Le deal

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RAPPEL : Je l'ai écrit au premier chapitre de cette fanfiction, mais ça commence à dater, et en discutant avec des lectrices, je me permets de vous rappeler que : pour les besoins de cette fanfiction il n'y a PAS d'horcruxes ! Bonne lecture et puisse le sort vous être favorable <3

Je passai l'entrée du manoir et pénétrai à l'intérieur du salon dans lequel Blaise et lui attendaient dans le silence le plus total. Assez d'heures étaient désormais passées pour que leurs potions ne fassent plus effet, et ils m'attendaient. Leurs visages demeuraient pourtant aussi douloureux et épuisés par cette vie que ceux que j'avais quitté. Avec précaution et méfiance, Theodore se leva du fauteuil, dans l'expectative. Il l'avait senti. Je ne voyais plus que lui, et mon cœur se mit à battre violemment dans mon poitrail. Ses grands yeux bleus trouvèrent le corps que je portais contre moi, fixant sa poitrine avec incrédulité. La poitrine de Pansy qui se levait alors que de l'air parvenait jusqu'à ses poumons.

Lentement, ses yeux allant du haut de sa poitrine jusqu'à son ventre dans un mouvement de va et vient répétitif, il s'approcha de nous, sa bouche entre-ouverte. Il ne croyait pas ce qu'il était en train de voir. Il entendait son cœur battre. Il voyait sa poitrine se soulever. Il sentait son odeur revenir doucement. Elle demeurait inconsciente, mais elle était vivante. Seulement il ne savait pas encore à quel point c'était là un cadeau empoisonné que je lui amenai.

Mes yeux demeuraient fixés sur mon frère alors que je portai devant ses yeux incrédules le corps réanimé de la femme de sa vie. Il ne comprenait pas, stupéfait, mais il le voyait pourtant avec ses propres yeux. Elle était bel et bien en vie à nouveau. Et soudainement, ses sourcils se froncèrent discrètement, et ses magnifiques yeux bleus qui continuaient de sonder sa poitrine se remplirent de larmes. Un soupir libérateur s'échappa de ses lèvres et au même instant il tomba à genoux devant moi. Mon propre visage se tordit, lui sous la douleur, et je le rejoignais sur le sol pour déposer Pansy à ses pieds. D'épaisses et lourdes larmes perlèrent sur ses joues alors qu'il demeurait interdit, les bras reposant le long de son corps agenouillé devant elle, ses yeux fixant sa poitrine qui continuait de se soulever et de se rabaisser, sa bouche grande ouverte alors qu'enfin, il s'autorisait à respirer à nouveau. Blaise demanda ce qu'il se passait, lui qui n'avait pas les sens aussi développés que Theo, et lorsqu'il comprit finalement il se laissa tomber sur le sol pour nous rejoindre, et pleura de joie en embrassant le visage inconscient de sa meilleure amie. Et Theodore pleura. Il demeura interdit, ses yeux ne regardant rien d'autre que sa poitrine qui continuait, encore et encore, de s'abaisser et de se soulever, et cette fois c'était des larmes de joie, des larmes de soulagement, des larmes d'extase qu'il pleurait. Et moi, mon cœur se brisait de ce qu'il me restait à lui annoncer.

- Theo, tentai-je doucement alors que ses yeux ne se détachaient pas de la poitrine de Pansy.

Je sentis des larmes perler sur mes propres joues alors que je le voyais retrouver de la vie, tandis que je savais que j'allais devoir la lui reprendre, cette vie-là. Je voulais le lui laisser, cet instant. Je voulais la lui laisser, cette joie incrédule qui accompagnait l'impossible que j'avais accompli pour lui. Mais chaque seconde qui passait durant laquelle il se permettait ce bonheur, ce soulagement, cette réparation de lui-même, signifiait que je le détruirais plus encore.

- Theo, chuchotai-je encore en sa direction tandis que les larmes ne cessaient de perler ni sur ses joues, ni sur les miennes.

Mais il n'était pas vraiment avec moi, cette fois non plus. Je venais de lui ramener sa Pansy. Je venais de lui ramener, vivante, la femme qu'il avait vu mourir sous ses yeux. Celle sans qui il ne pouvait pas survivre. Après la nuit que nous venions de traverser, après les enfers qu'il avait déchaînés, je la lui ramenai. Mais l'histoire ne s'arrêtait pas là, et plus j'attendais, plus je le blesserai. Mais il ne détournait pas ses yeux inondés de la poitrine de sa bien-aimée.

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