Son Salut

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En première année, Pansy Parkinson n'était pas très sûre de qui était ce petit garçon timide et mystérieux qui ne la regardait jamais dans les yeux, mais dont elle sentait pourtant toujours le regard sur elle. Cependant, au fur et à mesure de cette toute première année-là, elle s'était sentie attendrie de la façon dont il se comportait avec Drago, et avec Drago seulement à l'époque. Cela lui avait donné l'impression qu'il était spécial, ce Drago, et elle s'était rendue compte qu'à ses yeux, à ce petit Theodore mystérieux, elle était spéciale aussi quand il s'était battu avec un élève de quatrième année qui s'était moqué de sa coupe de cheveux.

En deuxième année, un soir où elle n'arrivait pas à dormir, elle était descendue dans la salle commune pour lire auprès du feu, et elle avait vu Drago et Theo en train de travailler ensemble. Elle s'était assise dans les escaliers, et elle avait observé la scène sans faire le moindre bruit pour ne pas être repérée. Elle s'était sentie passionnée par la façon dont Theodore essayait tant bien que mal de comprendre ce que Drago essayait de lui expliquer, et elle avait trouvé cela touchant qu'il comprenne si peu des théories qui elle, lui semblaient si simples. Plusieurs fois cette année-là, elle s'était levée en pleine nuit pour observer ce spectacle, et elle n'en avait jamais parlé. Elle se sentait simplement apaisée, sans à l'époque pouvoir expliquer pourquoi, lorsqu'elle voyait son visage concentré, ses sourcils froncés, et sa vulnérabilité la plus totale dont il ne faisait autrement jamais preuve quand il disait à Malefoy « je ne comprends pas ». Elle se souvenait le soir où il lui avait expliqué ce qu'il avait vécu toute son enfance avec son père, et la façon dont elle avait senti ses entrailles se nouer en elle. Elle se rappelait la façon dont elle l'avait regardé, sans qu'il ne soit capable de lui rendre ce regard, et elle se rappelait la rage immense qu'elle avait senti dans son si petit corps, et la force avec laquelle elle avait eu envie de faire payer à son père. Et puis, quelques instants plus tard, elle s'était demandé comment de telles atrocités avaient pu arriver à un garçon aussi incroyable que lui.

En troisième année, lorsque les filles avaient commencé à tourner autour de Theo qui avait bien grandi, et qui faisait désormais parti de l'équipe de Quidditch, elle avait aimé la façon qu'il avait de les ignorer royalement. Elle aimait la façon dont ses yeux la suivaient partout, elle, peu importait où elle allait, sans jamais la regarder directement. Elle se sentait protégée. Elle avait commencé à provoquer des bagarres avec des garçons plus âgés, peu importait où elle était, parce qu'elle était toujours fascinée de la façon dont Theodore apparaissait soudainement, parfois alors qu'elle ne savait même pas qu'il était là, et elle adorait regarder les muscles qu'il commençait à développer se mettre en action alors qu'il terrassait tous ceux qu'elle avait intentionnellement énervés. Elle adorait la façon dont il passait toujours son bras autour d'elle, alors que ses ennemis gisaient sur le sol, lorsqu'il repartait avec elle une fois qu'il avait mis à terre ceux qu'elle avait provoqué. Elle n'avait pas besoin de Theo pour se défendre, mais elle adorait tellement voir la bête en lui se mettre en action lorsqu'elle était menacée qu'elle continuait. Et elle savait, sans le moindre doute, qu'il n'y avait aucune autre fille dans cette école pour qui il laisserait la bête en lui sortir.

Elle se sentait absorbée, en quatrième année, lorsque Theo donnait des conseils avisés à Blaise et Drago quand ces derniers racontaient leurs expériences de vie. Elle pouvait l'écouter parler pendant des heures, et elle se demandait comment quelqu'un qui avait vécu tant d'atrocités pouvait être si sage et raisonné. Il lui semblait que Theo avait l'intelligence de la vie, et elle trouvait cela cent fois plus attirant que l'intelligence académique. Elle était passionnée par la façon dont il repoussait sans cesse toutes les filles qui l'abordaient, tandis que leurs deux meilleurs amis racontaient les conquêtes qu'ils enchaînaient. Elle trouvait cela incroyablement séduisant, à quel point lui n'avait pas besoin de ces filles, et à quel point il s'en foutait de les rendre toutes folles, parce que ses yeux étaient constamment rivés sur Pansy, quand bien même il n'avait encore jamais rencontré son regard directement. Elle adorait également la façon dont il riait lorsqu'elle se permettait de faire l'humour le plus noir qu'elle avait en elle, où la façon dont il souriait discrètement lorsqu'elle lançait une pique sanguine aux autres élèves. Il lui semblait qu'il n'existait aucun sourire, et aucun rire sur cette planète qui était plus beau que le sien. Elle adorait la façon dont il avait paniqué, lorsque Blaise ne l'avait pas rattrapée alors qu'ils jouaient au Quidditch avec elle pour balle, et la panique qu'elle avait lu dans ses yeux lorsqu'il regardait son corps sur le sol après avoir foncé en piqué sur elle en un quart de seconde. Elle se souvenait que pendant quelques minutes, elle ne sentait même plus les douleurs physiques de son coccyx brisé, alors qu'elle lisait sur son visage à quel point il ne supportait pas l'idée qu'elle ait mal, ou que du mal lui soit fait. Elle se rappelait s'être demandé, à cet instant, ce que Theodore Nott ferait à son oncle, s'il l'apprenait un jour, et elle se rappelait avoir senti pour la première fois un apaisement dans son âme à cette pensée. Elle se remémorait la façon dont il avait délicatement passé ses bras musclés sous son corps allongé sur le terrain de Quidditch, et la facilité avec laquelle il l'avait soulevée du sol sans autre forme de procès. Elle se rappelait la sensation de son poitrail contre elle, et la sécurité qu'elle avait ressentie dans ses bras. C'était la première fois depuis très longtemps qu'elle s'était sentie en sécurité dans les bras d'un homme. Elle se souvenait également la délicatesse avec laquelle il l'avait déposée sur un lit de l'infirmerie, et la violence avec laquelle il avait défoncé la porte de la chambre de Madame Pomfresh en hurlant que Pansy avait besoin d'aide immédiatement. Elle s'était sentie importante pour lui, et elle savait qu'elle l'était, même s'il était incapable de le lui dire.

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