𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟵 🁙 🁒

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Taehyung


« Qu'est-ce que... Ça signifie... ? chuchote Jungkook, d'une voix aussi pâle que la teinte qui a servi à peindre la peau de Victoria. »

Le cœur encore gorgé de sensations qui désorganisent mes pensées, je secoue lentement la tête, les iris toujours accrochés aux dates qui figurent face à moi.

« Je ne sais pas, je souffle, perdu. »

Je dois bien avouer que c'est l'une des rares fois où autant de choses glissent entre mes doigts, tels les filaments d'une eau opalescente que je ne sais rattraper.

Entre les nouvelles perceptions qui font vibrer mes sens à chaque fois que je m'approche de Jungkook, ses doigts qui effleurent actuellement les miens de par notre proximité, et toute cette histoire autour de ces meurtres, je n'arrive plus à ordonner les événements.

Et avec ce nouvel indice, tout est encore plus emmêlé.

« On devrait peut-être..., commence Jungkook, avant d'être brusquement coupé par un courant d'air qui fait violemment claquer la porte que je n'avais pas fermée. »

Mais un courant d'air... Dans une pièce isolée qui se trouve déjà dans une autre pièce ?

Mon cœur manque de tomber dans ma poitrine.

Toute logique nous quitte.

Nos mains se séparent, nos atomes aussi.

Je fais rapidement volteface, mes doigts venant se fourrer par automatisme dans la sacoche qui pend sur mon épaule et contre ma hanche.

Jungkook m'imite dans la seconde, et pendant un court instant, j'ai l'impression de rêver quand mes yeux entrent en collision avec la fine silhouette noire qui bloque le passage.

Recouverte de la tête aux pieds par un long manteau dont la capuche a été rabattue sur son visage, cachant ses traits, elle n'est pas si grande que ça -au contraire- mais le couteau bien effilé qu'elle tient dans l'une de ses mains met fin à toutes mes convictions d'essayer de sympathiser avec elle.

« Le spray ! »

Jungkook me presse au moment où l'inconnu fond sur nous, sa lame pointue et acérée réfléchissant les rayons délicats provenant de l'éclairage au-dessus de nos têtes.

Tel le prolongement de son bras, le fer qui se met à briller appelle mon regard et me contraint à ne pas le lâcher. Car j'ai bien peur que si je détourne les yeux, ne serait-ce que pour quelques secondes, ça ne soit trop tard.

La peur tambourinant à mes oreilles, nous nous séparons, Jungkook se jetant à gauche de l'allée centrale, tandis que je me précipite sur la droite.

« Je savais qu'ils allaient nous servir ! je grommelle pour indiquer à Jungkook que même si je meurs ce soir, j'avais raison. »

Mais je ne vais pas mourir, et lui non plus. Pas vrai ?

Tout ceci me semble fou, surréaliste.

J'ai déjà du mal à me faire à l'idée que certaines personnes à l'hôpital n'ont aucun scrupule à nous incendier pour un rien, alors même que nous ne nous connaissons pas, mais alors là, faire face à un inconnu qui veut voir votre cadavre pourrir sur le sol ciré de la bibliothèque, c'est du délire.

Et je vois que Jungkook n'en pense pas moins, au vu de son regard effaré.

D'un même accord silencieux, nous longeons tous deux les côtés de la salle, doucement pour ne rien brusquer, et pour éviter de se rapprocher de la menace apparente qui figure entre nous.

𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟  〕  𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant