« L'homme est naturellement un animal politique », Aristote
EDOUARD
Je ne m'attendais certainement pas à voir tous les ministres du Roi quand je suis arrivée à 11h pile au Cabinet du Conseil. Quand il m'a proposé, hier soir, de parler de l'accord, je pensais que nous serions seuls.
Le Roi me présente devant leurs regards béats. Tandis que je reste droit avec les mains dans le dos, l'attitude sérieuse, plusieurs ministres se penchent à l'oreille des autres pour se dire je ne sais quoi ce qui, vu l'attitude du Roi, ne lui plaît pas.— Un problème, Le Peletier ? l'intercepte le Roi d'un regard mauvais.
— Sire, sauf votre respect, nous devons absolument aborder le sujet des finances du royaume. Depuis la guerre des Réunions, nos caisses sont au plus bas.
— Augmentez les taxes sur les céréales et lancez un nouvel impôt.Vu sa tête, il ne semble pas content.
— Quoi encore ? râle Sa Majesté.
— Ordonnez un nouvel impôt au pauvre serait...
— Alors prenez dans les caisses des protestants qui refusent de se convertir au catholicisme ainsi qu'à ceux qui ont fui et si cela n'est pas suffisant, augmentez les taxes. Maintenant laissez-moi seul avec Lord Godwin.
— Mais Sire, le conseil... tente de protester un autre homme.
— Sortez ! ordonne-t-il d'une voix dure qui ne demande aucune rébellion.Les ministres acquiescent et après une dernière révérence, ils sortent.
— Approchez, Lord Godwin.
Je m'exécute et m'avance vers lui.
— Depuis 1681, j'ai entrepris une conversion forcée du protestantisme au catholicisme avec les dragonnades. Beaucoup ont préféré fuir dans votre pays, sans y être chassé, de ce que je sais. Pourquoi ce revirement soudain de la part de votre Roi ?
— Car il a eu vent de votre souhait de n'avoir qu'une religion et étant le royaume le plus puissant de l'Europe et l'un de ses plus grand Roi, il souhaite suivre votre exemple. Il veut que les protestants disparaisse d'Angleterre, de gré ou de force. C'est pourquoi il souhaite cet accord. Lors de la guerre de Hollande, mon pays a apporté son soutien au votre et il souhaite désormais que nous faisons front contre un ennemi commun.
Il me regarde, dubitatif.
— Je vous avoue que cela me surprend.
— Sire ?
— Jacques II m'a fait parvenir une lettre quand il est monté sur le trône en février dernier et il ne m'a aucunement parlé de ce souhait, mais d'une chose bien différente dont je ne souhaite pas discuter avec vous.Je reste stoïque quelques instants.
— Cela, je l'ignorais, Sire, mais ne vous a-t-il pas envoyé une lettre avant ma venue pour vous en informer ?
— En effet, mais cela n'a en rien retirer mon étonnement. Pourquoi, tout à coup, il souhaite se rallier à ma cause ?Sa question et sa méfiance me déstabilisent, pourtant, je le regarde avec aplomb car s'il voit que je faiblis, nous ne sommes pas prêts à signer cet accord.
— Sire, je ne comprends pas... Nous avons déjà discuté de cela à mon arrivée.
— Je veux simplement m'assurer de votre rôle.
— Je peux comprendre votre méfiance, Sire, mais vous pouvez me faire confiance, ainsi qu'à mon Roi, je vous l'assure. Nos pays ont un passif ensemble, la première épouse de votre frère était même une anglaise, si je ne m'abuse.J'attrape ensuite une lettre dans ma poche pour lui prouver la bonne foi de mon pays.
— Tenez, c'est une preuve de loyauté de mon Roi envers vous, signer de sa main puis de son sceau.
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Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2
Romance1685. Jeune noble arrivée à la cour de Versailles il y a peu, Elisabeth Brailly, petite soeur de Louise, veut profiter pleinement de cette nouvelle vie dans ce château aux mille et une splendeurs. Elle veut tout savoir, tout voir, rencontre tout le...