« L'amour et le roi des jeunes gens [...]», Louis XIII
EDOUARD
Contre moi, je sens Elisabeth s'affoler, prise de peur, et gesticuler pour tenter de se libérer de ma prise. Malgré sa bouche obstruée par ma main, elle tente de pousser un cri pour avertir quelqu'un.
— Calmez-vous Elisabeth, c'est moi, lui glissé-je à l'oreille.
Sa peau est recouverte de frissons, différents qu'il y a quelques instants.
— Je vais vous libérer, mais il faut me promettre de ne pas crier.
Frénétiquement, elle hoche la tête alors, lentement, je découvre ses lèvres. Libre de ses mouvements, elle s'éloigne de moi avec frénésie, se tourne pour me faire face et m'envoie un regard assassin, très en colère.
— Non, mais vous êtes fou ! hurle-t-elle. Vous rendez-vous compte de la peur que vous venez de m'infliger ? J'ai failli faire une attaque, bon sang !
Je tente une approche.
— Veuillez m'excuser pour cela, Elisabeth, mais lorsque je vous ai vu entrer, je me suis dit que c'était le moment idéal pour vous parler.
— En me surprenant de la sorte ?Je passe une main derrière mon crâne.
— Je reconnais que ma méthode est à revoir, mais c'était nécessaire.
Elle me scrute de longues secondes avant de croiser les bras sur sa poitrine en me lançant un regard que je n'arrive pas à déchiffrer.
— J'ai eu la peur de ma vie, j'espère que vous en êtes conscient, me reproche-t-elle.
Puis elle laisse tomber ses bras le long de son corps.
— Qu'importe, je ne peux pas rester là, ma sœur m'attend.
Pas question qu'elle s'en aille car je comprends très bien ce qu'elle tente de faire : fuir. Mais je ne la laisserai pas faire. Maintenant que nous sommes ici tous les deux, que je le revois après tant de jours, elle va m'écouter et nous allons parler. J'attrape son bras que je tire légèrement pour l'empêcher de faire deux pas.
— Vous ne fuirez pas, Elisabeth. Vous et moi allons parler.
— Je n'ai rien à vous dire, dit-elle d'une voix défaillante sans me regarder.
— Au contraire, vous avez tant de choses à m'expliquer. Notamment en me disant pourquoi vous n'avez répondu à aucune de mes lettres.
— Nous ne pouvons pas prendre le risque d'être vus ensemble, Edouard.Je l'attire à moi pour qu'elle me regarde.
— Ne dites pas de sottises, votre sœur et son époux nous ont donné leur malédiction et le labyrinthe n'est que très peu fréquenté, nous sommes donc tranquilles. Répondez-moi, Elisabeth : pourquoi ne pas m'avoir répondu ? N'imaginez-vous pas dans quel état j'étais pendant ces deux semaines ?
Elle baisse la tête, refusant de croiser mon regard. Son comportement me rend fou, j'ai une envie folle de la secouer comme un prunier, mais il n'est pas question que je me montre violent avec elle. Au lieu de cela, je pose ma main sur sa joue, sur laquelle elle blottit son visage tout en fermant les yeux.
— Pourquoi me faire cela, Elisabeth ? Avant la visite de votre beau-frère dans mes appartements, je le comprends, mais maintenant que nous avons leur accord, pourquoi... agir ainsi ?
Elle ouvre des yeux pleins de larmes et cela me serre tellement le cœur que j'ai du mal à ne pas la prendre contre moi pour la réconforter.
— Ma sœur... elle est malade, annonce-t-elle d'une voix brisée.
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Vices à Versailles - S'aimer est interdit tome 2
Romance1685. Jeune noble arrivée à la cour de Versailles il y a peu, Elisabeth Brailly, petite soeur de Louise, veut profiter pleinement de cette nouvelle vie dans ce château aux mille et une splendeurs. Elle veut tout savoir, tout voir, rencontre tout le...