𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟰𝟰 🀵 🀵

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Jungkook


Lorsque Taehyung se gare sous les acacias rabougris qui bordent le terrain campagnard de la maison de mes parents, il soulève sur sa route une puissante odeur boisée, pluvieuse et hivernale.

Les feuilles sèches qui jonchent le tapis terreux craquent sous mes semelles quand je sors du véhicule, dégageant un parfum naturel que je me plais à humer.

J'aime la campagne et les effluves réconfortants qui l'accompagnent.

« Tu es sûr qu'ils vont aimer ? »

Taehyung me prend au dépourvu, encore assis derrière le volant de sa Rolls-Royce.

Il tape du pied contre le tapis, cherche mon regard avec empressement, et se triture légèrement l'intérieur des joues avec ses dents.

Je ne l'ai jamais vu aussi stressé, même quand nous tentions d'échapper à cet assassin dans les archives.

C'est assez amusant de le voir paniquer à la seule mention de la rencontre avec ses beaux-parents.

« Tae, mes parents adorent le vin, oui. Le coffret que tu leur as pris leur ira très bien, je le rassure en resserrant les pans de mon manteau autour de mon corps qui grelotte. »

La grisaille nous entoure, rajoutant une atmosphère fumigée à la forêt environnante. J'arrange l'écharpe tricotée dans une grosse laine tricolore qui me protège le cou, histoire qu'aucun carré de ma peau ne soit exposé.

« Allez viens, je me gèle, je le presse en voyant qu'il remet le pardessus qu'il avait quitté le temps de faire la route. »

Nous n'avions pas voulu prendre le train, choisissant pour une fois de prendre sa voiture et de nous retrouver tous les deux.

Nous avions ainsi pu discuter pendant tout le trajet, tout en profitant des bonnes ondes musicales du groupe The Beatles dont Taehyung avait lancé les pistes du CD dans le lecteur fait pour, situé juste sous les boutons de la radio.

« Et s'ils n'aiment pas ? Je n'ai pas envie qu'ils aient une mauvaise image de moi dès le début. Non pas que je m'en soucis, mais... Si en fait je m'en soucie. C'est super important, la première impression ! Je le savais, j'aurais dû prendre du vin plus cher, s'écrit-il en émergeant du véhicule. »

Il claque la portière et commence à faire les cent pas sur le terrain givré, avant que je ne vienne le rejoindre pour l'embrasser tendrement.

Ma langue frôle ses lèvres. Mes mains glacées se déposent sur ses joues.

Je les caresse pour le détendre, et souris lorsqu'il me rend un baiser fougueux qui allume un brasier au creux de mon ventre.

« Tout ira bien, détend toi. Mes parents vont t'adorer, je lui susurre en frottant le bout de mon nez contre le sien. »

Il me renvoie un regard entendu, et nous finissons par nous séparer malgré nos mains qui se lient d'elles-mêmes lorsque nous avançons d'un même pas vers l'imposante demeure ancestrale qui se situe devant nous.

Mes parents sont loin d'être riches, malgré leur travail respectif, mon père travaillant dans l'immobilier et ma mère étant coiffeuse.

Ça ne paie peut-être pas de mine comme ça, mais ils se sont toujours donnés à fond dans leurs professions pour nous assurer un confort de vie incomparable.

Toutefois, malgré leurs bonnes volontés, ils n'auraient jamais pu se payer une maison de cette taille si ce n'était pas mes grands-parents, du côté de ma mère, qui le leur avait légué à leur mort.

𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟  〕  𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant