Chapitre 32

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TYLER

Les mots sont sortis tout seuls . Je lâche un juron , hors de moi pour lui avoir dit ça .

Qu'est ce qui m'a pris ?

Maintenant , elle m'observe avec de grands yeux ronds .

On reste là, à se regarder dans le blanc des yeux pendant quelques minutes jusqu'à ce que la pluie se fasse si intense qu'elle nous oblige à rompre notre duel de regard .

Maxine se lève et me dit :

- Je rentre avec toi .

Et elle me passe devant .

Je lui aurais bien dit non, laissé ici pour ce qu'elle a osé me dire mais une part de moi refuse de l'abandonner là , de l'abandonner tout court .

Nous marchons en silence jusqu'à ma voiture que je déverrouille. Puis nous nous engouffrâmes à l'intérieur .

Nous roulons une bonne dizaine de minutes sur des routes de campagne pommées avant que je m'insère enfin dans la circulation . Et c'est à ce moment-là , que le petit démon à côté de moi décide de rouvrir la bouche .

- Comment ça retrouver l'assassin de tes parents ?

Ma mâchoire se crispe et mes mains s'agrippent plus fermement au volant . Je ne répond rien .

- Oh je vois , monsieur me balance une bombe comme ça puis choisit de m'ignorer quand je demande à en savoir plus , très intelligent Tyler , bravo, continue-t-elle

Mon cerveau bouillonne, si elle ne se tait pas maintenant , je vais finir par craquer . Je me retiens déjà de toute mes forces de ne pas appuyer sur la pédale d'accélérateur pour rouler aussi vite que possible .

- La ferme , lui lançais-je

- Tiens , t'as retrouvé la parole , tu vas peut-être pouvoir répondre à ma question et m'expliquer . Je ne te lâcherais pas avant d'en savoir plus . Merde je me suis confiée à toi , tu pourrais t'ouvrir un peu à moi .

Je lui lance un regard noir puis reporte mon attention sur la route , la visibilité est vraiment merdique ce soir et la pluie ne cesse de s'intensifier .

- Cette cicatrice que t'as , elle vient de la nuit où tes parents sont morts ? Comment ça ils ont été assassiné ? T'étais là ?

- Oui, oui et oui , ça te va ? Maintenant boucle-là ! J'ai plus important à faire comme essayer de nous ramener vivant à la maison malgré cette pluie merdique , grondais-je .

J'espère intérieurement qu'elle a compris que je lui en dirais pas plus . Je suis incapable d'en dire plus .

Mes mains commencent à trembler sur le volant , j'essaye de me calmer . Je prends une grande inspiration et tente de ne pas laisser mes pensées prendre le dessus .

- Très explicite comme réponse . Mais en quoi ça a un rapport avec tes combats clandestins ? Tu te rends quand même compte que c'est débile ? Que tu te mets en danger et pourrais mettre en danger ton entourage ! Ces gars-là ont l'air vraiment dangereux .

- J'ai pas besoin d'une leçon de morale de la part d'une gamine qui ....

BRRRRRR

Un grondement retentit et un éclair fend le ciel deux secondes plus tard . Le bruit transperce mes tympans à tel point que je perd le contrôle de la voiture quelques seconde .

- Eh , fais gaffe , tu veux nous tuer ou quoi ! Hurle Maxine paniquée , puis vas y finis ta phrase , dis-moi le fond de ta pensée Tyler !

- Je contrôle articulais-je plus pour moi que pour elle

- Bien sûr , marmonne-t-elle

D'autres coups de tonnerre suivis d'éclairs arrivèrent.

Je vais pas tenir longtemps , je sens déjà mon souffle se saccader et l'air a de plus en plus de mal à passer dans mes poumons .

- Et si on reprenait notre discussion puisque monsieur contrôle . Alors j'attend , finis ta phrase ou expliques-moi ce que je veux savoir , je te lâcherais pas ! Reprend-t-elle quelques minutes plus tard .

- Tais-toi sil te plait, l'implorais-je

Mais elle continue de protester et d'insister . Sa voix et sa pression mêlée à l'orage me stresse encore plus . Je sens que je perds le contrôle . A présent c'est mon corps tout entier qui tremble , ma respiration est sifflante irrégulière tandis que des flashbacks de cette nuit-là m'assaillent de plein fouet . Mon coeur cogne fort contre ma cage thoracique , trop fort . Les coups de tonnerre s'enchaînent comme des coups de feu et les éclairs fendent le ciel.

Je me retrouve de nouveau , là-bas , la nuit de l'assassinat de mes parents

. J'étouffe .

Mes tympans implosent .

-Eh , tu m'écoutes ? Ca va ? TYLER ! S'écrie Maxine .

C'en est trop , il faut que je sorte d'ici et tout de suite . C'est comme si l'habitacle de la voiture se refermait progressivement sur moi et qu'il allait m'engloutir .

Je tourne alors brusquement .

- Tyler , qu'est-ce que tu fous !

Je m'arrête sur la bande d'arrêt d'urgence , sort en trombe de la voiture sans prendre la peine de répondre aux cris de Maxine qui m'intiment de revenir .

Je marche , marche comme pour fuir l'orage, pour fuir cette nuit, fuir Maxine , ma vie , mes angoisses .

Soudain une main m'agrippe le bras .

C'est Maxine .

Elle est complètement trempée , ses cheveux châtains sont à présent quasiment noir à cause de la pluie .

Elle plonge son regard rempli d'inquiétude dans le mien .

- Attend, Tyler , qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Un autre coup de tonnerre retentit suivis encore d'un éclair , j'entend la voix désespérée de Maxine m'appeler mais rien n'y fait. Je ne respire plus. Je tombe à genoux , les mains plaquées sur mes oreilles dans l'espoir de ne plus entendre l'orage , que les visions de cette nuit disparaissent une bonne fois pour toute .

Je ferme les yeux, essayant de reprendre mon souffle quand je sens des mains chaude se poser sur les miennes . Une chaleur réconfortante se répand dans tout mon corps .

- Ouvre les yeux Tyler, je suis là , respire, murmure Maxine

Je fais ce qu'elle me dit . Et je le la vois , là devant moi , me toisant de ses pupilles marrons .

Un autre coup de tonnerre se fait entendre et je frémis .

- Eh, imagine que mes mains te protègent des sons de l'orage , ok ? Je suis là , répéta-t-elle en boucle . Tu n'es pas là-bas, tu es en sécurité .

Je tente de reprendre mon souffle . J'inspire quand elle me le dit , toujours en la regardant droit dans les yeux . Puis expire quand elle me le dit .

Une fois ma respiration redevenue un peu normal bien qu'encore saccadée . Je continue de la toiser puis mon regard tombe vers ses lèvres dont j'aimerais beaucoup savoir le goût .

- Eh puis merde , marmonnais-je

Et je fonds sur ses lèvres . Elle répond tout de suite à mon baiser et nous nous embrassons sur une bande d'arrêt d'urgence, au milieu de nul part , sous l'orage , trempés.

Une explosion de sensations s'opère en moi. J'en ai embrassé des filles mais elle , elle me fait un si grand effet . Une chaleur s'empare de tout mon corps et nous frissonnons de plaisir .

J'en oublie totalement mes angoisses et profite de ce moment à fond .

OrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant