Chapitre 57

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TYLER

Nous voilà devant mon ancienne maison , celle qui abrite autant de souvenirs heureux que de souffrance .


Dix ans que je n'avais pas remis les pieds dans cet endroit et pourtant j'aurais pu . Tom m'avait dit que la maison n'avait jamais été revendu et qu'elle a fini par être abandonnée .

En même temps qui voudrait d'une maison dont les ex-propriétaires se sont fait assassinés , qui plus est dedans ?

Après tout ce que je viens d'apprendre , j'ai d'abord pensé à mes parents et donc foncé au cimetière en espérant que ça me calme un peu . Même si ça peut paraître lugubre, quand je suis devant leur tombe, j'ai l'impression de les sentir , qu'ils sont un peu avec moi , puis c'est aussi une façon de me prouver que jamais je ne les oublierais .

Quand j'étais plus petit je venais souvent ici pour raconter mes journées à mes parents – ironique , quand on pense que j'ai mis près de six mois après l'enterrement avant de réussir à me rendre au cimetière - seulement après, c'est devenu une routine .

Avec Tom , à chaque anniversaire de leur mort – j'aime vraiment pas ce mot , ça m'a toujours donner l'impression que c'était comme fêter la mort des autres car un anniversaire est censé se fêter alors que la perte d'une personne se pleure – nous allions sur leur tombe .

Enfin bon , je ne risque pas d'y retourner avec lui vu ce que j'ai appris .

Toutes les fois où je me suis rendu au cimetière , je n'ai pas pensé une fois à retourner dans mon ancienne maison, mais aujourd'hui quand je suis passé devant celle-ci en voiture pour me rendre au cimetière , que j'ai vu leur tombe , c'est comme si un déclic s'était déclenché en moi .

Et me voilà maintenant devant le lieu de tout mes cauchemars .

Enfin , elle n'est plus tout à fait pareil .

La porte est restée telle quelle , c'est à dire complètement enfoncé , trace de l'intrusion de Marco pour commettre le meurtre . En ce qui concerne la devanture , elle ,qui était beige est maintenant noircie et complètement tagué de trucs du genre : La maison hantée , la maison maudite ,attention ne pas entrer , meurtre ...

Cet endroit est sûrement devenu le défi de tous les gosses du coin, rentrer dans la maison et la visiter sans avoir la frousse .

Pour finir, une bande rouge et blanche entoure la maison .

Je reste un long moment à la fixer , je ne suis même pas encore entré que des flashbacks de cette nuit-là reviennent , mais pas que... des souvenirs plus doux s'impose aussi à moi comme nos soirées télé , regarder les étoiles dans le ciel allongé dans le jardin , quand j'essayais de faire du baseball dans la maison, le noël où mes parents m'ont offert ma première planche de surf ...

Je déglutis difficilement quand je sens une main s'enrouler autour de la mienne . Ce simple contact me provoque une décharge électrique dans tout le corps .

- Tu n'es pas obligé d'y aller , on peut rentrer si tu veux, me dit doucement Maxine .

Je suis été tenté de dire oui et si j'avais été seul , je ne serais probablement même pas venu . Mais , la présence de Maxine me rassure et me donne le courage dont j'ai besoin pour affronter un pan de mon passé .

C'est comme ça tout le temps, quand je suis avec elle , je ressens ce besoin de me surpasser , de la protéger, je me sens assez fort pour affronter le monde entier et aujourd'hui j'ai assez de volonté pour pénétrer dans cette maison , je crois que comme elle avec le lieu de l'accident , j'ai besoin de retourner dans cette maison pour y affronter mon passé et peut-être qu'avec ça , je commencerais réellement à guérir .

- Non, il faut que j'y aille , lui réponds-je.

Elle hoche la tête et je lui tiens fermement la main lorsque nous passons la porte de la maison .

Un nuage de poussière nous asphyxie et nous provoque à tous les deux une horrible quinte de toux . Pas étonnant cela fait près de dix ans que cet endroit est à l'abandon . La plupart des meubles semblent avoir été vendu . Certaines des vitres sont cassées et avec les murs, présentent l'impact des balles que mes parents ont réussi à esquiver avant d'être touché .

Nous entrons dans la cuisine où il ne reste que les débris d'une pauvre chaise en bois . Dire qu'avant , cet endroit de la maison était si animé , je me souviens encore de maman engueulant papa car il avait de nouveau fait cramé le repas, ou quand j'aidais maman à faire des crêpes .
A chaque pièce que nous traversons , des souvenirs se ravivent dans ma mémoire : les plateaux télés, les rires, les coins lecture..

Nous montons ensuite l'escalier en bois qui a été a moitié mangé par les mythes ou je ne sais quel insecte .

- Est-ce que c'est..c'est ici que tu t'es fait tiré dessus ? Me demande en Maxine en passant son doigts sur un impact de balle sur l'une des marches de l'escalier .

J'hoche la tête .

En entendant les flic , Marco a tiré deux fois sans vraiment visé , la première balle m'a raté tandis que l'autre est allée se loger dans mon épaule .

En arrivant à l'étage , j'ouvre la porte de la chambre de mes parents , avant les murs était de couleur vert , mon père n'aimait pas du tout , il aurait préféré quelque chose de plus sombre. Aujourd'hui , la peinture est complètement craquelée et a même disparu à certains endroits .

Je referme rapidement cette porte, je ne me sens pas de rester aussi longtemps dans cette pièce .

Nous nous rendons ensuite dans ma chambre, celle que j'ai occupé durant sept ans de ma vie .

Cet endroit a dû me voir dans tous les états possibles .

Je reste figé pendant quelques minutes ,observant chaque recoin de mon ancienne chambre .

- Je descend en bas , rejoins-moi quand tu as finis , me dit-elle d'une voix douce .

J'entend ses pas qui descendent les escaliers .

Un souvenir me sort de ma transe .

Quand j'étais petit je cachais mes dessins sous une petite planche de bois sous mon lit, curieux je vais regarder si elle y ait toujours .

Je tâte par terre avant de trouver une planche de bois plus surélevée par rapport aux autres .

Je la soulève et prend la pochette qui se trouve en dessous . Je n'en reviens pas qu'elle soit toujours là , même après toutes ces années.
Elle est couverte d'une épaisse couche de poussière prouvant son ancienneté . Je l'époussette avec ma main , laissant apparaître sa couleur orangée puis je l'ouvre . A l'intérieur, gisent de nombreux dessins . Certains , représentant des paysages comme le lac où on allait chaque dimanche avec mes parents , le restaurant de Jelly , le centre ville, tandis que d'autres dépeignent des personnes et des animaux , moi et mes parents , notre ancien chat , Tom et mon père , mes amis de l'école maternelle, de l'école primaire ...

Dessiner à l'époque était un échappatoire mais après la mort de mes parents , j'ai complètement arrêté .

- Tyler ..

La voix de Maxine m'appelant me sort de mes pensées .

- J'arrive , criais-je d'en haut .

Je remets la pochette à sa place , il faudra que je montre ces dessins à Maxine un de ces quatre .

Je descends en trombe l'escalier avant de m'arrêter net sur l'avant- dernière marche . Une impression de déjà vu me tord l'estomac.

Dans l'entrée se trouve un homme aux cheveux sombres ,peuplés de quelques mèches grises et aux yeux tout aussi noirs, un flingue à la main, pointé tout droit sur Maxine .

- Tiens , nous t'attendions , lance Marco en souriant .

OrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant