Chapitre 5

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« Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu'il réside dans la façon de la gravir », Confucius

ELISABETH

— Louise, vous êtes sûre que c'est une bonne idée de vous y rendre ? lui demandé-je alors qu'elle est devant sa coiffeuse, l'une des domestiques l'aidant à se coiffer.

Moi, trop impatiente de me rendre à ma première Soirée d'Appartements, je suis déjà prête, habillée d'une robe rose pastel, ma couleur préférée, mélangée à un peu de bleu ciel, et coiffée de mon éternel tresse dont je n'arrive pas à me séparer.

— Elisabeth, je ne suis pas malade. Et puis les Soirées d'Appartements sont calmes, j'aurais beaucoup de possibilité pour m'asseoir.
— Oui, mais...
— Votre sœur a raison, Louise, s'incruste Antoine en revenant de je ne sais où. Ce n'est pas sérieux de venir avec nous, vous devriez plutôt vous reposer.
— Non, je suis enceinte, pas malade, il n'est pas question que je fasse faux bond à l'invitation du Roi.
— Il comprendrait, Louise, affirmé-je.

À côté de moi, Antoine soupire et se dirige vers Louise. La domestique, Jeanne, s'écarte pour lui permettre de se placer derrière elle et de l'entourer de ses bras, son menton sur son épaule.

— Je ne veux pas rester ici pendant que vous êtes là-bas à vous amuser, Antoine.
— Et je ne vous obligerai pas à rien, mon amour. Si vous vous sentez capable de venir, venez, mais n'oubliez pas que cette grossesse est plus difficile que les autres.

Ma soeur hoche la tête et je lève les yeux au ciel. Loin de moi l'envie qu'elle reste seule car j'ai envie de passer cette soirée à ses côtés, mais je préfèrerais qu'elle se ménage, par simple principe de précaution.

— À condition que vous vous asseyez à la moindre douleur et que vous nous dites de rentrer si vous ressentez de la fatigue, ajouté-je.

Un léger sourire aux lèvres, ma sœur tourne sa tête vers moi et m'observe de longues secondes.

— Comme cela vous sied, maman, me dit-elle.

Je pouffe puis je vais claquer un baiser sur sa joue avant de m'éloigner pour leur laisser un peu d'intimité, en leur précisant tout de même de se dépêcher, car je ne suis pas prête à attendre encore des heures.
Heureusement, dix minutes plus tard nous arrivons devant les portes fermées du Grand Appartement du Roi. Antoine brandit notre invitation aux gardes qui nous autorisent le passage. Je suis émerveillé à peine entrons-nous dans le Salon de l'Abondance, tout est si beau ! Il porte d'ailleurs bien son nom puisqu'il y a toute une abondance de boissons. Dommage qu'il n'y ait pas de thé. Je me décide donc pour un sorbet à l'orange alors que je m'empare d'une tasse de chocolat chaud que je tends à ma sœur.

— Merci infiniment, Elisabeth.

Antoine, lui, s'empare d'une coupe de vin. Ici, plusieurs personnes comme la Palatine et son époux, qui viennent à notre rencontre avec, à leur côté un homme que je ne connais point.

— Qui est-il ? interrogé-je ma sœur discrètement après avoir salué les époux princiers.
— Le Chevalier de Lorraine, m'indique-t-elle. C'est...

Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase que je vois le Chevalier toucher le Duc d'Orléans de façon très... étrange, pour un homme. Avec un autre homme. Est-ce qu'ils...

— L'amant de Philippe, termine ma sœur avec un léger sourire aux lèvres en constatant mon air embarrassé.

Ils sont donc atteint du vice italien ? Tous les deux ?

— Oh, fais-je, ne sachant pas quoi dire d'autre.

Je crois que c'est la première fois de ma vie que je vois deux hommes se comporter ainsi l'un  avec l'autre, mais s'ils sont heureux comme ça et bien... Soit ! De toute façon, cela ne me regarde aucunement.
Je me penche à l'oreille de ma grande sœur qui discute avec son amie.

Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant