𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮𝟵 🀳 🁒

Jungkook

Ça n'a jamais été aussi hilarant de voir marcher Taehyung.

Sincèrement, j'aurais adoré avoir un appareil photo pour en garder un souvenir mémorable.

Indisposé par l'odeur que dégage sa tenue, mais aussi par le tissu qui, comme le mien, est légèrement moite, il se déplace comme un canard ; les pieds écartés et les épaules tendues.

Il se force à faire un effort quand nous croisons d'autres gardes pour ne pas attirer l'attention, mais une fois que nous nous dérobons à leur vue, il recommence, faisant naître chez moi un fou rire que je peine à maîtriser.

« Arrête, viens là. Tae. Taehyung ! »

Je lève la voix quand il n'en fait qu'à sa tête, à cinq mètres devant moi, et le rattrape ensuite quand il cesse enfin sa marche rapide.

Il ne s'est pas appliqué pour mettre sa silhouette en valeur avec le blazer rouge de l'uniforme. Assez large, il définit à peine les contours de son torse, étant donné qu'il ne l'a pas cintré correctement.

« Je peux ? je l'interroge en me postant sous son nez, les mains tendues vers son buste dans l'attente qu'il m'y autorise. »

Je tente de cacher ma fébrilité lorsque son souffle brûlant caresse mon nez, et commence à entamer son relooking en essayant de prendre sur moi pour ne pas m'attarder plus que nécessaire sur sa taille fine ainsi que les sillons de son ventre que je sens contre mes doigts quand je réajuste son blazer.

Je me dois de passer mes mains dessous parfois pour bien revaloriser la coupe du vêtement et frémis quand leurs extrémités s'accrochent au débardeur présent en dessous.

Des pensées fugaces m'apparaissent, notamment les images de ce que j'ai fait la veille dans la salle de bain, et me forcent à accélérer le pas pour ne pas être plus embarrassé que je ne le suis déjà.

« Tu as chaud ? »

Le centre du visage semblable à une fournaise, j'inspire d'une voix tremblante avant de secouer la tête en esquissant un pâle sourire qui traduit mon malaise, vers Taehyung.

« Pas du tout, non. »

De mes doigts gorgés d'une revendication silencieuse que je garde pour moi, je resserre davantage sa ceinture pour marquer sa taille et arrange par-dessus le bas de sa veste.

Ainsi, elle tombe de manière moins superflu sur ses hanches et lui donne une posture plus professionnel, stricte, bien qu'il le soit déjà rien qu'au travers de ses traits plein d'assiduité et d'une majesté qui pourrait rendre jaloux les monarques ayant habités ce château.

« Tu mens vraiment mal, c'est affligeant, s'amuse-t-il, les prunelles espiègles.

— Et toi tu es trop honnête, je contre en finissant par le laisser tranquille une fois que j'ai achevé mon œuvre. »

Le costume met de cette façon plus en avant sa grande silhouette et marque les courbes de son imposante stature.

« Tu adores mon honnêteté. D'ailleurs, ce n'est pas par-là, riposte-t-il en me voyant me diriger vers la droite du boyau coloré. On en vient.

— Je le savais, je réplique sèchement. »

Je passe en coup de vent sous son nez, le menton relevé pour ne pas lui montrer qu'il a raison.

Taehyung ne m'emboite pas tout de suite le pas, sûrement trop occupé à se marrer, avant que je n'entende ses chaussures claquer contre le sol.

Il ne tarde pas à me rejoindre et à se caler sur ma cadence.