Chapitre 37

20 4 0
                                    

« Les conséquences de la colère sont plus graves que les causes », Marc Aurèle

LOUIS XIV
Deux jours plus tôt...

Je me promène dans les jardins de mon palais avec mon épouse à mes côtés, ainsi que quelques courtisanes que j'ai acceptées pour m'accompagner. Parmis elle, Louise Vincheneux, Duchesse de Valois, mais aussi mère de ma fille Sophie et femme que j'apprécie beaucoup. Son époux étant occupé à faire je ne sais quoi avec mon frère, Philippe Duc d'Orléans, il est tout naturel que je lui ai demandé de m'accompagner, je sais à quel point elle aime ces jardins autant que moi.

— Comment va votre sœur, Duchesse ? lui demande Françoise, intéressée.
— Oh, c'est... compliqué pour elle, mais ça va. Les derniers événements l'ont affecté, mais Elisabeth est forte, elle va s'en sortir. Elle était en train de dormir lorsque je suis sortie des appartements, elle doit sans doute rattraper les heures de sommeil en retard dû à ses insomnies.

Je tique, mais ne dit rien. J'ignore si elle est au courant, mais il est inutile de lui dire que sa petite sœur était au courant du véritable rôle de l'anglais, j'ai du respect pour elle, je ne souhaite pas la blesser.

— Lorsque vous rentrerez, dites-lui que je l'attends dans mes appartements et que cela me ferait plaisir de la voir, je pense que ça va lui faire du bien de discuter.

Toujours d'une grande bonté, le proposition de mon épouse ne m'étonne guère.
Au loin, venant tout droit vers moi, je repère mon lieutenant de police. Est-il déjà rentré de Paris ? Bientôt, il se dresse devant moi et effectue une révérence.

— Lieutenant.
— Votre Majesté, j'ai à vous parler de toute urgence, annonce-t-il sans aucune émotion, mais le corps tendu à l'extrême.
— Retrouvons-nous dans mon Cabinet dans dix minutes, lui annoncé-je.

Il acquiesce, me salue et s'en va.

— Mesdames, c'est là que je vous quitte, dis-je à mes accompagnatrices avant de prendre la direction du château.

Je monte les marches pour atteindre le premier étage et entre dans mes Grands Appartements pour atteindre mon Cabinet du Conseil, La Reynie y entre seulement quelques instants plus tard, toujours avec cet air grave.

— Je vous écoute, lieutenant, l'invité-je en me plaçant au bout de la table.
— Votre Majesté, lorsque je suis rentré de Paris avec mes hommes, avant de venir vous faire mon rapport, je suis passé par le sous-sol, afin de voir comment se portait Godwin, commence-t-il.
— Et alors ? Comment est-il ?
— Je ne sais pas.
— Comment ça, vous ne savez pas ? Vous l'avez vu, oui ou non ? m'agacé-je.
— Non, je ne l'ai pas vu, Sire. Quand... je me suis rendu vers sa cellule, j'ai remarqué qu'elle était ouverte et Godwin n'était plus à l'intérieur.

Je le fixe, les yeux ronds.

— Donc vous êtes en train de me dire qu'il s'est échappé ?
— Oui, Sire, avoue-t-il, droit, les mains croisées dans le dos.
— Comment cela a-t-il pu être possible ?
— Je l'ignore, Sire. Puisque j'ai dû aller à Paris avec quelques uns de mes hommes, j'avais assigné quelqu'un à la surveillance.

J'étire mes doigts, et les replis, la respiration sifflante sous la colère qui gronde.

— Et cet homme, où est-il, désormais ?
— Je l'ignore, Sire, il est introuvable.

La colère contenue, je m'avance vers lui, lentement, puis me place devant lui, le dominant de toute ma hauteur.

— Donc, l'homme assigné à la surveillance de Godwin s'est évaporé, ainsi que Godwin lui-même ?
— Cela me désole, mais c'est cela, Sire.

Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant