Chapitre 10

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« Existe-t-il à l'homme un bien plus précieux que la Santé ? », Socrate

EDOUARD

Je me réveille ce matin après une nuit difficile. Je ne m'attendais pas à ma crise d'hier soir, elle est arrivée sans prévenir, après des semaines tranquille. Et il fallait qu'Elisabeth soit présente... J'ignore ce qu'elle a dû penser de cela, mais je ne la remercierai jamais assez de m'avoir aidé à rentrer avec l'aide de son beau-frère, bien que ce dernier a dû se poser des questions et que la pianiste n'a pas dû passer un agréable moment une fois dans leurs appartements.
Je porte une main à ma poitrine et suis soulagé de constater que je respire tout à fait normalement, sans difficulté. Mon regard se porte sur le chaise en face de mon lit où se trouve le manteau que m'a prêté le beau-frère d'Elisabeth et qu'il n'a pas repris. Il va falloir que je pense à lui envoyer une lettre pour la remercier pour son aide, mais aussi pour l'agréable moment que nous avons passé ensemble, dans le labyrinthe. Discuter avec elle est très agréable et j'aime nos taquineries. Je suis conscient que je ne dois pas dévier de ma mission, mais serait-ce vraiment mal de prendre du plaisir ?

— Odile ! appelé-je ma domestique en me redressant dans le lit.

Elle arrive à la seconde, à croire qu'elle n'attendait que ça : que je l'appelle.

— Monsieur ?
— Pourriez-vous aller me préparer une théière et m'apporter des biscuits ? Je n'ai pas mangé hier soir, j'ai une faim de loup.

Elle acquiesce puis s'approche de moi et me tend une lettre.

— Elle vient tout juste d'arriver, m'informe-t-elle.

Je la remercie et la contemple. Je reconnais de suite le sceau de ma famille ainsi que l'écriture de ma petite sœur. Cette missive m'inquiète. Je me dépêche de l'ouvrir :

« Edouard,
Comment se passe votre séjour à Versailles ? Comment vous portez-vous ? Vous me manquer affreusement... Ce n'est pas pareil à la maison sans vous. Mère a dû mal à sortir de sa mélancolie et Henry est insupportable avec moi. Il est mon petit frère et pourtant il me traite comme une petite chose fragile. Il m'a même proposé l'un de ses amis qui, apparemment, serait très intéressé par moi. Non, mais vous vous rendez compte ? Ce n'est pas l'aîné et pourtant il me pousse à me marier ! Je ne le supporte plus, Edouard. Je veux vous revoir.
C'est pour cela que j'ai décidé de venir vous rejoindre en France. Je sais que vous m'aviez demandé d'attendre votre feu vert, mais si je reste ici une seconde de plus, je vais devenir folle.
À très vite,
Annabeth. »

Dans ma poitrine, mon cœur s'emballe. Ma petite soeur, celle pour qui je pourrai sacrifier ma vie, va venir en France. J'ignore quand elle va arriver, mais ça ne saurait tarder, tout dépend de quand la lettre a été envoyée et surtout, si notre famille l'a laissé partir. Connaissant Henry, cela m'étonnerait, mais Annabeth est futée, je ne me fais pas de soucis pour elle.
Remonté à bloc, j'éloigne la couverture de mon corps et descends du lit pour m'habiller, sans même attendre qu'Odile revienne.
Quand elle le fait, elle pose tout sur la petite desserte.

— Veillez à ce que les appartements soient corrects et propres, lui ordonné-je. Ma petite sœur m'a annoncé qu'elle venait me rendre visite, je veux que tout soit parfait.
— Ce serait fait, monsieur.

Elle s'éclipse. Je me serre une tasse de thé fumante et croque dans un biscuit avant de m'asseoir en face de mon bureau avec papier et plume, prêt à écrire un mot à Elisabeth :

« Ma chère Elisabeth,
merci pour hier soir. Pour votre visite impromptue dans le labyrinthe et pour vos compliments. Cela m'a touchée. Je tenais également à vous exprimer ma gratitude pour m'avoir aidé à rentrer chez moi après ma... crise. Ainsi que votre beau-frère. D'ailleurs, n'avez-vous pas eu de problème avec lui ou votre sœur suite à cela ? J'espère que non, sinon vous m'en voyez navré... Aussi, je tenais à m'excuser pour ce à quoi vous avez fait face, ainsi qu'à ma froideur à votre égard face à cela. J'ai toujours le manteau de votre beau-frère, je le lui ferai parvenir.
Merci encore pour votre gentillesse,
Edouard. »

Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant