Taehyung
Moi qui pensais que je n'allais pas faire long feu dans cet appartement à la seconde même où je suis rentré à l'intérieur, je me retrouve désormais à l'arpenter de long en large, pensif, une tasse de thé fumante entre mes doigts longilignes.
Mes chaussures, que je n'ai pas quittées, résonnent sur le plancher en un son que j'apprécie fortement, en rythme avec les hypothèses qui déferlent entre les quatre murs de mon esprit.
« Voilà, je suis là. »
Colette revient s'asseoir à sa place, après la petite pause que nous nous sommes octroyée, sous le coup d'œil attentif de Jungkook, qui l'observe avec bienveillance comme s'il craignait qu'elle ne tombe à tout instant.
Ce genre d'attention pleine de vigilance, représente de façon cristalline l'amour qu'ils se portent mutuellement.
Je ne sais pas depuis combien de temps ils se connaissent, mais on aperçoit sans mal l'affection qu'ils ont tissée l'un envers l'autre.
Ça en serait presque touchant, si cette vieille femme ne m'horripilait pas.
Elle est très gentille, mais je dois dire que je déteste être confronté à quelqu'un qui, tout comme moi, n'a pas forcément sa langue dans sa poche.
Ça a quelque chose de grisant de pouvoir remballer les autres, mais cette Colette ne se laisse pas faire.
Ce n'est pas amusant.
« Donc, qu'est-ce que l'Hope, Colette ? reprend Jungkook en la remerciant ensuite d'un signe de tête quand elle dépose sous son nez une dizaine de beignets bien poudrés de sucre glace. »
Je dois avouer qu'ils ont l'air alléchants. C'est peut-être ça, en partie, qui me fait revenir machinalement à ma place.
Je termine le peu qu'il reste de mon thé d'une traite, et repose la tasse sur sa petite coupole en porcelaine en savourant le bruit de la pluie fine qui vient s'estomper sur le verre de la seule fenêtre de la cuisine.
Il ne pleuvait pas lorsque nous sommes arrivés, mais les nuages ternes au-dessus de nos têtes annonçaient sans mal les prévisions météo de la journée.
D'instinct, je resserre mes bras autour de mon torse, malgré la chaleur du liquide au goût de jasmin qui se répand dans mon estomac.
Il fait assez sombre dans la pièce à cause du temps, ce qui a tout à l'heure poussé Jungkook à allumer les petites ampoules présentes çà et là au plafond.
Ça instaure ainsi une atmosphère plus tranquille, détendue, qui me fait me sentir bien au moment où je pose mes coudes sur la table pour écouter Colette poursuivre sur cette chose qu'elle vient d'évoquer.
J'essaie de faire un effort pour ne pas regarder Jungkook qui croque avec appétit dans l'un des beignets au chocolat, s'étalant au passage du sucre sur le nez, et recouvrant ses lèvres d'un fin trait de cacao.
« L'Hope est aussi appelé la pierre des rois. C'est un joyau inestimable, commence notre hôte en laissant l'un de ses doigts recouvert par endroit de tâches de vieillesse, s'étaler dans un petit amas de sucre glace présent sur la nappe. La toute première mention qu'on a de lui remonte à l'an 1668, lorsque ce fut Louis XIV qui l'acheta. Il se trouva épris de ce diamant bleu, qui scintillait d'une beauté incomparable, et le fit alors monter sur une broche qu'il prénomma ''La Toison d'or''. »
Pendu à ses lèvres, Jungkook laisse son beignet, qu'il a pourtant bien entamé, en suspension devant sa bouche décolorée par la saccharine.
« L'Hope est décrit à cette époque comme étant un très gros diamant céruléen, en forme de cœur, net, pesant 67 carats. Il était d'une valeur incomparable, nous souffle-t-elle de sa voix amoindrie par le temps. Il est resté dans la famille royale pendant des dizaines d'années, jusqu'en 1792, puisque du 11 au 16 septembre de cette année-là, eut lieu ce qu'on nomma le plus grand casse du monde, à l'hôtel du Garde-Meuble, sur la place de la Concorde.
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𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘
Fanfiction𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞-𝐔𝐧𝐢. 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞. 𝟏𝟗𝟖𝟐. L'un côtoie la mort, l'autre côtoie la vie. Quand deux âmes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, se retrouvent liées par une série de meurtres mystérieux. Un député tué dans une ruelle e...