L'espoir

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J'avais décidé de me préoccuper de Theo et Pansy plutôt que de me questionner sur ma propre vie personnelle, cela me permettait de mettre de côté la justesse des mots que Theodore m'avaient soumis la veille. Je n'étais pas peu fier, je devais l'avouer, d'avoir réussi à lui clouer le bec. Je considérai qu'après ce que je lui avais dit il n'y avait plus rien qui pouvait se mettre entre Pansy et lui, et j'avais décidé que mon ami serait heureux. Il n'y avait pas grand-chose que je pouvais faire pour son passé, j'avais fait ce que j'avais pu à ce sujet lorsque nous étions enfants, mais je ne pouvais pas effacer ce qu'il avait vécu, et je ne pouvais pas non plus effacer les conséquences que tout cela avait sur lui aujourd'hui. Par contre, je pouvais l'aider à dépasser ses peurs, et je pouvais l'aider à se jeter à l'eau avec la personne qu'il aimait le plus sur cette terre. Je pouvais l'aider à accéder au bonheur, à l'heure actuelle. Et j'avais décidé que c'était là ma mission. Ce dimanche matin-là, j'avais prétexté avoir à faire avec Blaise à la bibliothèque, et nous étions partis tous deux en direction de celle-ci. Nous nous étions assis dans un coin reculé, et je lui avais chuchoté :

- Je vais avoir besoin que tu chauffes Pansy.

Il avait haussé les sourcils et m'avait adressé un large sourire :

- Alors celle-là je m'y attendais pas, répliqua-t-il alors.

Je levai les yeux au ciel tandis qu'il continuait :

- Mais je vais devoir décliner l'invitation, je n'ai pas envie de finir en morceaux découpé par Nott et envoyé bout par bout à ma tendre mère Malefoy, acheva-t-il.

Je pouffai et lui frappait gentiment l'épaule.

- T'es con, commentai-je avec un sourire.

- Vraiment ? Tu crois qu'il ne le ferait pas ? enchaîna-t-il en me regardant avec de grands yeux ronds.

J'ouvris la bouche pour répondre machinalement que non, puis me ravisai. Je n'étais pas totalement sûr qu'il avait tort. Je chassai plutôt le sujet d'un geste de la main et nous recentrai :

- Ce n'est pas le sujet, chuchotai-je en me penchant plus amplement vers lui, je crois qu'il va y aller, avec Pansy, commençai-je alors.

Il laissa sa bouche grande ouverte exprimer son étonnement.

- Comment ça, y aller ? me demanda-t-il de préciser. Genre, y aller, aller ?

J'acquiesçai en sa direction, et sa bouche s'ouvrit d'autant plus.

- Non ! s'exclama-t-il alors que les élèves autour de nous nous lancèrent des regards noirs pour que nous parlions moins fort. Roh ça va, leur adressa-t-il en chuchotant, concentre-toi sur ta potion d'Amortensia toi, t'y es pas encore hein, cracha-t-il au visage d'une fille peu attrayante quelques tables plus loin qui lui faisait « chut » de la main.

Il me refit face, son expression de surprise la plus totale toujours ancrée sur son visage.

- Je lui ai parlé hier soir, racontai-je alors en murmurant sur un ton plus bas, et je crois que j'ai réussi à le décider à passer le pas, il n'a plus rien trouvé à me dire à la fin de la discussion, j'ai démonté chacun de ses arguments qu'il avait de ne pas le faire, avouai-je avec fierté.

- Mais non ! continua-t-il en gardant sa bouche grande ouverte. Attends, attends, attends, reprit-il alors, tu veux dire que vous avez explicitement parlé de pourquoi il ne saute pas le pas avec elle, et que tu as réussi à lui faire fermer sa gueule ? Genre t'as réussi à faire fermer sa gueule à Theodore Nott ? Genre il avait plus rien à dire ?

DollhouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant