𝑀𝑢𝑟𝑑𝑒𝑟(𝘩)𝑒𝑟 〕 𝑡𝑎𝑒𝑔𝑔𝑢𝑘

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟰𝟳 🀵 🀾

Taehyung

Nous y sommes. La seule chose qui nous sépare de la vérité désormais, n'est qu'une simple porte en bois.

Qui aurait cru que la réponse à toutes nos questions se trouvait en face de chez Jungkook ? Pas moi, en tout cas.

Je ne l'aurais même sûrement jamais envisagé.

« Allons-y. »

Jungkook tremble quand il toque contre le battant, les manches de son pull en lin retroussé sur ses avant-bras.

Il s'est changé chez lui quand nous sommes arrivés, et en a profité pour appeler la police.

On n'est jamais trop prudent, même si je l'ai observé pendant le trajet. J'ai vu le déni qui faisait briller son regard, et aperçut la fermeté qui compressait ses dents.

Le choc. Jungkook en est rempli. Et personne ne pourrait lui en vouloir, quand on sait la place qu'à cette vieille dame dans son cœur.

« Il n'y a pas de lumières sous le cadran, je lui fais remarquer après plusieurs minutes passées à attendre qu'on vienne nous ouvrir.

— Elle ne peut être que là, avance Jungkook en fronçant les sourcils. Elle peinait déjà à faire le trajet entre sa chambre et son salon, elle ne peut pas être partie autre part. »

Je hoche la tête, patient, et reporte mon attention sur la poignée en attendant qu'elle pivote.

Mais rien.

Une minute, cinq, puis huit. Presque dix.

Ma patience s'ébranle et me fait avancer d'un pas impatient vers la porte. J'enclenche la poignée sous le cri outré de Jungkook qui tente de m'arrêter, mais il se tait bien vite quand elle roule sous mes doigts et que le battant s'entrouvre.

Le néant nous accueille, typhon noir et oppressant dans cet appartement qui nous renvoie une puissante vague d'effluves d'eau de Cologne.

« C'est pas du tout flippant..., marmonné-je. »

On se croirait dans l'un de ses films dit « d'horreur » qu'ils passent au cinéma, mais qui me font plus rire qu'autre chose quand on voit les effets spéciaux médiocres dont ils sont pourvus.

« Elle s'est barrée, je souffle vulgairement après plusieurs secondes, le poing serré contre ma hanche. Quand on lui a dit qu'on allait voir ton père, elle a dû comprendre qu'on ne reviendrait pas sans apprendre toute l'histoire. »

Jungkook secoue la tête à répétition, en murmurant des « non » à peine audible, pour se convaincre que tout ceci ne peut être réel.

Et pourtant, ça l'est.

Rien n'a jamais été aussi réel que ça.

« Eda a dû venir la chercher, murmure-t-il faiblement, quand la surprise de cette découverte semble être passée. »

De mon côté je ne dis rien, trop obnubilé par l'intérieur sombre et calme de l'appartement.

Mes yeux fouilles l'obscurité comme si j'allais y trouver quelques chose, aidés de la lueur qui vient du couloir et qui se déverse dans l'entrée de la vieille femme.

« Peut-être, mais... »

Je m'arrête, les mots suspendus au bout de mes lèvres.

Je sais que ce ne serait pas poli de pénétrer dans une maison qui n'est pas la mienne, mais quelque chose ne va pas.

C'est bien trop calme, et à la fois, le bruit du four en train de chauffer se mêle à ce silence macabre.

Je le perçois depuis la cuisine. C'est un bruit similaire en tout point à celui que j'ai entendu lorsque je suis venu rencontrer Colette avec Jungkook, il y a plusieurs jours, quand sa voisine faisait justement des pâtisseries.