Chapitre 4

9 1 2
                                    


Sydney:

L'un des avantages du mariage arrangé est que Victor écoute attentivement le mari qu'il m'a choisi quand il lui parle.

Bien sûr, je n'ai pas été invitée à écouter cette conversation qui me concerne mais ne me regarde pas. Tout ce que je sais c'est que Bradley tente de convaincre Victor de m'inscrire dans le lycée du Queens. Avec Stanley. J'espère qu'il aura l'intelligence d'omettre ce détail.

Honnêtement je ne vois pas quels arguments peuvent convaincre Victor de m'envoyer là bas.

Quand je vois comment se débrouille Brad pendant une audience, je sais d'avance qu'il ne convaincra pas un homme comme lui.

Je vois ce dernier porter son verre de bourbon à ses lèvres, absorbé par ce que lui dit Bradley.

Il hoche la tête en fronçant les sourcils, signe qu'il est en train de réfléchir.

Mais pourquoi est-ce aussi long ?

–Tu comprends l'importance de ce que je te dis Madeline ?

Malgré tout le respect que j'ai pour la mère de Bradley, je ne peux m'empêcher de lui lancer mon regard le plus noir.

Et où est mon père quand j'ai besoin de lui ?

Lui qui ne me laisse jamais parler seule par peur que je dise quelque chose de travers! Je le cherche du regard mais, il n'est nulle part.

–Oui madame Collins, je comprends mais...

–Je ne te force en rien mais, réfléchis y Madeline. C'est très important et ce sera bénéfique pour tout le monde. De plus ça aidera Bradley à te pardonner.

J'hausse les sourcils en comprenant enfin où elle veut en venir.

Ses longs cheveux blonds sont attachés sur le sommet de son crâne et relâchés dans son dos, sa robe dorée reflète la lumière renvoyée par les nombreux lustres au-dessus de nos têtes.

–Bradley me pardonne, je n'ai pas besoin de lui faire un enfant pour ça !

–Non, il est juste trop gentil avec toi, tu l'as blessé.

Si elle savait.

Ce dernier vient me sauver en se plaçant à mes côtés passant un bras autour de ma taille.

Après avoir salué son fils, madame Collins tourne les talons et disparaît de mon champ de vision.

–De quoi vous parliez ?

Je soupire et me tourne vers lui pour le regarder dans les yeux.

–De la manière dont je vais me faire pardonner auprès de toi.

–Pourquoi tu dois te faire pardonner?

–J'ai couché avec un autre. Dis-je comme si c'était évident.

–Et donc ?

Je ris face à la proposition stupide de ma belle-mère.

–Et donc, je dois te pondre un héritier pour que tu sois sûr que je resterai avec toi.

Bradley affiche une moue mi amusée mi outrée.

–Sérieux ?

J'acquiesce.

–Et toi avec Victor ?

Après le temps qu'il a consacré à négocier avec mon grand-père, j'ose espérer que les résultats sont satisfaisants.

–Il y réfléchit.

Je suis étonnée, je m'attendais à ce que Victor ait catégoriquement refusé, mais ce n'est pas le cas.

–Comment t'as fait ça ?

Il ne me répond pas, reportant son attention sur son téléphone comme si je n'existais pas.

J'ai beaucoup de mal à le suivre ces derniers temps.

Il semble constamment détaché quand je lui parle, me donnant l'impression que je l'ennuie. Me donnant l'impression d'être un poids auquel il est rattaché par obligation. Comme avec mon père.

Je soupire et vide mon verre d'une traite avant de m'en servir un autre.

–Quelle journée !

Bradley s'effondre sur mon lit dans un soupir.

Je retire ses chaussures avant qu'il ne les pose sur mes draps propres.
Il replie ses bras derrière sa tête, me regardant faire avec le même regard qu'il adresse à ses domestiques quand il vient de donner un ordre.

Je tente de passer au-dessus de cette horrible sensation de soumission dans laquelle je me trouve.

Sa chaussure se coince et il rit sans aucune intention de me venir en aide.

Je réussi à la lui retirer du pied et lui lance à la figure. Contrairement à lui, cette situation ne me fait pas rire.

Il cesse instantanément et me regarde les yeux écarquillés.

–Aïe.

–Arrête, t'as rien senti.

Son expression change instantanément et durcit ses traits. Je fronce les sourcils pensant qu'il rigole, mais ce n'est pas le cas. Il semble profondément contrarié, me faisant presque peur.

Je décide de mettre ça sur le dos de la fatigue et de l'alcool qu'il a bu ce soir et pars m'enfermer dans la salle de bains.

Une fois sous la douche, je laisse l'eau couler sur ma peau, fermant les yeux sous le jet d'eau brûlante.

Je colle mes deux paumes contre la faïence rose, tentant de faire taire mes pensées intrusives qui vont de mon père à Bradley et son indifférence face à moi. Il agit comme si j'étais un poids pour lui et ce depuis plusieurs mois. Autrefois nous étions si proches...

Quand je sors après m'être lavée et changée, je retrouve Bradley épris d'un profond sommeil.

Je me glisse à ses côtés sous les draps et éteins la lumière. Mon mari se tourne sur le côté et son bras vient se poser sur moi m'écrasant la poitrine.

Je pousse un soupir mais il ne m'entend pas et ne bouge pas.

Je tente de le pousser mais tout ce que j'obtiens de lui n'est qu'un grognement.

Quel culot !

Je fini par abandonner la bataille, fatiguée et en colère, je m'endors.

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant