Chapitre 38

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Sydney:

Je bois une nouvelle gorgée et me laisse glisser dans l'eau chaude.

Cachée sous la mousse, je tente de me vider l'esprit et de faire taire les voix dans ma tête.

La réunion d'aujourd'hui tourne en boucle dans mon esprit m'empêchant de me reposer.

Je n'arrive pas a croire que les Collins aient fait un faux contrat de mariage.

Quant à ma relation avec Stanley, Victor à décider que lui et moi ne devons pas êtres vues en publique tant que toute cette histoire n'est pas bouclée. Il nous a tout de même autorisés à nous voir même si je sais que son seul but est que je m'assure que Stanley est fiable.

Il l'est beaucoup plus que Bradley.

À la place de Victor je me méfierais plus de lui que de Stanley.

Le liquide rouge comme le sang prend place dans la transparence du verre en cristal tandis que je me serre un nouveau verre le remplissant autant que le contenant me le permet.

Je ne me lasserais jamais de ce spectacle.

Je le porte à nouveau à mes lèvres, savourant le goût de l'alcool fruité sur ma langue.

Mon téléphone sonne, je le saisis et l'éteint sans regarder l'écran.

Je remets mon bras plein de mousse dans l'eau et plonge entièrement dans la baignoire.

Sous l'eau, les voix disparaissent, je ne les entends plus.

Je bloque ma respiration laissant des bulles d'air s'échapper d'entre mes lèvres.

Je ferme les yeux un moment, protégeant mon esprit de toutes pensées intrusives.

De nouvelles bulles s'échappent, sortant de l'air de mes poumons.

Le silence envahit le petit espace de la baignoire. L'air disparaît presque totalement de mes poumons mais, je ne ressens pas la douleur qui accompagne l'absence de respiration. D'un côté, j'aimerais mourir ici et maintenant. Ça aurait été plus simple si je n'étais pas du tout née. Georges aurait dû exiger de Penelope qu'elle mette fin à la grossesse. Bradley aurait été marié à l'une de mes sœurs, probablement Jenny mais ça n'aurait pas été mon problème.

Une main m'attrape et en à peine une seconde, ma tête est hors de l'eau.

Je reprend un grande aspiration tandis que mes yeux tentent de retrouver une vision nette, je croise le regard bleu de Victor.

–Mais enfin à quoi tu joues?!

Il jette un regard à la bouteille de vin entamée à côté de moi.

–Je prends un bain c'est tout. Ma voix se fait moins convaincante que ce que je souhaitais.

Il soupire visiblement énervé, attrape une serviette à côté du lavabo et me la lance.

Je la rattrape avant qu'elle ne touche l'eau et il quitte ma salle de bain en m'ordonnant de sortir.

Après une longue hésitation, je me lève, m'enroule dans ma serviette en vidant l'eau.

En levant une première jambe, je trébuche et me rattrape de justesse au lavabo rose.

Le miroir me renvoie mon reflet, saoule et les cheveux trempés.

Je n'ai plus rien de la Madeline Cooper Collins que j'était avant tout ça.

Je sors de la salle de bain après avoir vider le reste de la bouteille avec l'eau du bain et m'être habillée de mon pyjama.

Je sursaute en voyant Victor assis sur mon lit, une petite pile de feuilles dans la main.

Ma tête tourne et je m'assieds à côté de lui afin de lui cacher mon manque d'équilibre qu'il a de toute façon probablement déjà constaté.

–Ce sont des papiers de divorse.

Je soupire et me laisse tomber en arrière percutant le matelas. Je ne comprends pas ce qu'il me dit.

Il ne bouge pas et continue de me parler ne m'accordant pas un regard.

–J'ignore quel est le but des Collins mais, je te demande de te méfier de Bradley.

Je ne l'écoute que partiellement bien trop occupé à lutter contre le sommeil.

–Tu sais, j'ai signé un contrat avec Pénélope, je ne l'ai pas violée.

Je pousse un grognement.

–On va pas revenir sur ça maintenant!

–Si Madeline, c'est important pour moi que tu le saches.

Je trouve la force de me relever et de m'asseoir face à lui. La sincérité qui marque ses traits me fait douter.

–Alors montre-le moi.

Il passe sa main dans mes cheveux gris, son regard sonde le mien, je n'y distingue pas sa sévérité habituelle ce qui me trouble davantage.

–Demain. Répond-t-il dans un souffle.

Je ne comprends pas tout de suite ce qu'il me dit, mon cerveau étant trop embrumé par ce que j'ai bus il y a moins d'une heure.

Victor ouvre la porte qui mène au couloir et m'accorde un dernier regard avant de quitter ma chambre.

Bien trop fatiguée pour me préoccuper de son attitude, je me glisse sous les couvertures et ne perds pas de temps avant de m'endormir.

Je grogne en constatant que mon petit déjeuner est totalement brûlé.

Ma gouvernante étant malade, notre médecin de famille lui a ordonné de rester au lit pendant une semaine.

Je gratte frénétiquement le fond de la poêle avec une fourchette pour faire partir les résidus de bacon carbonisé.

–Qu'est ce que tu fais de bon à manger?

Olan pénètre dans la cuisine, j'entend d'ici son ventre gargouiller et je m'en veux d'être aussi nulle en cuisine.

–Pas grand chose.Dis-je si bas que je doute qu'il m'ai entendu.

–Ah. Me répond t-il en constatant les dégâts.

Je l'entend rire dans mon dos ce qui m'énerve.

Je me retourne afin de faire face à l'aîné de mes frères.

–De toute façon tu ne vis pas ici alors tu n'as qu'à manger ailleurs.

–Eh oh...

Je ne le laisse pas finir et sort Olan me suivant de près. Nous traversons une partie de la maison avant qu'il attrape mon bras et me fait pivoter face à lui.

–Qu'est ce qui te prend?

–Laisse moi.

Mes yeux brûlent des larmes chaudes qui ne demandent qu'à couler.

Il me prend dans ses bras a ce constat, j'ai un léger mouvement de recul, Olan ne semble pas s'en soucier puisqu'il dépose un baiser sur le sommet de mon crâne.

Ne retenant plus mes pleurs qui résonnent dans le hall dans lequel nous avons fini notre course, je me laisse aller contre lui, Olan passe sa main dans mon dos en traçant des cercles de sa paume.

–C'est à cause de Bradley c'est ça?

J'hoche la tête laissant une traînée humide sur sa chemise blanche.

–Victor m'a dit qu'il va vous faire divorcer.

Il est vrai que j'en ai oublié les papiers que m'a amené Victor hier bien trop perturbée par l'autre contrat, celui que ma mère aurait signé.

Je n'ai pas vu mon grand-père en me levant ce matin, ni lui ni sa voiture.

Il a disparu.

Je commence à me dire que ce contrat n'existe pas et qu'il s'est juste foutu de moi.

Autrement pourquoi serait-il parti?

My dear husband (My dear intern T.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant