Intense

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Nous avions repris les entraînements d'occlumencie à un rythme bien plus soutenu. Nous étions début décembre et il ne demeurait plus que quelques jours qui nous séparaient de nos retrouvailles avec le Seigneur des Ténèbres. Pansy était désormais parfaitement calée en la pratique, et Blaise l'était presque tout autant que nous. Nous nous creusions tous les méninges pour trouver un moyen incroyablement rapide pour rendre Theo soudainement aussi doué que nous autres.

- Et si tu pénétrais son esprit en même temps que le Seigneur des Ténèbres pour permettre à Theo de rester présent ? me proposa Pansy, assise par terre au milieu de la Salle sur Demande.

- Il m'y trouverait immédiatement, répliquai-je alors que j'avais déjà songé à cette option, et je ne suis pas sûr qu'il appréciera de m'y trouver, et encore moins de découvrir que je suis un bon legilimens sans qu'il n'en ait été informé.

- Surprise motherfucker, plaisanta Blaise alors que l'ambiance devenait pesante face aux échecs répétitifs pour permettre à Theo de demeurer dans son esprit.

Il fallait trouver le moyen d'ancrer Theo dans le présent sans qu'il ne soit tenté de partir on ne savait trop où dans son esprit. Tout ce qui concernait Granger était vif dans sa tête, et le Seigneur des Ténèbres se ferait un plaisir de découvrir tout cela et d'agir en conséquence. Et il était hors de question pour moi d'effacer ces souvenirs de l'esprit de la personne la plus importante au monde pour moi. Il fallait trouver une autre solution, et il fallait la trouver vite. Très vite.

- Pansy et Blaise, tenez chacun une main de Theo fermement pendant que je pénètre son esprit, proposai-je alors. Ce ne sera certes pas possible s'il décide de faire un tour dans sa tête, mais si ça peut nous aider à trouver le moyen d'y arriver d'ici-là, autant essayer.

Nos deux amis s'assirent juste à côté de Theo qui se tenait sur le sol face à moi, et il serra la main de Pansy de sa main droite, et celle de Blaise de sa main gauche, les laissant reposer sur ses genoux. J'acquiesçai vers lui :

- Ferme les yeux, et concentre-toi sur les sensations physiques de leurs peaux contre la tienne.

Je pénétrais son esprit alors qu'il demeurait présent un instant, et soudainement un des souvenirs de Theo s'imposa violemment à moi sans que je ne puisse décider de le voir, ou de le repousser.

Mon père n'avait pas eu le choix, il devait partir pour le travail. Il avait été obligé de m'emmener chez les Malefoy même si cela n'avait pas été prévu. Je me doutais que ce déplacement pour le travail n'avait pas été organisé au préalable, sinon il ne se serait jamais permit une telle chose en sachant que j'allais voir d'autres personnes que lui prochainement. Il me tenait fermement par le poignet alors qu'il me dirigeait vers leur pièce principale tandis que je n'y voyais quasiment rien.

- Theo ! s'exclama Drago avec entrain.

Je ne le voyais pas, mais je savais qu'il était content de me voir. Je l'entendis courir vers moi, et les battements de son cœur qui s'accélérèrent soudainement m'apprirent qu'il pouvait voir ce que moi, je ne voyais pas. Il s'arrêta de courir immédiatement. Je sentis l'odeur de Madame Malefoy sur ma droite, près de moi, et le rythme saccadé de sa respiration.

- Que lui est-il arrivé ? demanda-t-elle à mon père avec une inquiétude ainsi qu'une colère transparente dans la voix qu'elle ne pouvait dissimuler.

La poigne ferme de mon père lâcha mon poignet, mais je ne bronchais pas. Je n'avais que six ans et demi. Où pouvais-je aller pour lui échapper ?

DollhouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant