ce moment-là 🤣😭 Vous survivez... ?
En vrai si vous êtes sages je posterais peut-être le prochain chapitre dans la semaine 👀 Enfin... Si j'oublie pas jpp 😭
Aller, respirez respirez sinon vous allez me faire des malaises et je suis pas médecin 🤨 Mais Taehyung si, dommage qu'il soit dead...
😶😶😶
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𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘
Fanfiction𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞-𝐔𝐧𝐢. 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞. 𝟏𝟗𝟖𝟐. L'un côtoie la mort, l'autre côtoie la vie. Quand deux âmes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, se retrouvent liées par une série de meurtres mystérieux. Un député tué dans une ruelle e...