différents ; karim benzema

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2 novembre 2019, 19h45
Théâtre du Châtelet, Paris

Maria Aguayo

Je me regarde une dernière fois dans le miroir. La robe noire chatoyante épouse mes courbes avec élégance, mes cheveux coiffés en une cascade de boucles soyeuses et mon maquillage soulignant mes yeux bruns. J'ai passé des heures et des heures entre les mains du coiffeur, du maquilleur et du styliste pour cette soirée. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, je me sens bien dans ma peau, comme si toute cette attention portée à mon apparence avait réussi à dissimuler les nuages sombres qui m'avaient tourmentée ces dernières semaines. Ce soir, je me retrouve un peu, je me sens enfin bien dans ma peau le temps d'une courte soirée.

- Tu es prête ? Me demande Karim veste de smoking en main.

- Oui fin prête, stressée mais prête.

- Ne t'en fais pas mon coeur, tu vas bien se passer.

Il embrasse le sommet de mon crâne et nous quittons ensemble l'hôtel dans lequel nous longeons pour la nuit. Pour Karim et moi ce soir, en cette soirée de remise du ballon d'or c'est notre première apparition publique en tant que couple. Il a tellement insisté pour venir, même s'il n'était pas en lice pour remporter un trophée ce soir. Il voulait que le monde sache enfin que nous étions ensemble. Je pense aussi qu'il souhaitait me changer les idées mais aussi montrer que toutes les rumeurs ne nous atteignent pas.

Et alors que nous pénétrons sur le tapis rouge entourés de gardes du corps qui font au moins deux fois ma taille et qui nous dirigent devant tous les photographes et journalistes qui nous attendent, je ressens les regards se tourner vers nous dès qu'ils nous remarquent. Tous semblent absorbés par le couple le plus en vogue du moment, le couple qui fait le plus parler de lui comme dirait certains médias, et qui est malheureusement composé de ma personne et de Karim. Lui, semble dans son élément, une main sur ma taille, il sourie et tape la pause aux photographes. Ce mec vit définitivement pour les caméras.

Les flashes crépitent, les photographes hurlent mon prénom pour obtenir la première photo du nouveau couple Benzema à un évènement officiel. Je tente d'afficher un sourire, mais je sens que cette attention excessive n'est pas vraiment ce que j'apprécie. La célébrité, ce n'est vraiment pas mon truc alors que Karim, lui, semble tout à fait dans son élément. Après tout, cela fait déjà plusieurs années qu'il est confronté à tout cela, il y est habitué et insensible. Et alors que je me perds dans ces pensées un sourire plaquée aux lèvres tentant de faire bonne figure, une personne sortie de nulle part m'assaille en me déversant de la farine dessus. Me recouvrant de la substance de la tête aux pieds et me plongeant dans l'humiliation la plus totale par la même occasion.

Je me retire précipitamment, cherchant refuge dans la loge. Entre les pleurs et les vêtements maculés de farine, je me sens écrasée par l'embarras et par l'envie de disparaître. Karim me rejoint, me serre contre lui pour me réconforter mais il a l'air tiraillé entre la peine et la colère.

- Tu m'avais promis que ça se passerait bien, j'éructe les yeux emplis de larmes.

- Je suis désolée Maria, je n'avais pas imaginé qu'une telle chose pouvait arriver.

- Tu aurais dû le savoir, je crache prise de colère.

Karim s'écarte de moi comme s'il avait été touché par le feu même si je sais au fond qu'il le fait pour me laisser respirer. Je fais les cents pas dans la loge essayant de ne pas exploser de colère ou de larmes. Me laissant tomber sur une chaise, la tête entre les mains je soupire bruyamment fatiguée de toute cette situation.