L'alcool avait bon dos. C'était une bonne excuse, une belle protection, un laissé-passé qui n'était rien de moins que cela : une putain d'excuse. C'était facile de me dire que ce n'était pas grave, que j'étais juste aller trouver Granger, et que nous avions partagé, encore, un moment que nous n'aurions pas dû partager. C'était facile de me dire que ce n'était que l'alcool, et que je reprenais le contrôle, et que bien qu'avec beaucoup de difficultés, elle et moi c'était bel et bien terminé. Oui, ça, c'était facile. Ce qui l'était moins, cependant, c'était les souvenirs alliant Theodore et elle. Les souvenirs de mots que Theo lui avait adressés, la façon dont il avait avoué croire en elle, et en nous. La mélodie de leurs rires se mélangeants. L'image d'eux se souriant, plaisantant ensemble, riant ensemble. Presque tout le long de notre rencontre, j'avais été honnête et réel avec elle. Mais ce n'était toujours qu'elle et moi. Quelque chose de secret. Quelque chose de côté. Quelque chose qui ne se mélangeait pas au reste de ma vie. Quelque chose, d'une certaine façon, qui n'était pas vraiment réel. Quelque chose d'à part qui n'avait pas vraiment d'influence sur le reste. Mais ce soir-là, je l'avais faite rentrer dans la dimension la plus réelle, la plus intime, et la plus précieuse de ma vie. Oui, elle avait côtoyé mes amis le temps de quelques minutes quand elle avait trouvé la solution pour que je parvienne à entraîner Theo à l'occlumencie. Mais cette fois-ci, c'était différent. C'était lui, juste lui, dans le contexte le plus intime qui puisse être. Comme lui et moi étions toujours, lorsque nous étions seuls, si nous mettions de côté le fait que nous étions absolument et complètement déchirés. Je l'avais faite rentrer dans la sphère la plus précieuse de ma vie, je l'avais laissée rencontrer la personne la plus importante au monde pour moi, et je les avais laissé échanger sans imposer de limites, en laissant à chacun la liberté d'exprimer de nos situations ce qu'ils voulaient et pensaient réellement. Et cela, tout cela, c'était bien plus difficile de se dire que ce n'était pas grave. Parce que c'était quelque chose que je ne pouvais plus enlever. C'était quelque chose que je ne pouvais plus reprendre. C'était quelque chose que je ne pouvais pas effacer. Je pouvais utiliser l'alcool autant que je le voulais et m'arranger avec moi-même pour me faire croire que ce n'était pas grand-chose, que je n'étais pas amoureux, je pouvais me dire que c'était simplement du sexe lunaire comme je n'en avais jamais expérimenté et une femme brillante, oui, tout cela je pouvais me le dire autant que je le voulais dans le passé. Mais j'avais voulu qu'elle soit là, avec moi, quand Theo nous avait rejoint. J'avais voulu qu'elle reste à côté de moi, et j'avais voulu qu'elle puisse échanger avec lui, avec nous. J'avais voulu qu'elle reste là, alors qu'elle-même avait à plusieurs reprises proposer de partir, et j'avais désiré qu'elle passe un réel moment avec mon frère. J'avais voulu leur donner l'opportunité de parler, de parler en vrai, sans se retenir, sans se mettre de barrière, sans se censurer. J'avais voulu les entendre rire et les voir se sourire, et j'avais voulu que ces deux parties de ma vie fusionnent en une. J'avais voulu enlever les barrières épaisses qui séparaient Granger du reste de ma vie, et je l'avais fait. J'avais voulu enlever les barrières qui séparaient Granger du reste de moi, et je l'avais fait. J'avais voulu enlever les barrières qui séparaient Granger de la partie la plus importante de moi et de ma vie, et je l'avais fait. Et cela, l'alcool, les excuses et l'intellectualisation, tout cela, rien ne pouvait l'effacer. Alcool ou non, j'avais voulu qu'elle rencontre Theo. J'avais voulu qu'elle le rencontre vraiment. Et les souvenirs de ce qu'ils s'étaient dit, les images de leurs visages se souriant, le son de leurs rires, et la façon dont Theodore avait été ouvert, à l'aise et joueur avec elle comme il ne l'était jamais avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas depuis au moins des années, tout cela me hantait encore, quand bien même l'alcoolémie dans mon sang était redescendue.
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Dollhouse
FanfictionSuite aux multiples échecs de son père pour mener à bien les tâches données par le Seigneur des Ténèbres, Drago Malefoy se voit dans l'obligation de le remplacer dans ses rangs. Ses plus proches amis, Pansy Parkinson, Blaise Zabini et Theodore Nott...