𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭𝟴 🁙 🁋

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Jungkook


« Sérieusement ? Tu te moques de moi ? »

D'une œillade accablée, je fixe les bombes à insectes que Taehyung garde précieusement dans le sac à bandoulière en cuir qui repose le long de sa hanche.

Il y a même un grand désodorisant pour toilettes, accentuant le ridicule de la situation quand on voit les dessins des fleurs de lavande, à côté de celles des mouches et des araignées.

« T'as une meilleure idée ? Parce que si oui, je la prends avec plaisir, rétorque-t-il froidement en jetant ensuite un coup d'œil par-dessus le comptoir derrière lequel nous nous cachons.

— Non, mais je reste persuadé qu'il y avait autre chose qu'on aurait pu prendre et qui nous aurait été vraiment utile. »

Consterné, Taehyung tourne son visage vers moi, et me fixe de son regard le plus intense et sombre en serrant la mâchoire.

Il est tendu et irrité, mais je sais que ce n'est pas contre moi. Je l'espère du moins, même si mon ton acerbe ne doit rien arranger.

Il l'est contre cet agent de sécurité qui refuse de quitter les archives et qui continue de faire des rondes perpétuelles dans le bâtiment.

« On n'est pas dans une série policière ou je ne sais quoi. Je n'ai pas de flingue chez moi ou d'épée cachée derrière ma porte. »

Son ton grinçant me fait mécaniquement hocher la tête de haut en bas. C'est d'ailleurs la seule partie de mon corps que je peux bouger.

Recroquevillé derrière ce fichu comptoir à l'espace étroit, qui abrite je ne sais combien de caisses et de cartons, je peux à peine me gratter le nez.

J'ai le coin de l'une des caisses en plastique qui s'enfonce dans mes côtes, et une autre qui me mord douloureusement le derrière, étant donné que je suis assis entre le sol et le rebord de cette maudite boîte.

Les courbatures commencent elles aussi à s'éprendre de mes muscles, mais je tente de les détendre bien qu'en réalité mes maigres mouvements ne servent à rien dans cette sphère plus que confinée.

« Peut-être, mais je ne vois pas à quoi va nous servir du spray pour toilettes, je marmonne d'une voix assez forte pour appuyer encore plus mon agacement, en mourant d'envie de sortir d'ici.

— Tu veux que je t'en mette dans les yeux pour voir si tu vas aimer ? riposte Taehyung, les lèvres pincées. »

D'accord. Il est vrai qu'il n'a pas tort. Même si je ne lui dirais pas.

À la place, je me contente simplement de le toiser depuis là où je suis, le menton relevé.

Assis l'un contre l'autre depuis près de deux heures, nous avions eu assez de temps devant nous pour nous chamailler, mais nous avions préféré rester silencieux par peur de nous faire surprendre.

Alors désormais, nous nous rattrapons.

« Bon, qu'est-ce qu'on fait s'il ne part pas ? »

Je change de sujet pour ne pas rester sur le fait qu'il avait raison, mais Taehyung se rend compte de ma tactique et sourit en coin en haussant les épaules.

« Je ne pense pas qu'il partira, pour être honnête. Ça serait logique justement qu'un vigile reste la nuit, encore plus depuis la... Tragédie. »

Je sais qu'il me ménage lorsqu'au dernier moment, il modifie la fin de sa phrase. Je l'en remercie en un regard, qu'il me rend en une expression plus radoucie.

𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟  〕  𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant