Putain de mienne

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Blaise avait donc organisé une petite soirée dans notre salle commune à la demande de Pansy, mais cela était avant les derniers événements. Avant que je ne reçoive la lettre de ma mère. Avant que je ne pète les plombs sur Theodore. Le lendemain après que Pansy avait elle-même injustement pété les plombs sur lui. Quelques jours après qu'il ait assassiné l'agresseur de Pansy. Juste après avoir apprit que l'amour de sa vie avait été victime de viol. Juste après avoir dû torturer une pauvre femme pour avoir des informations sur l'Ordre. J'avais donc décidé d'aller trouver Pansy dans son dortoir alors qu'elle se préparait pour ladite soirée, sous les regards intrigués des autres filles de son dortoir. Certaines semblaient trouvé que c'était là une bonne surprise, mais Pansy les pressa en un regard de foutre le camp et de nous laisser en paix, et elles l'avaient fait.

- Tu es magnifique, commentai-je en la trouvant dans une robe verte fluide qui la mettait en valeur.

Elle m'avait remercié, et m'avait sans plus tarder demander pourquoi j'étais là, seul. Elle se doutait que ce n'était pas pour la complimenter sur sa robe.

- Ecoute je sais que tu es amoureuse de Theo et que tu n'en peux plus d'avoir à l'attendre, et je l'entends totalement mais...

- Si tu es venu me demander de ne pas le provoquer ce soir, tu n'as pas besoin de le faire, me coupa-t-elle avec douceur.

Je levai les yeux vers elle alors qu'elle se recoiffait dans son miroir.

- Comme tu le dis, je l'aime, expliqua-t-elle. Et je suis bien consciente de tout ce qu'il a traversé ces derniers jours. Je ne compte pas le mettre en difficulté alors que... alors qu'il vient de se passer beaucoup de choses qu'il a dû encaisser, parce qu'il encaisse toujours. Sans ne jamais rien dire. Sans jamais se plaindre. Il a le droit à une pause, conclu-t-elle alors.

J'acquiesçai à ses mots, soulagé de ne pas avoir à le lui expliquer moi-même.

- Oui, confirmai-je, il encaisse toujours.

Elle se tourna vers moi avec des yeux plus graves.

- Tu n'as pas à t'en vouloir, me dit-elle alors.

Et pourtant je m'en voulais. Je m'étais déchaîné sur lui, et il ne me semblait pas que cela avait été juste. Certes, j'étais terrorisé de le perdre, et certes cela était à cause du fait qu'il n'avait pas pu s'empêcher d'assassiner le violeur de la femme incroyable qui se tenait devant moi. Mais il ne méritait pas ce que je lui avais dit. Il ne méritait pas que je le pousse, de la même façon que Pansy l'avait déjà poussé la veille. Et il ne méritait pas que Pansy et moi nous permettions de lâcher nos émotions trop difficiles à gérer sur lui, sous le simple prétexte qu'il les encaissait.

- Ton inquiétude était légitime, ajouta-t-elle alors.

- Oui, répliquai-je, mon inquiétude était légitime. La façon dont je l'ai exprimée, elle, laisse à désirer.

- On pète tous des câbles, de temps en temps, répliqua-t-elle en baissant les yeux.

Elle avait honte de ce qu'elle lui avait dit, cet autre soir, alors que j'étais avec Theo dans son esprit. Je la comprenais.

- Pas lui.

Elle laissa un petit rire sortir d'elle.

- Lui quand il pète un câble il y a un mort, plaisanta-t-elle.

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