My dear husband (My dear intern T.2)

Chapitre 7

Sydney:

Monsieur Bennett commence à sérieusement perdre patience avec moi.

Mon père, assis à son bureau, prend en compte tout ce que mon prof furieux lui balance à la tête.

Moi, je contemple la scène, assise dans l'un des fauteuils qui fait face à la cheminée en marbre blanc. Le feu crépite à l'intérieur, me réchauffant durant cette longue journée de pluie.

Les arbres dehors se donnent en spectacle dans un ballet synchronisé et rythmé par le vent.

–J'ai rarement eu des élèves aussi incompétents que votre fille, monsieur Cooper! Lâche-t-il furieux à mon père qui contraste son humeur d'une colère froide et sans expression.

Il encaisse sans rien dire, il ne me lance même pas un regard, ce qui est assez inhabituel.

Je ne lui ai pas dit que je suis allée voir Church hier mais je ne sais comment, Victor l'a appris et le lui a dit.

Il ne me parle plus depuis.

Je pense qu'il a besoin de temps pour assimiler que je ne suis plus aussi obéissante qu'avant.

–Merci de votre patience monsieur Bennett, et navré de vous avoir fait perdre votre temps.

Il lui remet un chèque que je devine avec plusieurs zéros pour le dédommager.

Mon prof a l'air de s'en contenter et part avec le bout de papier qui semble capable de régler n'importe quel problème dans ce monde.

Le bon côté dans tout ça, c'est que je n'aurai plus à subir ses exercices de mathématiques chaque jour. Mon père fait pivoter son fauteuil vers moi dans un grincement qui me fait comprendre le mauvais côté du départ de mon prof.

–Incompétente, inattentive, irrespectueuse...

Il énumère un par un les défauts que lui a énoncé monsieur Bennett au fil de leur conversation en levant un à un ses doigts. Je fixe un instant l'alliance à son annulaire que ma mère à été forcée de lui donner "en gage de mon amour pour toi". Cette phrase préparée en avance dont les mots identiques sont sortis de ma propre bouche lors de mon mariage avec bradley.

Son visage est totalement inexpressif mais je sais ce qu'il pense de moi.

Il est devenu aussi froid et distant qu'avant que je découvre qu'il n'est pas mon père.

La seule différence aujourd'hui c'est qu'il ne me dit plus que c'est de ma faute.

Je me suis convaincue que ce n'est pas de ma faute.

–Ne me regarde pas comme ça, je n'y suis pour rien si je ne comprends pas les maths.

–Il n'y a pas que les mathématiques Madeline, c'est toutes les matières!

Madeline.

Il ne m'appelle comme ça que quand il est vraiment en colère.

Il ne l'était plus vraiment depuis quelque temps mais il semblerait que l'ancien Georges Cooper soit de retour.

Le masque tombe à nouveau.

Mes pas résonnent contre les voûtes en pierre de la cave.

La lumière clignote un instant avant de se stabiliser lorsque j'appuie sur l'interrupteur froid.

Les étagères de bouteilles que je connais bien se dressent devant moi. J'ai conscience que Victor est encore ici et m'a déjà démasquée mais je ne peux pas m'en empêcher.

"-Tes parents savent que tu bois autant ?

-Comment ça?

-Je veux dire, ce n'est pas la première fois que je te vois boire donc...