Elle était restée

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L'air me manqua, et je lui tournais le dos alors que je partais de la Grande Salle. Il fallait que je sorte de là. Il me fallait de l'air. Il fallait que je respire. Elle avait toujours su. Elle n'avait jamais oublié. Des frissons parcoururent l'intégralité de mon corps alors que je marchais aussi vite que possible hors de la Grande Salle, les pensées s'enchaînant dans mon esprit. Elle s'était mise intégralement nue devant moi, dans les vestiaires de Quidditch, juste après que je lui ai tout raconté, et que je pensais qu'elle avait oublié.

- Est-ce que tu es si désespérée que je te touche que ça ?

- Oui, avait-elle répondu avec à la fois du désir et de la tristesse dans la voix.

Et je lui avais donné ce qu'elle voulait. Elle s'était jouée de moi. Elle s'était mise nue devant moi, à me supplier de la toucher, alors qu'elle savait. Ce n'était pas réel. Était-ce simplement une mission ? N'étais-je qu'une porte d'entrée dans le camp de son ennemi ?

- C'est ça que tu veux ?

- Oui, avait-elle encore répondu alors que son corps nu ondulait contre moi.

Cela n'avait pas le moindre sens. Elle venait d'apprendre que j'étais un Mangemort, et visiblement elle ne l'avait jamais oublié. Je sortais de la Grande Salle alors que j'hyperventilais, ma respiration se faisant difficile. Elle savait ce que j'étais. Elle savait ce que j'étais, et elle avait fait cela.

- Tiens, ton stupide livre, tout ça pour avoir une stupide note aussi médiocre que ta capacité émotionnelle !

- Qu'est-ce que c'est censé signifier ?

- Oh, je n'en sais rien Malefoy, si tu es si intelligent que ça peut-être auras-tu fais un lien entre ta prise de distance soudaine avec moi après t'être montré honnête et vulnérable pendant, oh attention, 30 secondes montre en main !

Et elle savait. Tout ce temps, elle savait. Quand elle était venue au bal avec Weasley, elle savait. Quand elle m'avait laissé la toucher au milieu de la Grande Salle alors qu'il était là, elle savait. Ça n'avait pas le moindre sens.

- Tu veux vraiment jouer à ça, Granger ? Tu veux vraiment que je te touche, malgré Ron ?

- Oui.

Elle m'avait poussé à faire tout cela. Tout le long, elle savait. Et elle m'avait poussé à faire tout cela. Tout avait-il été faux ? Avait-elle tout manipulé pour je ne savais quel objectif ? J'arrivai finalement dans la cour du château, et tentai de prendre une profonde inspiration alors que l'air froid frappait mon visage. Mais les pensées se succédaient en moi sans que je ne puisse les contrôler. Parce que ça n'avait pas le moindre putain de sens.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Dumbledore a dit que c'était la magie de tu-sais-qui.

- Comment tu savais ? Quand tu m'as sauté dessus, comment tu savais ?

Elle, elle savait, et elle était quand même venu me demander. Cherchait-elle à m'offrir l'occasion de lui dire à nouveau ? Cherchait-elle à savoir si c'était de mon fait ? Et quand elle m'avait lu ce conte qui était soi-disant son préféré, à propos d'un putain d'elfe tourmenté qui était dans un environnement nocif pour lui. Est-ce que tout avait été calculé ?

DollhouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant