EDOUARD
Cinq and plus tard...Le silence s'installe dans la grande pièce à vivre, nos convives attendent avec impatience, les yeux rivés sur nous puis, après un regard échangé, 'Beth et moi entamons notre duo sur cette musique que tous entendent pour la première fois et qui célèbrent le bonheur et la vie. Mon épouse et moi ne cessons de nous lancer des regards complices, elle au piano et moi au violon et notre ton dansant et enjôleur emporte les invités qui commencent à bouger au rythme de nos accords. Aujourd'hui, nous célébrons les cinq ans de notre petite Melody, la première de nos trois enfants. Ma sœur m'envoie un regard joyeux en dansant dans les bras de son époux qui, malgré ses réticences du début, a fini par l'apprécier et lui trouver certaines qualités, bien que son premier amour, le Comte de Cheshire, lui reste souvent en tête.
Après de longues minutes, 'Beth et moi plaçons la note finale à la composition et nous finissons sous un tonnerre d'applaudissements.— Merci, commencé-je en prenant la parole après avoir reposé mon instrument. Merci à vous tous d'être ici pour célébrer les cinq années merveilleuses, certes, mais mouvementées de notre aînée.
Des éclats de rires résonnent.
— J'aimerais tout d'abord lui souhaiter un très bon anniversaire. Melody, ma puce, venez dont vers nous.
Je lui tend la main et la petite blonde aux yeux bruns, timide, s'avance lentement. 'Beth lui claque un bisou sur la joue puis toutes deux se rapprochent de moi.
— J'aimerais également remercier la vie, pour m'avoir permis de rencontrer celle qui rend la mienne plus joyeuse, je parle bien sûr de ma magnifique épouse, Lady Elisabeth Godwin !
Cette dernière rougit, je glisse un doux baiser sur ses lèvres avant de reprendre :
— C'est elle qui a composé entièrement la musique que vous venez d'écouter car en plus d'être une merveilleuse personne, épouse et maman, c'est également une incroyable compositrice.
Des applaudissements résonnent encore, je regarde 'Beth avec fierté.
— Nous laissons désormais le soin aux musiciens de prendre le relais, et n'hésitez pas à vous servir en mets et boissons, ils sont là pour ça. Bonne soirée, chers amis !
Nous sommes encore une fois félicités puis les invités se dispersent vers les différentes tables remplis de nourritures et de boissons en tout genre. Elisabeth permet à Melody de rejoindre son cousin, le fils d'Annabeth et de Simon. Ces deux-là s'entendent à merveille, n'étant nés qu'à quelques mois d'intervalle, forcément, ça crée des liens.
Cette dernière vient d'ailleurs nous saluer au bras de son époux. Ils n'ont qu'un enfant, ma sœur n'étant jamais retombée enceinte depuis la naissance de Sébastien, qu'ils ont décidé de nommer en hommage à notre père. Il me manque beaucoup, mais ma mère l'ayant rejoint il y a presque trois ans maintenant, je suis certain qu'ils vivent heureux, où qu'ils soient.— Henry n'est pas là ? me demande-t-elle.
— Non, il était missionné, apparemment, avoué-je, grincheux.Les rapports avec Henry se sont améliorés ces dernières années, mais son poste à la garde royale lui prend la majorité de son plan. Après le coup d'état qui a évincé Jacques II du trône, nous avions espoir qu'il revienne à la maison, mais cela n'a pas été le cas, il s'est désormais engagé pour la sécurité de Guillaume III et de son épouse.
Elisabeth, qui s'était éloignée sans que je ne m'en rende compte, revient aux côtés de sa sœur, de son beau-frère et de leurs enfants, qui ont fait le voyage depuis Versailles pour l'occasion. Nous lui en avons fait la surprise, j'ai cru qu'elle allait s'évanouir, quand elle les a vu. Cinq ans sans pouvoir se voir, a seulement échanger des lettres, c'était trop long pour elle. Mais malheureusement, le Duc et la Duchesse sont des gens très pris et le voyage coûte cher. Bien qu'ils ne soient pas à plaindre, n'oublions pas qu'ils ont une demeure, dans laquelle ils ne vivent presque pas puisqu'ils sont encore à la cour, et des enfants à entretenir.— Où sont nos deux autres enfants ? demandé-je à mon épouse.
— Avec Marie.La domestique devenue amie apparaît devant nous avec, dans sa main droite, notre cadet, Charles, âgée de trois ans, et sur ses hanches, notre petite dernière, Adélaïde, âgée de six mois. Follement amoureuse de ses enfants, Elisabeth les embrasse, un grand sourire aux lèvres.
— Votre composition était merveilleux, Elisabeth, vous avez progressé en cinq ans, la complimente Antoine.
— Merci beaucoup, celle-ci a été très facile à écrire, j'ai mis à peine deux jours.
— Elle l'a même retranscrite pour le violon, ne puis-je m'empêcher de rajouter, fier.Louise et Antoine semblent impressionnés quand, tout à coup, la Duchesse s'exclame :
— Oh, suis-je bête, j'allais oublié !
Nous la regardons tous, sourcils froncés, alors qu'elle sort un bout de papier plié de son décolleté. Une lettre, pensé-je. Elle tend la missive à sa sœur.
— Pour moi ?
Louise hoche la tête.
— De vous ?
— Non, bien sûr que non, pourquoi vous aurais-je écrit une lettre alors que je suis ici devant vous ?
— Ouvrez-la, au lieu de vous poser des questions, l'invité-je, curieux de connaître son contenu et surtout, son expéditeur.Elle la retourne, là où il y a le sceau net, tous deux restons bloqués devant celui-ci.
— Serait-ce.... commence-t-elle, abasourdie.
— Le sceau du Roi de France..., confirmé-je, tout aussi étonné.Je jette une oeillade à Louise qui ne cesse de sourire à pleine dent, comme si elle savait déjà ce qu'elle contenait.
'Beth la décachète et la déplie pour la rire.« Par la présente, moi, Louis XIV, Roi de France et de Navarre, gracie royalement mademoiselle Elisabeth Brailly, épouse Godwin, de son acte de trahison envers la France et l'autorise, dès réception de cette missive, à revenir en France quand elle le souhaite. »
Tout comme mon épouse, je cligne plusieurs fois des yeux, pas certain d'avoir bien lu.
— Est-ce que... commence-t-elle à l'attention de sa sœur.
— Oui ! s'exclame cette dernière. Le Roi a fini par vous pardonner, Elisabeth, vous n'êtes plus interdite de territoire, vous pouvez revenir en France quand vous le souhaitez.
— Mais comment... ? demandé-je.
— Je l'ignore, mais quand je lui ai demandé de quitter sa cour pour quelques jours afin de participer à cet anniversaire, il m'a remis cette lettre en m'expliquant brièvement ce qu'elle contenait, sans pour autant me donner les raisons de cette décision.À côté de moi, Elisabeth est encore sonnée par cette nouvelle.
— Bon, et bien il semblerait qu'en plus de l'anniversaire de Melody, nous ayons autre chose à fêter. M'offrierez-vous cette danse, ma chère épouse.
— Avec joie, mon cher mari.Elle prend la main que je lui tends et ensemble, nous nous lançons dans une country dance avec, à nos côtés, ma soeur et son mari, ainsi que Louise et Antoine. Les deux français semblent un peu perdus avec les pas, mais cela n'a que peu d'importance car le plus important, c'est de passer un bon moment en famille et de rire. Et les rires, j'en suis persuadé, ne cesseront jamais d'envahir les murs de cette demeure. Le rire, la joie, la musique et... l'amour. Pour toujours et à jamais car cela, c'est ce qui définit notre vie.
Une vie parfaite que jamais je n'aurais osé imaginer.FIN
(à moins qu'une surprise se prépare...)
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Et voilà, cette fois-ci c'est vraiment la fin des aventures de Elisabeth et Edouard 🤩
J'ai pas envie de les quitter, mais toute bonne chose a une fin 🥺🥺🥺
Merci à vous de m'avoir lu et de m'avoir donné votre avis ! 🥰
J'espère que vous avez kiffé ce moment passé aux côtés de mes personnages et surtout, au 17e siècle, que j'adore ! ❤️
Je vous souhaite une bonne fin de journée et à bientôt pour de nouvelles aventures🥰😘❤️
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Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2
Romansa1685. Jeune noble arrivée à la cour de Versailles il y a peu, Elisabeth Brailly, petite soeur de Louise, veut profiter pleinement de cette nouvelle vie dans ce château aux mille et une splendeurs. Elle veut tout savoir, tout voir, rencontre tout le...